Améthys saison 1 _ Le Fardeau I (Terminée)

Chapitre 22

+Améthys+

Je ris avec Camille parce que je suis contente d'avoir montré à Quincy que c'était lui, la poule mouillée ! Je ne m'attendais pas à le retrouver mais peut-être que mon subconscient avait envie de le voir souffrir, de m'implorer de l'aider ! Sa menace ne m'a pas non plus fait peur, je sais que je vaux mieux que lui. Alors s'il me choisit, je lui montrerai que je ne suis pas un fardeau mais que c'est lui qui le deviendra. Je regarde le monument aux morts et l'horloge qui indique 12 heures 16. Après le déjeuner, nous devons rejoindre la crypte, une montagne derrière le gymnase, pour faire de l'escalade. Je ne vois pas en quoi ça m'est utile parce que comme je vole ! Je peux me passer de ce genre d'exercice !

― J'ai une faim de loup, me dit Camille, en plus on doit...

Je n'ai pas le temps d'entendre la suite, que je sens une énorme chaleur me serrer la taille et ma poitrine. Je sens le vent dans mes yeux et puis mon dos touche quelque chose de glacé. Je suis contre un mur. La chaleur s'éloigne de moi. Mes cheveux vont dans tous les sens sur ma tête. Je les remets dans l'ordre et dégage mon visage. Flame est devant moi, sa veste noire fermée jusqu'à son cou.

― Salut, me dit-il.

Il m'a encore enlevée avec sa vitesse lumière. Et nous sommes de nouveau cachés derrière les buissons.

― Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je.

― Tu t'es bien débrouillée avec Quincy.

― C'est uniquement pour me dire ça que tu m'as enlevée ?

Il sourit, mais son sourire n'a rien d'audacieux comme d'habitude.

― Les Revlafs, je sais comment les tuer.

Je reste bouche bée. Pourquoi me dit-il cela ? Peut-être qu'il veut encore se jouer de moi, et qu'il a encore pitié de moi.

― Je n'ai pas envie qu'on prenne pitié de moi. Je n'ai pas envie de ton aide non plus. Je peux me débrouiller toute seule !

― Et Éiole ? Il n'aurait pas pitié de toi par hasard ?

Je plisse le front, pourquoi il se met à parler d'Éiole tout à coup ?

Éiole et moi, nous avons fait un pacte, c'est tout. Mais c'est vrai que je le trouve un peu collant. Heureusement que nous ne faisons pas partie du même groupe, il est gentil mais c'est embarrassant qu'il s'approche de moi comme si nous étions des amis de longue date. Ça me met dans l'embarras vis-à-vis des autres majestueux (surtout des filles !). Mais Camille a dit que nous devions avoir des alliés au cas où ça tournerait mal. Et je crois que je peux avoir confiance en lui et ses amis : Tilion et Maeglin.

― Il sait pour ton don ? reprend-t-il.

Je ris.

― Non, il croit que j'ai un instinct féminin hyper développé.

Flame prend un air intrigué.

― Il s'est passé quoi dans la simulation lors du test ?

― Pourquoi tu veux le savoir ?

― Il a le même score que moi, je suis juste curieux de savoir comment il a fait pour y arriver. Tu l'as aidé ? Si on l'apprend... lui et toi... vous serez puni.

― Moi, je dirais que t'es jaloux parce qu'il a le même score que toi et que t'as toujours été le numéro un avec les meilleurs scores partout !

Son regard devient vide, comme si j'avais touché son point sensible. Flame est fier, arrogant et veut garder sa place de major de promotion. Alors il a peur que quelqu'un le surpasse.

― Ça te fait peur que quelqu'un te batte, on dirait, ajouté-je.

Il s'approche de moi, met un bras contre le mur au niveau de ma tête. Il se penche vers mon visage. Je sens sa respiration effleurée ma bouche. Et j'ai l'impression que je vais arrêter de respirer. Il pose ensuite sa main sur ma poitrine, sur mon cœur qui s'accélère. Et je sens la chaleur me monter à la tête tellement j'ai peur qu'il sente mon cœur battre à une telle vitesse. Je lève les yeux pour croiser son regard. Il me fixe.

― Ils n'ont pas d'œil, mais ils ressentent tes mouvements. L'odeur de ta peur, comme en ce moment. (Il met sa tête au niveau de mon cou pour sentir mon odeur. Il se redresse et me regarde de nouveau dans les yeux. Je ne détourne pas mon visage.) Ils ont deux cœurs, reprend-il, un à la poitrine et l'autre en bas au milieu de leur bassin. Tant que tu n'as pas réussi à leur planter ta lame dans les deux cœurs... Ils se régénèrent.

J'ai envie de me mordre les lèvres, mais sa tête est si proche de la mienne, que je suis paralysée.

― Et non... Je ne suis pas jaloux, dit-il après un moment de silence.

Il s'éloigne de moi. Je reprends mon souffle, mais mon cœur se hâte toujours. Il a de nouveau son air fier et me sourit.

― Tu as peur de moi...

― Bien sûr que non, crétin ! vociféré-je.

― Alors pourquoi ton cœur bat si vite ?

Je m'empourpre. Je n'ai pas peur de lui, je le sais. C'est juste embarrassant de se trouver aussi près de lui. Il est insaisissable !

Flame fait quelques pas en arrière.

― Je n'ai pas envie de continuer à regarder des fardeaux se battre à longueur de journée sans parvenir à tuer un seul monstre. Ça commence à me gaver. Je veux qu'on passe à autre chose, qu'on voit de nouveaux monstres. C'est notre secret, ok !

Sur ces mots, il disparaît, aussi vite qu'il est apparu.