Une Souffrance_2.

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.30 Décembre 2015.


Cela fait une semaine que je ne suis pas présente. Une semaine que je reste dans ma chambre d'hôpital ; que je ne le vois plus.
Je reste informée de ce qu'il se dit sur moi. De tout ce qui traîne dans mon lycée, dans mon entourage.
Lui seul sait ce qu'il se passe. Lui seul est au courant, et lui seul se morfond, s'inquiétant pour moi. Il m'a brisée, même si je ne l'avouais pas. Il m'a détruite, même si je lui assurais que non.

Il m'a embrassé, mais il ne m'a pas dit qu'il m'aimait. Moi, je tenais à lui, et lui me montrait que je représentais quelque chose.
Puis, je suis venue lui demander s'il jouait avec moi ; si tout ceci n'était que rêves. Et il ne m'a pas répondu. Il aurait peut-être dû. Même si sa réponse aurait été crue.
Je ne lui ai plus adressé la parole. J'ai juste continué à lui envoyer deux trois messages pour qu'il réponde enfin à ma question. J'étais persuadée que mes amis disaient vrai. Qu'il se servait de moi, simplement pour tirer un coup. Et je n'avais pas tord. C'était ce qu'il voulait.
Et finalement, j'ai réalisé qu'il était fait pour moi, que je tenais à lui, que je l'aimais.
Je n'aurai pas dû lui dire, je n'aurai pas dû lui faire peur avec mes sentiments. Mais moi, j'aurai voulu tracer un petit bout de chemin avec ce beau jeune homme qu'il était.
Mais il n'a pas voulu aller plus loin. Il n'a pas su me dire qu'il ne jouait pas avec moi. Il n'a pas voulu me donner d'explication.

Et maintenant, me voilà ici, dans cette chambre d'hôpital ; et je regrette tout.
J'aimerai le voir dans la classe, souriant, rigolant, parlant avec son groupe d'amis. J'aimerai ne jamais avoir été autant violenté par ce que je croyais. Mais c'est trop tard.
Je l'ai fait. Je me suis mutilée, j'ai pris ces cachets. J'ai fait mon maximum pour partir.
J'ai échoué. Parce qu'il à découvert tout ça.
Je ne sais comment, mais il l'a su. Peut-être parce qu'il me connaissait un peu trop bien ; parce qu'il a vu que j'étais faible. Il a su que j'allais le faire, aujourd'hui.
J'y avais réfléchi, je m'étais dit que c'était le bon jour pour passer à l'acte. Maman travaillait tard ce soir là. J'ai sauté sur l'occasion, profitant de son absence pour partir.
J'ai pris le chemin de l'appartement, mais, il était là. Derrière moi, il me suivait. J'avais beau le supplier de partir, de me laisser tranquille après cette grande blessure qu'il m'avait faite, il ne voulait rien entendre, et me suivait jusque mon bâtiment.
J'allais refermer la porte de mon appartement quand il y a mit son pied, utilisant sa force pour m'obliger à le laisser entrer. J'ai cédé, et l'ai laissé pénétrer chez moi.
J'ai fais tout ce que j'avais à faire, comme si personne n'étais à mes côtés. J'ai goûté, lui proposant même un peu de nourriture. J'ai regardé la télévision, lui proposant de s'asseoir.
Puis, je lui ai dis que j'allais me doucher.
C'était là que je voulais exécuter mon souhait. Peu importe s'il était là ; j'étais déterminé à le faire. J'allais passer à l'acte.
J'ai fermé la salle de bains à clé, puis, j'ai enclencher le robinet de la douche. Cinq minutes se sont écoulées, et j'ai commencé à poser cette lame fraîche sur ma peau. Je l'ai enfoncée, et je passais à l'acte ; j'allais partir.
J'avais pris le soin d'ingurgiter des médicaments pour me rendre plus faible que je ne l'étais déjà.
Il a commencé à m'appeler, et je répondais d'une petite voix.

Et il m'est apparu, à la porte. Il avait réussi à l'ouvrir avec je ne sais quoi. Il me voyait là, presque inconsciente ; mes bras tachetés de sang, ma tête touchant le sol.
Je l'ai regardé, et les larmes se sont remises à coulées le long de mes joues.
J'ai trouvé la force de lui parler. Je lui ai dit qu'il n'avait pas à être là, et qu'il aurait dû me laisser faire.
Il a appelé deux personnes, et quelques minutes après, ma mère arrivait essoufflée et paniquée. A la suite de quoi, il est parti.
Et depuis, je regrette. Je regrette de l'avoir laissé entrer chez moi, car sans ça, j'aurai réussi. Mon souhait aurait été exaucé. Et je ne serai pas là, dans cette chambre trop blanche à mon goût, ne sachant pas quoi faire de mes journées, si ce n'est penser à lui.

Absence Tempérée - BribesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant