Chapitre 21

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JE SUIS DANS LA SALLE DE GLACE. Debout au milieu de la pièce, j'ai des menottes aux poignets. Elles m'envoient des décharges électriques si j'utilise mes pouvoirs. À force de passer du temps ici à chaque fois que je suis puni, j'ai appris à supporter le froid. Mes lèvres sont givrées. Ça doit faire une bonne heure que je suis là. La porte s'ouvre. Snow apparaît. Il porte un débardeur blanc. La glace est son élément alors ça ne m'étonne pas qu'il ne ressente rien ici. C'est lui qui a créé cette salle pour torturer les élèves.

― Alors ? Calmé ? Tu as encore une poussée d'adrénaline ?

Je reste placide. Si je m'oppose à lui, je peux dire adieu à mon lit ce soir.

― Je suis calmé.

― Je n'ai rien entendu.

― Je suis calmé, grogné-je.

Il me tape sur l'épaule, puis me traîne vers la sortie. À gauche de la porte, il y a une machine. Un genre de robot. Je place ma main à l'intérieur pour qu'il retire les menottes.

― J'espère que je n'aurai plus à te revoir ici jusqu'à ton départ sur Tétra. Ce n'est pas parce qu'on est le fils du Big boss que tu peux te croire tout permis.

Justement, c'est parce que je suis le fils du Big boss que j'ai envie de faire des conneries uniquement pour l'énerver ! Tout ce dont j'ai envie, c'est d'humilier ce type.

― Maintenant sors de là, reprend Snow.

Je m'essuie la bouche pour retirer le givre. Je quitte le bâtiment. Dehors, il fait déjà nuit. Le Majestueux est juste en face. Mais j'ai envie de faire un tour avant d'y retourner. Je marche en direction du jardin, le centre de l'école. Je regarde le monument aux morts où une grosse horloge décore le sommet. Elle indique 20 h 15. Plus personne n'a le droit de sortir après 20 h 30. J'ai encore quelques minutes pour faire ma promenade. Je longe le jardin en direction du mur. Mon mur. Quand j'avais 10 ans, j'ai commencé à vouloir détruire ce mur. À force d'y sauter et de taper dessus, j'ai fini par faire des entailles. C'est à cause de ma colère que j'ai réussi à faire un tel exploit. Personne ne sait que cette partie du mur est en mauvais état. Je me suis arrangé pour me mettre derrière les buissons et les arbres les plus hauts.

J'entends le détecteur d'alarme, qui annonce le couvre-feu. Je dois faire vite si je ne veux pas être pris par les drones patrouilleurs.

J'enlève mes gants et à main nue, j'escalade ce mur uniquement avec mes bras. Je ne me sers pas de mes capacités pour grimper. Ma colère m'aide parfois à franchir des obstacles, pourtant, je sais que je ne devrais pas toujours compter sur elle. Je ne sais pas combien mesure ce mur, mais il est très haut, peut-être un peu plus de 100 mètres, mais je grimpe vite.

Une fois arrivé, j'aime sentir le vent me chatouiller le visage. Je reste debout et je regarde autour de moi. Le Majestueux est plus petit que moi, le Dôme est moins imposant, je peux voir les écoles primaires et le collège à l'ouest et à l'est. Et, devant moi, au loin, je vois les lumières de la ville. J'ai un sentiment de puissance. J'ai l'impression que rien ne pourra me vaincre quand je suis en hauteur.

Je redescends aussi vite que j'ai grimpé. À mi-hauteur je saute. Je sors des buissons mais je sens l'odeur de Laine à proximité. Il est près du monument mort et fait les cent pas. Soudain, il s'arrête et retire de sa poche un télé-communicateur. Je m'approche sans qu'il puisse me voir en traversant les arbres. Cela me paraît étrange qu'un instructeur sorte en pleine nuit pour communiquer. Il pourrait le faire dans son appartement. Et puis, je le trouve bizarre avec son regard pénétrant, je ne lui fait pas confiance. En fait, je ne fais confiance à aucun adulte ici.

Améthys saison 1 _  Le Fardeau I (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant