Rebirth

Rencontres

Ace. Devais-je parler de lui à Asgeir et ses bêtas ?

Un sentiment étrange s’empara de moi. Je ne devais, à aucun prix évoquer le nom de celui qui m’avait dévoilé ma nature.

Je serrai les dents pour m'empêcher de parler. L’existence d’Ace devait rester secrète, pour le moment du moins. Mon instinct me le dictait.

Asgeir me regardait toujours, et j’avais la désagréable impression qu’il avait d’ors et déjà deviné ce que je lui cachais.

Je gardais mon sang froid.

-Bon… Y a t’il d’autres choses à savoir sur Hati et Skoll ? Par exemple la façon dont ils sont censés libérer les lycans de l’emprise des Dieux ?

Alors que j’avais presque oublié son existence de par son silence, Kield pris la parole :

-Père, ne penses tu pas que cela fait assez d’informations pour le moment ? Moi même, alors que je suis né parmis les loups je peine à assimiler tout cela. Remettons cette conversation à plus tard.

Je voulu protester mais mes paroles moururent avant d’avoir franchies mes lèvres. À dire vrai, je me sentais exténuée, affamée et perdue.

Pour une fois, ma soif de réponse ne l’emporta pas.

Asgeir hocha la tête et avec un dernier regard pour moi, quitta la table.

Hagen m’accorda un sourire et me dis :

-Tu peux dormir ici si tu le souhaite, notre Alpha te prêtera une chambre.

Je fermais simplement les yeux et acquiesçais, malgré ma réticence à l'égard de ses inconnus. Pour l’instant, une seule chose m'obsédait : me nourrir.

Eskil et Kield se levèrent et les deux bêtas suivirent les traces de leur chef. Sans doute allaient ils avoir une longue discussion à mon propos.

Kield, se gardant bien de me toucher cette fois-ci, m’enjoigni à lui emboîter le pas jusqu'à la cuisine, ce que je fis de bon cœur.

La pièce, à l’image du reste de la maison, était étincelante. Le plan de travail en bois clair s’accordait parfaitement aux murs blanc et le lieu éblouissait de sa propreté.

Le jeune homme ouvrir le frigo, assez grand pour contenir de quoi nourrir une famille de loups.

-Qu’est ce que tu voudrais manger ?

Mes paroles dépassèrent ma pensée :

-Tu aurais de la viande ?

Surprise par ma propre demande, je me mordis les lèvres. Apparemment mon nouveau statut de prédateur avait aussi des effets secondaires sur ma personnalité… Moi qui avait toujours préféré les légumes au steaks hachés…

Kield se saisit de deux magnifiques morceaux de boeuf saignant et se mit à la tâche.

Assaisonant et tranchant avec assurance, maîtrisant ses instruments à la perfection, visiblement, faire la cuisine était pour lui habituel.

L’odeur de la viande crue, loin de me dégouter comme autrefois, me mis l’eau à la bouche.

Je fronçais les sourcils, mécontente de ces envies de carnivore irrépressibles.

Soudain, une tornade de cheveux bruns fit irruption dans la cuisine, me prenant au dépourvu.

Rapidement, je reculais pour me mettre dos au mur, grondant une fois de plus. Cela commençait réellement à ressemble à une mauvaise habitude.