Chapitre 9

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C'EST LE PREMIER JOUR DE SIMULATION. Nous sommes par groupe de cinq à passer, dans des salles différentes, et pour couronner le tout, les majestueux ont le droit de regarder nos vidéos s'ils le souhaitent, mais pas nous. Lorsque Hilda l'a annoncé, mon cœur a sauté hors de ma poitrine en voyant Flame me lancer un sourire fourbe. Mais au moment où notre enseignante leur a demandé qui voulait assister au passage de notre petite division, aucun majestueux n'a daigné participer. J'ai repris mon souffle à ce moment. Les cinq éléments ont été les premiers. Pour eux pas de problèmes ! Au bout des cinq minutes ils s'éclipsaient de la salle.

Maintenant, nous sommes les derniers. Zakhel, Camille, Quartz, Fiendril, et moi. La porte s'ouvre. Ornia, une middle class, quitte la salle de simulation. Elle est blême comme si elle venait de gerber. Une instructrice appelle alors Camille. Puis, à tour de rôle, les middle class sortent des salles et nous prenons leur place.

Je suis avec Hilda. Quelle chance ! C'est la plus douce des instructrices. Elle me sourit d'ailleurs pour me mettre à l'aise.

― Assieds-toi, Améthys.

Je m'installe sur la chaise noire, la chaise du condamné comme l'appelle Arwen. Dès que ma tête se trouve contre l'appui-tête, les électrodes mécaniques, situés sur les côtés, s'activent et viennent se coller contre mes tempes. Et voilà, je ne peux plus bouger. Des frissons me parcourent le corps. Même si ça fait six ans qu'on fait des simulations, j'ai toujours peur de ce qu'il peut m'arriver, peur de ce que l'on peut trouver au-delà de la barrière, et du moment où tout prend fin.

― Quand est-ce que ça se termine ? demandé-je.

― Dès lors que tu es guérie, ou que tu as trouvé le moyen de guérir ton partenaire... À chaque simulation, tu seras confrontée à un problème. Tout prendra fin quand tu auras réussi à le résoudre. Tout va dépendre du contexte dans lequel tu te trouveras.

Elle joue sur son ordinateur. Et puis, je sens de petits picotements au niveau de mes tempes. J'ai envie de dormir.

J'ouvre les yeux. Il y a une vallée de plantes devant moi. Des arums, je ne sais plus trop quoi. Hilda nous avait parlé de ces plantes vénéneuses de Tétra. Elles m'arrivent aux genoux. Certaines ont des baies. Il ne faut pas les manger. Sinon, c'est la mort assurée.

J'inspecte les lieux du regard. Il y a des arbres qui montent à plusieurs mètres d'altitudes. J'entends des bourdonnements d'insectes, des chants d'oiseaux et des bruissements de feuilles. L'air est humide.

Entre mes mains, j'ai un sac avec un symbole rouge. Certainement le sac de soin. Je le mets sur mon dos. Je marche. Je ne sais pas où je dois me rendre mais il faut bien que j'avance.

Je fais de grands pas en levant bien mes jambes. Je porte mon pantalon militaire noir qui me colle à la peau, il est résistant aux accrochages mais peut-être pas sur Tétra. Si ma peau entre en contact avec ces plantes je risque de gonfler.

Soudain, je perçois le bruit de l'eau. Il y a certainement un ruisseau devant moi. Je m'y dirige alors.

Il me semble que je marche pendant des heures et des heures sans rien trouver. J'ai l'impression de tourner en rond. Je m'arrête. J'ai besoin de faire une pause. Je retire le sac de mon dos et m'assois sur un tronc d'arbre. Mes mains glissent sur l'écorce rêche. Je lève les yeux vers le ciel. Il fait moins sombre que sur Cirth ici, mais plus chaud. Je commence à suer. J'ai soif.

Soudain, je ressens un picotement sur ma main gauche. Une bestiole, aussi grosse qu'une sangsue, de la même couleur que l'écorce d'arbre, s'y promène. J'agite ma main, aussitôt elle s'envole. La sensation de picotement s'est changée en sensation de morsure. En quelques secondes, je ne sens plus ma main gauche, je ne peux plus plier mes doigts. Et la douleur se répand dans mon avant-bras. Avec mon autre main, j'essaie d'ouvrir le sac de secours à la recherche de l'antidote. Mais la douleur s'empare de mes épaules et des boutons apparaissent sur ma main. Je me mords les lèvres. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie. On dirait qu'il y a de l'acide qui me brûle le bras, l'épaule, et je commence à sentir la douleur dans mon cou. La main droite tremblante, j'enlève une serviette du sac à dos. Ma poitrine me fait mal, le venin est en train de se propager dans tout mon corps. Je retire une boîte, je l'ouvre mais il y a plusieurs sérums de couleurs différentes. Des couleurs que je n'arrive plus à discerner. Ma vue se brouille. Je sens mon visage gonfler. J'ai envie de hurler mais je n'arrive plus à ouvrir la bouche, elle est trop lourde. J'ai l'impression de peser une tonne, je n'arrive plus à supporter mon corps. Je tombe dans les plantes. J'ai froid. Je tremble. Mon corps me brûle. Je ne peux plus bouger. Je suis paralysée. Je ne peux pas prendre l'antidote. J'ai du mal à respirer. Voilà. Je vais mourir...

Améthys saison 1 _  Le Fardeau I (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant