Révélation

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Jy pensais soudain. Peut-être nétais-je pas celle quil voulait voir, peut-être voulait-il voir lautre Rowan, la louve ?

Je me levais, et madossais au mur. Si javais raison, il me faudrait  me transformer, et ce malgré mon dernier échec. L'humiliation était encore trop fraîche dans ma mémoire mais quelque part, quelque chose me disait que cétait la solution, et la louve en moi brûlait denvie de prendre le contrôle.

Alors après un autre long soupir et quelques minutes de réflexion, jentrepris de me dévêtir.

Malgré mon aversion pour les vêtements, ceux-ci constituaient malgré tout en une sorte  de protection, et pour une fois les enlever ne me procura  aucun bonheur.

Une fois intégralement nue, je tâchais de me rappeler les instructions d' Ace.

Je commençais par faire le vide dans ma tête et expirais profondément. Je me concentrais sur le bruit des gouttes deau ruisselants le long des stalactites et tombant dans les flaques, les cris de quelques chauve-souris au dessus de moi et plus loin, en dehors de la grotte, les bruits des animaux nocturnes et le chant de la montagne.

Je fermais mon esprit à toutes pensées, à toutes émotions. Je ressentais le sol mouillé et glissant sous mes pieds, tandis que ma peau frissonnait sous les morsures du froid.

Alors, quand je me sentie enfin prête, je fléchi les genoux et avec un cri mêlé de frustration et de colère, je bondi en avant.

Mon corps devint brûlant en un instant, puis glacé et je fus parcourue de picotements étranges. Je senti mes muscles changer, mes os sallonger, mon corp se transformer.

Finalement je retombais au sol, sur mes quatre pattes. Tout ces sensations et ce changement n'avaient duré qu'un instant, bref et étrange, mais en aucun cas douloureux.

Je me retrouvais donc dans la peau dune louve.

Je baissais les yeux sur ce qui avait été mes pieds. Je nétais pas encore habituée à cette apparence, après tout je l'empruntais pour la deuxième fois seulement,et je chancelais maladroitement sur mes pattes.
Mais en contrepartie, ma vue était encore meilleure, mon ouïe plus attentive et surtout, mon odorat bien plus puissant.

Je me sentais étonnamment bien, à ma place en cet instant. Jentrouvris la gueule, la sensation était étrange. Je grognai doucement. À nouveau, javais faim, et mon instinct de prédateur reprenait le dessus. Mais les loups ne sont-ils pas toujours affamé ?

Je me mettais en marche. Je n'étais pas sûre de ma démarche, comment les loups avançaient-ils ? Une patte après l'autre, deux en même temps ? La première fois, grisée par mon sentiment de liberté, je n'y avait pas pris garde. Je riais intérieurement de mon ignorance et décidais de me fier une fois de plus mon instinct, mon unique bouée de sauvetage .

Je pris rapidement le rythme, il suffisait de ne pas y penser. Mes foulées devinrent rapidement longues et puissantes, javançais sans un bruit, pour ne pas dire à pas de loup. Comme cétait plaisant de sentir mes muscles jouer à la perfection !

Soudain, je me stoppais dans mon mouvement. Lodeur que je cherchais flottait enfin dans lair. Un mélange étrange de fourrure, de terre et dhumus. La fragrance de la forêt, le parfum du loup brun.

Elle provenait dun boyau de la grotte plus étroit et sombre que les autres. Je ne réfléchis pas une seconde avant de my engouffrer.  J'avais ralentis et marchais dun pas lent et régulier, à laffut.

Je débouchai finalement dans une salle semblable à celle ou javais rencontré le loup brun, la veille. Mais celle-ci était moins grande, et la lucarne permettant de voir la lune y était absente, assurément nous étions enfoncés bien plus profondément dans la montagne.

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