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-Neymar ? demanda la jeune fille dès que celui-ci répondit.
-Mmh ? Tout va bien ? Pourquoi tu as l'air paniqué ?
Aurore se pinça l'arête du nez, les yeux fermés.
-Neymar, elle répéta, ne me dis pas que tu as oublié que tu devais rencontrer ma famille aujourd'hui ?
Elle entendit un bruit sourd à l'autre bout du fil, lui indiquant que Neymar était probablement allongé devant la télé, et avait, comme elle s'en doutait, complètement oublié.
-J'ai pas oublié, il dit, et Aurore sourit.
-Admets juste que tu l'as fait. Tête-en-l'air comme tu es, ça ne m'étonne même pas.
-Je savais que j'avais oublié quelque chose, il marmonna, vaincu. J'ai le temps de prendre une douche ?
-Tu es en retard de vingt minutes, si ça peut t'aider à trouver la réponse à ta question.
-Putain, ils ne m'ont même pas rencontré qu'ils doivent déjà me détester.
-J'ai dit que tu avais entraînement et que tu serais en retard d'environ trente minutes. De rien.
-Merci bébé, je te jure que je te revaudrais ça. Tu sais quoi, je vais passer t'acheter des fleurs.
-Ney, il reste dix minutes, tu n'as pas le temps de t'éparpiller, elle gémit.
-Tu doutes de mes capacités, là. Je serais là dans neuf minutes, il déclara avant de raccrocher.
🎄
-Ça fait douze minutes, elle déclara en ouvrant la porte, avant de voir un Neymar tout sourire entrer, un bouquet de fleurs à la main. Ney, t'étais pas obligé de faire ça.
-Je suis désolé d'avoir oublié que je devais rencontrer ta famille aujourd'hui, il déclara solennellement en lui tendant le bouquet de tulipes roses.
-Merci, tête-en-l'air, elle sourit en attrapant le bouquet avant de se diriger vers la cuisine pour le mettre dans un vase.
Neymar la suivit, ne sachant pas trop où se mettre. Il avait complètement oublié que la rencontre avec la famille d'Aurore avait lieu aujourd'hui, il n'avait donc, hormis pendant le trajet, pas eu le temps d'imaginer comment ces derniers pourraient réagir. D'après la française, ils allaient « l'adorer », mais Neymar ne pouvait s'empêcher d'en douter. Probablement parce que la rencontre avec sa propre famille ne s'était pas passée comme il l'espérait.
-Hey, Aurore, quand est-ce qu'il arrive ?
Neymar se retourna en même temps que cette dernière, qui sourit.
-Maintenant. Neymar, je te présente mon frère Anthony, et Anthony, voilà Neymar.
Anthony sourit et tendit sa main au brésilien, qui la serra sans hésiter.
-Ravi de te rencontrer. Entre ma femme et ma sœur, elles ne jurent que par toi, ça fait plaisir de te voir enfin en chair et en os.
Neymar sourit, se rappelant qu'en effet, lors de leur première rencontre, Aurore avait parlé de sa belle-sœur qu'elle remplaçait et qui était fan de lui.
-Aurore, tu peux sortir, on va discuter lui et moi, lança Anthony d'un ton soudainement plus sérieux.
-Laisse-le tranquille, marmonna la française, occupée à mettre les roses dans le vase. T'inquiète, Ney, il essaie juste de te faire flipper.
-Est-ce que ça fonctionne ? lança le blond à Neymar.
-Réponds oui même si c'est non, lui souffla Aurore.
-Oui, fit le brésilien en hochant la tête.
Anthony rit.
-C'est bon, elle a raison. Je vais confiance à ma sœur, si elle a choisi de sortir avec toi, c'est qu'elle est sûre de ce qu'elle fait. Et elle m'a interdit de mettre mon nez dans ses affaires, aussi.
-Merci, répondit Neymar, commençant à se détendre.
Aurore s'apprêtait à répliquer qu'il n'avait aucune raison de le remercier lui mais que c'était elle qu'il fallait remercier, quand une Jena, une main sur son ventre rond et très concentrée sur son téléphone entra.
-Hé Antho, ma mère demande si demain on peut aller manger là-b...elle releva la tête de son cellulaire et ses yeux s'ouvrirent grand en voyant Neymar dans la cuisine. Oh mon Dieu.
-Neymar, voilà Jena, ma belle-sœur. Jena, inutile de te dire que c'est Neymar, tu le sais déjà.
Jena resta sur le seuil de la cuisine, marmonnant des « oh mon Dieu » toutes les trois secondes à peu près.
-Ça va aller ? demanda le footballeur à personne en particulier, juste la première personne capable de lui donner une réponse positive. Il n'était absolument pas habitué à ce que les gens réagissent comme ça à sa vue.
-Ouais, il lui faut un peu de temps, assura Anthony avant de s'approcher de sa femme, qui secoua la tête et chuchota.
-Antho...je crois que je vais accoucher.
🎄
-J'ai pas fait ça, hein ? demanda Neymar à Aurore pour la soixantième fois depuis qu'ils avaient tous quitté le domaine familial pour l'hôpital.
-Arrête, Ney. Son terme est dans trois semaines, elle a accouché parce que le bébé voulait sortir, okay ? elle lui assura en attrapant sa main qu'elle serra.
Il hocha vivement la tête, mais elle savait très bien que d'ici dix minutes, il lui reposait exactement la même question.
À leur arrivée à l'hôpital, Jena a tout de suite était emmenée en salle d'accouchement, Anthony à ses côtés. Le père d'Aurore et sa femme étaient partis à la recherche d'une machine à café, et Aurore et Neymar s'étaient juste installés sur des chaises, attendant des nouvelles.
-Voilà les cafés ! s'exclama justement son père, deux gobelets dans sa main, deux autres dans les mains de Katerina, sa femme.
-Merci, sourit Aurore en attrapant celui que lui tendait son père.
-Tu fais les présentations ? lança ce dernier, souriant.
-Papa, Kat, voilà Neymar. Neymar, mon père et ma belle-mère.
-Enchanté, il lança avant de se lever et de rendre sa main à Katerina.
-Ah non, pas de formalité, elle s'exclama avant de le prendre dans ses bras.
-Elle a raison, pas de formalité, on est en famille, répliqua son mari en prenant à son tour Neymar dans ses bras.
Celui-ci sourit, un poids s'enlevant entièrement de son cœur. Aurore avait eu raison : ils étaient géniaux, et ils l'appréciaient déjà sans même le connaître. Ils auraient pu avoir des préjugés, parce qu'il était footballeur, qu'il n'avait pas fait de grandes études comme leur fille, mais ils l'avaient accepté comme il était. Peut-être que c'était quelque chose de français ?
-Famille Meller ? demanda une infirmière, un bloc-notes à la maison.
-C'est nous, assura Aurore.
-Eh bien, félicitations, la petite dernière est née. Jena est dans la chambre 499, elle vous attend, suivez-moi.
Elle commença à avancer sans vérifier qu'ils la suivaient. Le père d'Aurore se tourna vers Neymar.
-Bienvenue dans la famille, Neymar. Te voilà déjà oncle.
