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Neymar entra dans l'hôpital, pressé. Aucun paparazzi ne l'avait suivi jusqu'ici—Dieu merci—mais il savait qu'il avait peu de temps avant que sa présence ici ne se sache. Il demanda rapidement à l'accueil où se trouvait Aurore et monta plus vite que l'éclair jusqu'à la salle d'accouchement. A l'intérieur, il n'y avait qu'Aurore et la sage-femme. Neymar se mordit la lèvre : bien sûr, il avait espéré n'avoir à croiser aucun membre de la famille d'Aurore, mais il ne s'attendait pas à ce que ça arrive vraiment. Elle avait perdu sa mère lorsqu'elle vivait encore en France, mais elle avait son père, sa belle-mère, son frère et sa belle-sœur qui vivaient ici. Mais aujourd'hui, au moment où Aurore avait certainement le plus besoin d'eux, ils n'étaient pas là. Cependant, il ne fit aucune remarque et s'approcha de la jeune femme, serrant sa main. Celle-ci ne le repoussa pas, ce qui lui indiqua qu'elle n'était définitivement pas dans son état normal, et que malgré le fait qu'il l'avait quitté neuf mois plus tôt d'une manière peu agréable, à l'heure qu'il était, elle avait besoin de lui et de son soutien.
Le travail avait déjà commencé et une demi-heure plus tard, elle y était. Elle était sur le point de mettre au monde leur enfant. Et après, des larmes, des cris et des poussées, la petite tête sortit, suivit du reste du corps. Neymar ne lâcha pas la main d'Aurore, mais toute son attention se porta sur le bébé. C'était un garçon, et c'était une surprise. Aurore et lui n'avait pas communiqué une seule fois depuis la rupture, elle n'avait même pas essayé de le joindre pour lui assurer que le bébé était en bonne santé ou pour lui annoncer le sexe—il savait qu'Aurore était trop impatiente pour garder la surprise. Mais ce qui fut encore plus une surprise, c'est le fait que quand il quitta enfin son fils des yeux, il vit une seconde tête apparaître. La surprise fut apparemment visible sur son visage, puisqu'Aurore se mit à rire entre les larmes.
-Des jumeaux, lança Neymar, comme s'il venait à peine de comprendre. En réalité, il avait compris à l'instant où la tête de sa fille avait pointé le bout de son nez, mais il ne prenait conscience que maintenant d'autre chose : son père ignorait qu'il y avait deux enfants, ce qui signifiait qu'Aurore allait pouvoir en garder un, et lui un autre. Cette pensée aurait dû le réjouir, mais elle lui fit encore plus mal. Les jumeaux allaient être séparés. Il ferma les yeux et fit une prière silencieuse pour qu'ils finissent par se retrouver un jour où un autre avant de se tourner vers Aurore pour lui annoncer la mauvaise nouvelle.
🎄
-Eh Juninho, lança Rafaella en entrant comme une tornade dans la chambre de son frère, tu n'aurais pas un chargeur à me prêt...Ney ? Tu pleures ?
-Oui, répondit ce dernier, et Rafaella se décomposa. Cela faisait un bon nombre d'années qu'elle ne l'avait pas vu pleurer, et les dernières fois où c'était arrivé, Neymar avait toujours répondu à cette question par des excuses bidons que Rafaella avait fait semblant d'accepter. Mais cette fois-ci, il avait admis être en train de pleurer, ce qui signifiait qu'il était vraiment mal.
-Tu veux en parler ? elle proposa en s'asseyant à côté de lui, inquiète.
-Je peux pas, il dit, la fin de sa phrase avalée par un sanglot.
-Bien sûr que tu peux m'en parler, Juninho. Je suis ta sœur, et tu sais très bien que je n'en parlerai à personne.
En vérité, elle pensait savoir exactement ce qui se passait. Le fait qu'Aurore le quitte avait été une épreuve difficile pour lui et pourtant, il avait agi comme si tout allait pour le mieux, ne montrant jamais aucune faiblesse. Et depuis que Davi Lucca était né, il faisait tout ce qu'il pouvait pour s'occuper pleinement de lui, ce qui lui laissait peu de temps pour dormir, manger, ou même se doucher. Elle était même étonnée qu'il n'ait pas craqué avant, vu la pression qu'il se mettait à lui-même.
-Papa m'a forcé à quitter Aurore.
-QUOI ? s'exclama la brésilienne. Tu m'as dit qu'elle t'avait quitté !
-Il a dit qu'elle m'empêcherait de vivre pleinement ma carrière et je pensais qu'il avait raison, il continua de pleurer.
-Comment est-ce que diable tu as pu penser ça ? Tu étais amoureux d'elle ou c'était de l'eau ?
-Mais papa a dit...
-Merde, Neymar, t'as quel âge pour écouter ce que dis papa comme si c'était la parole de Dieu ?! Papa n'aimait pas Aurore, il voulait juste se débarrasser d'elle, et toi, t'es tombé dans son piège !
Elle secoua la tête, n'en croyant pas ses oreilles.
-Non, je restais avec elle tout le temps, je trouvais plus autant de temps qu'avant de jouer...Il a raison.
-Et elle t'a laissé Davi sans broncher ? demanda soudainement la brésilienne, les sourcils froncés.
Elle n'avait pas beaucoup côtoyé Aurore, mais il savait qu'elle était loin d'avoir sa langue dans sa poche, et elle l'imaginait mal laisser son bébé à son ex-petit ami qui l'avait quitté pour une raison débile.
-Je...commença Neymar. Ne parle de ça à personne, il la prévint.
-Je suis peut-être énervée, mais ça ne veut pas dire que je vais aller crier ce que tu me racontes sous tous les toits. Maintenant, dis-moi.
-Elle a gardé la jumelle de Davi Lucca.
-Oh mon Dieu, chuchota Rafaella, prenant son visage entre ses mains. Sa sœur jumelle.
-Papa m'a dit de prendre l'enfant pour éviter les problèmes et comme il y en avait deux...Je lui ai laissé la petite et j'ai pris Davi.
-Comment elle s'appelle ?
-Gabriela, mais c'est pas important.
-C'est carrément important, parce que tu aurais dû lui laisser les deux enfants à leur mère, et surtout, ensemble. C'est des jumeaux et ils ne méritent pas d'être séparés.
-Je suis allée à l'Église et j'ai fait une prière pour qu'ils se retrouvent plus tard.
Rafaella ne répondit rien, toujours sous le choc. Finalement, elle était loin de savoir ce qui dérangeait son frère. Mais personne n'aurait été capable d'imaginer ça.
-J'espère que tu as aussi fait une prière pour que tu te rendes compte que tout ça est une grosse erreur, elle secoua la tête.
