Améthys saison 1 _ Le Fardeau I (Terminée)

Chapitre 59

                                                                          x Flame x 

Les filles ont disparu, enfin pas vraiment. Elles ont dit qu'elles allaient au petit coin, pourtant comme elles ont pris du temps, Elron a commencé à s'inquiéter. Mais je savais qu'elles n'étaient pas loin, l'odeur d'Améthys traînait encore dans les ruines. Pan a dit qu'il irait voir, il a vu quelle direction elles avaient prises. Et maintenant, le voilà la tête en feu. Alaska aussi. Les filles ont toutes les cheveux mouillés et ont des serviettes autour cou. Améthys n'a plus sa tresse, ses cheveux sont défaits et très lisses. Ses joues sont roses, comme si elle avait ri à en mourir.

― Vous voilà ! crie Elron, vous étiez où ?

― Nous sommes juste allées nous hydrater le corps, répond Tinala.

― S'hydrater le corps ? demande Oilossë.

― Ouais, nous avons trouvé un autre bassin et nous en avons profité. Si vous voulez y aller aussi... Pan va vous le montrer.

Pan passe sa main sur son front comme s'il se remettait d'un choc. Il a dû voir une fille à poil à tous les coups !

― Il paraît que le déjeuner est prêt ! s'écrie Morween en s'approchant du feu. Il est déjà 14 heures. J'espère que nous n'aurons pas d'indigestion !

― Non, répond Emo, servez-vous ! J'ai bien nettoyé ! Et pour les froussards, y'a des noix, des fougères et... Pan pourquoi tu ne nous ferais pas pousser un pommier ? Ça serait génial !

Pan obtempère. Tout le monde applaudit.

Nous nous servons de brochettes, sauf Améthys et Pan. J'espère que je ne vais pas regretter mon choix, mais ce matin je n'ai mangé qu'un fruit et j'ai la dalle. Je suis prêt à manger tout et n'importe quoi.

Améthys discute avec Alaska, Oilossë et Vision. Je crois qu'elle s'entend bien avec tout le monde. C'est un peu normal, elle est douce et gentille, prête à sauver n'importe qui, même si c'est un ennemi.

Niniel apparaît. Elle a l'air désorientée. Son corps est parsemé de taches de rougeur tout comme Alban.

― Tiens ! On est réveillé, miss gossip ? lance Emo.

― La ferme ! s'écrie-t-elle, j'ai perdu Luc.

― Ouais, nous avons déjà tous perdu quelqu'un, crie Emo.

― Désolée pour vous.

― Oh ! Elle ne se moque pas de nous ! dit Raptor.

Raptor et Niniel ne sont pas dans la même école mais on dirait qu'ils se connaissent et qu'ils ne l'apprécient pas.

― Vous avez pris la fuite la dernière fois, commente Océane, vous auriez dû rester avec nous.

― Et me faire dévorer par ces monstres bizarres ? Non !

― Ouais, mais au final, tu as perdu ton copain.

― Quand nous avons vu qu'il y avait une falaise nous avons contourné vers la gauche... En journée, nous nous sommes reposés et puis nous avons voulu vous rejoindre mais... Nous avons traversé la forêt là-bas, et des monstres cannibales se sont pris à nous et... (elle se met à pleurer)...Ils ont eu Luc, j'ai couru et puis y'a eu cette tempête, elle m'a emportée.

― C'est bon, calme-toi ! Sers-toi si t'as faim, dit Vision.

― Merci... merci de m'avoir sauvée.

Elle prend une pomme et va s'asseoir dans un coin. Denethor allume sa montre.

― Le prototype a bien avancé. Il risque d'être là demain, voire dans la nuit, dit-il.

― Faudrait peut-être installer un genre de signal aux alentours, annonce Ingvar.

― Un signal ?

― Ouais, des clochettes que nous pourrions entendre et qui nous permettraient de savoir qu'il est là.

― La forêt se trouve quand même à 2 kilomètres d'ici, dit Raptor. Comment est-ce que nous allons entendre l'alerte ?

― Hey, dit Alban, j'existe.

― Ouais, mais t'es encore sonné à cause de la tempête.

― Améthys peut entendre, dit Emo. Ce matin, c'est elle qui a entendu Niniel qui était prise par l'un de nos pièges. (Il se tourne vers elle.) Tu es capable d'entendre de très loin, toi aussi Améthys ?

Améthys hoche la tête en mâchant sa pomme.

― Avec les fils que nous avons, nous pourrons installer des clochettes, ajoute Ingvar. En plus, ça pourrait nous prévenir d'autres choses.

― Ok, reprend Denethor, dès que nous avons fini nous installerons des fils dans le secteur. Morween dessinera les clochettes.

x Flame x

Pan, Océane et moi sommes à l'entrée de la forêt vers le nord. Nous nous sommes divisés en plusieurs groupes pour installer les clochettes. Améthys a suivi Vision, Oilossë et Alaska. Ça m'inquiète un peu qu'elle ne soit pas près de moi. Je sais qu'Oilossë est un type dangereux mais je ne sais pas si elle est agile. On peut avoir un pouvoir dangereux mais ne pas savoir s'en servir.

― Hey, Océane, t'as vu quoi hier dans ta vision ? interroge Pan.

Océane fronce les sourcils.

J'avais oublié que Vision l'avait projeté dans l'avenir et qu'elle rejoindra les noirs uniquement quand elle aura perdu ses amis. Est-ce que ça signifierait que Pan et moi, nous allons perdre la vie ? Je n'ai pas très envie de le savoir. Mais ce qui est sûr c'est que je vais tout faire pour rester en vie et protéger Améthys.

― Alors ? insiste Pan.

― Je n'ai pas envie d'en parler, lance-t-elle en entourant le fil à l'arbre.

― Nous n'allons pas mourir au moins ? demande Pan.

― Non, je n'ai pas envie d'en parler. De toute façon, c'était juste des visions. Qui me dit que ce que j'ai vu va réellement se produire ? Nous n'en sommes pas sûrs.

― Alors, pourquoi t'es contrariée, remarqué-je.

Elle arbore un air sévère.

― Nous en avons déjà discuté avant, Flame. Je t'ai dit de les laisser, mais toi, à cause de cette fille... Et maintenant, nous allons avoir beaucoup de problèmes.

― Tu parles d'Améthys ?

― Oui, t'aurais dû l'abandonner quand nous avions eu l'occasion.

― Depuis le début, je t'avais dit que je n'abandonnerai pas Améthys. Imagine que tu aies été dans ma situation et que tu ne puisses jamais toucher quelqu'un. On se sent seul et différent des autres. Alors, maintenant que j'ai trouvé une personne qui soit capable de me toucher et qui ne réagisse pas à mon pouvoir, tu crois que je serai capable de l'abandonner ? Pour moi, Améthys est précieuse, tu comprends ? C'est quelqu'un avec qui je pourrais avoir un avenir. Alors, il est hors de question que je l'abandonne.

Océane a les yeux qui s'embuent de larmes, mais elle ne pleure pas. On dirait qu'elle va plutôt exploser de colère.

― T'es qu'un crétin, crie-t-elle en lâchant le fil. Elle s'en va en faisant des grands pas.

― Océane ! lui crie Pan.

― Laisse-la. Il faut qu'on pose les pièges.

Pan me regarde comme si je devais lui courir après et m'excuser. Mais, je ne vois pas de quoi je devrais m'excuser.

― Quoi ? dis-je. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je lui ai expliqué clairement les choses.

― Ouais, mais t'aurais pu être... enfin... je ne sais pas...

― Être quoi ?

― Rien, laisse tomber. Continuons d'installer ça.