Améthys saison 1 _ Le Fardeau I (Terminée)

Chapitre 12

― AUJOURD'HUI VOUS AUREZ 6 NIVEAUX à traverser, explique Laine. Mais il y a une nouvelle règle. Vous devez traverser les 6 niveaux en 4 heures pour être dans la liste blanche. Ce qui signifie, tuer le plus de monstres en un temps limité. Si vous êtes encore dans la serre au bout de quatre heures. Vous entendrez une alarme qui mettra fin au combat. Vous quitterez votre niveau et rejoindrez la salle d'attente.

J'entends le brouhaha des middle class et des lowclass. Ces entraînements doivent leur paraître difficiles. En général, ils prennent une heure pour franchir un niveau. Je fixe Améthys devant moi, elle regarde ses pieds et semble tendue. Avec sa capacité de clairvoyance elle peut facilement trouver les portes. Malheureusement, elle ne sait pas manier son arme. Un peu trop lourde pour elle avec ses frêles épaules. Les dernières fois, on a commencé par la dernière de la liste blanche pour arriver jusqu'à moi, avant de passer au premier de la liste rouge. Et la seconde fois, j'étais le premier à entrer. Donc je n'ai pas su quelle porte elle avait choisie. Je ne lui ai plus parlé depuis l'infirmerie. Les middle class se sont mises à l'appeler « Miss dégonflée » car depuis elle est la dernière partout. Hilda lui a dit de rester la lowclass qu'elle est. C'est certainement pour cela qu'elle ne fait aucun effort. Alors je trouve que ce nom lui va plutôt bien. Elle est vraiment une dégonflée qui a peur de ses propres pouvoirs.

― Nous allons commencer par les derniers aujourd'hui, décide Laine. Améthys. Quartz et Fiendril.

― On a la pétoche, Miss dégonflée, lui lance Quincy.

Améthys le regarde avec indifférence.

― Je t'en foutrai des pétoches une fois sur Tétra, lui dit-elle sans hésitation.

Les middle class rigolent, je ricane aussi parce que je la sais capable de mettre une raclée à ce Quincy. Je retire ce que j'ai dit, elle n'est peut-être pas si dégonflée que ça. Elle entre par la première porte. Je prendrai donc cette porte. J'aimerais lui parler des images qu'elle m'a montrées par télépathie.

x x

J'ai dû attendre une trentaine de minutes avant de franchir la première porte. Je suis dans une sorte de château lugubre et des chauves-souris géantes se jettent déjà sur moi. Elles n'ont pas le temps de me toucher que j'en ai déjà fait des brochettes. Je me concentre sur l'odeur entêtante d'Améthys et je le suis.

Je sens l'odeur de sueurs des autres élèves qui ont choisi cette porte. Comme la première fois, elle est la seule à avoir traversé le premier niveau. J'atteins la seconde porte.

Dès que je l'ouvre, il y a une rivière à mes pieds. Super ! Je vais devoir nager et me battre contre des monstres marins. Ce dont je crains le plus ! L'eau et le feu ça ne fait pas bon ménage. Je saute dans l'eau. Elle est froide, noire et m'arrive à la taille. Ça me rassure un peu, je pourrais traverser cette rivière en marchant. Je me concentre sur l'odeur d'Améthys qui se mélange à celui du sang. Un sang acide empestant du poisson avarié. Je sens aussi l'odeur de la peur comme la dernière fois avec le zygelliachnide. Je m'avance dans l'eau en faisant des grands pas. Être dans l'eau ne facilite pas mon déplacement. Tout à coup, quelque chose me mord la jambe. Je grogne. Cette chose, tant qu'elle reste dans l'eau, je ne vais pas pouvoir l'attaquer. Je plonge la tête sous l'eau pour voir la créature. Une espèce de larve serpentiforme de couleur rouge est accrochée à ma jambe droite. Elle est énorme. Je la repousse avec mes mains, elle s'éloigne un peu, puis fonce sur moi. C'est à ce moment que je regrette de ne pas avoir pris le couteau quand on avait le choix des armes. Dans l'eau, je ne peux pas me servir de mes pouvoirs.

Je remonte à la surface pour reprendre ma respiration. Mais je sens une autre morsure. Je replonge. Il y en a deux qui m'attaquent. J'en empoigne une et essaie de la mettre hors de l'eau. C'est la seule manière pour moi de la brûler. Elle se débat, l'eau est son élément quant à moi c'est mon point faible. Sa peau est tellement gluante que j'ai du mal à la serrer entre mes mains. Je reprends ma respiration à la surface. Je tente encore de l'attraper et la mettre hors de l'eau. Après un long moment, je parviens à la faire sortir. La bête n'a pas de mâchoire mais un disque buccal avec de nombreuses pointes cornées. Elle émet un cri strident à m'en casser les oreilles. Je la brûle. Sans perdre de temps, je fais pareil avec l'autre.