Ⅶ ◇Cαη hε ενεr smιlε

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C'était il y a longtemps, la première fois que je me suis demandé à quoi pouvait bien servir le sourire.
Le rire qui allait avec, aussi.

Peut être même que je me le demande encore aujourd'hui.

Quoiqu'il en soit, tout le monde dans sa vie sourit.

Les nourrissons à la naissance, après avoir braillé leur vie, sourient de toutes leurs dents encore inexistantes aux regards attentionnés posés sur eux : les gosses de sous la douzaine ne font que rire et sourire dans les cours de récré à jouer ensemble ; les un peu plus vieux se taquinent entre eux, instaurant ainsi la rigolade et la plaisanterie, la même choses pour les jeunes adultes sur des sujets un peu moins ... soft ; l'adulte affirmé, devant leur progéniture, source de leur bonheur ; et les plus vieux, lorsque leurs gamins ont à leur tour d'autre gamins.

Mais qui dit que ce sourire est réel ? Qui dit que ce n'est pas juste une facette masquant notre véritable identité ?

Peut être que pour certain, sourire était l'évidence même du bonheur de la personne qui le présente. Qu'il n'est que bon augure, et ne peut être dissimulé derrière des foutaises.

Combien peuvent penser à l'innocence d'un sourire, qui peut cacher bien plus qu'une forme courbée des lèvres ?
Moi-même je ne sais pas jusqu'où l'insulte du faux sourire peut aller.

Ni même les plus obscures raisons de tromper l'autre avec celui-ci.

Quoiqu'il en soit, il y a toujours une raison derrière chaque sourire, qu'elle soit bienveillante ou malfaisante.

Cependant, si le mien avait pour but de me cacher, le sien à elle, je n'arrivais pas à le comprendre.

Je n'arrive jamais à le comprendre.

Parce qu'elle souriait toujours, et que ça devait être plus qu'une impression que de savoir cette forme buccale s'amplifier lorsqu'elle s'apercevait de ma présence à ses cotés, ayant l'air heureuse.

Peut être qu'au fond, c'était finalement mon imagination qui me faisait croire que je pouvais être aimé par quelqu'un.

Qu'elle aurait fait tout ça pour seulement me faire souffrir d'avantage par la suite. Que ses sourires cachent un fond de moquerie, de l'être de pitié que je suis. Qu'ils sont destinés à me faire croire à l'amour pure, réelle, tout se que vous voulez sauf l'intention concrète de ce trait facial.

Cette petite voix au fond de mon être qui me disait de sa voix envoûtante qu'elle ne faisait ça que pour plus me briser par la suite. Qu'elle m'abandonnera au même titre que tous les autres.

Mais une autre voix, plus idéaliste, m'indiquait que ce n'était pas ce que signifiait cette lueur dans son regard. Cette légère illumination qui avait un sens profond, bien plus abstrait que son sourire ne pourrait s'étirer.

Avant que je ne me souvienne ce que je suis.
Ils ne seront plus, si un jour elle devait découvrir cette chose que je n'ai pas choisi d'être.

Personne ne devait savoir ce que je suis.
Personne ne saura jamais, là est mon plus grand souhait ...

"Eren chéri, tu es encore dans l'entrée ? Dépêche toi d'aller poser tes affaires, on va passer à table !" Sans que je ne m'en aperçoive, maman s'était éloignée de la cuisine pour maintenant se tenir dans l'embrasure de la porte, à quelques mètres de moi.

Toujours avec son sourire magnifique.
Toujours avec une douceur sans égale discernable dans ses yeux.

Non, elle ne pouvait pas jouer la comédie.
Pas à ce niveau là.

ωhιτε dαrκnεss 『EreRiren』Où les histoires vivent. Découvrez maintenant