J'étais troublée.Ce n'était pas la première fois que l’on évoquait ces fameux Dieux en ma présence, mais maintenant j'étais censée devenir comme eux ?
À vrai dire, j'étais plus que troublée, j'étais perdue. En quelques jours j'étais passée du statut de simple humaine à lycan, à supposée sauveuse du peuple des lycans et désormais à déesse en devenir !?
Je dévisageai Anton.
Celui-ci se rendit compte de ses paroles et grogna.
-Merde. Faut vraiment que j'apprenne à la fermer…
La dénommée Maria acquiesça avec colère :
-Un peu oui !!
Elle soupira puis porta une main parfaite à son visage tout aussi parfait.
-Tant pis. De toute façon elle ne comprends rien.
Vexée, je le regardait méchamment.
-J’entends tout je te signale la poupée Barbie.
La blonde me toisa avec mépris sans prendre la peine de répondre avant de tourner les talons. Sur le pas de la porte elle lança un ultime ordre à Anton :
-Le grand salon dans cinq minutes. Et débrouille toi pour qu'elle se tienne tranquille.
Ce dernier acquiesça en silence.
La femme s’en alla en fermant la porte derrière elle et mes minces espoirs d'évasions s'envolèrent.
Durant toute la scène, je n’avais pas bougé de ma place, trop fatiguée pour songer à esquisser une fuite.
Mais cela avait eu un avantage : j'allais déjà mieux qu’avant.
Anton sortit une paire de menottes d’une commode près du lit.
Feignant l'impuissance, je ne bougeais pas; mais je ne pus m’empêcher de grimacer :
-Eh bien, vous avez de drôle de jeu ici !
Le rire d’Anton résonna, me surprenant. Il agita les menottes sous mon nez en plaisant :
-Encore plus que ce que tu ne crois !
Mais celles-ci te sont réservées ma chère, la chambre dans laquelle tu te trouves n’est pas celle des plaisirs, mais celle des invités… particuliers.Avec sarcasme je répliquais :
-Parce que vous avez une chambre des plaisirs ?
Le clin d'œil d’Anton me dissuada de poursuivre dans cette voie, me donnant par la même un frisson de dégoût.
Sans ménagement, il m’attacha les mains dans le dos. Mes poignets se mirent aussitôt à me brûler. De l’argent, encore une fois.
Anton me saisis encore par l'épaule, me poussant devant lui. Il ouvrit la porte tout en me surveillant puis s'arrêta devant l’ouverture.
Il raffermit sa prise sur moi en me menaçant :
-Pas de bêtise si tu tiens à ton bras. Marche droit et tout ira bien.
Je ne répondit pas et il me poussa dans le couloir.
Pendant quelques minutes, nous traversâmes les couloirs mal éclairés, tous tapissés d’une hideuse tenture rouge sang qui me rappelait désagréablement les paroles d’Anton. La violence et le sang.
Oui, j’avais maintenant compris qui étaient ces étranges créatures qui me tenait captives.
Les légendes avaient toujours une part de vérité après tout.
Finalement, nous arrivâmes dans une étrange salle aux multiples couchettes et aux murs noirs où étaient assis des hommes et femmes tous plus beaux les uns que les autres. Au milieu, sur une chaise ressemblant plus à un trône qu’autre chose, siégeait une rousse encore plus magnifique et irréelle que les autres. À ses côtés, les bras croisés dans une attitude stricte se trouvait Maria.
Voilà donc à quoi ressemblait un rassemblement de vampires.
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Rebirth
WerewolfL'histoire, vous la connaissez. Une jeune fille, maltraitée par la vie, désespérée et pensant finir à jamais seule, qui va trouver un espoir inattendu. Un jeune homme qui se transforme en loup, beau comme un Dieu, froid et cynique, qui va l'aider, l...