Paradis et démon

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Mon sang se glaça et je me petrifiai sur place. Pourquoi ce nom me perturbait t'il tant ?

Je n'eu pourtant pas le temps de le questionner sur sa réponse que les murs de la grotte se mirent à trembler de toute part. Des stalactites se décrochaient du plafond pour s'écraser au sol, rendant notre position dangereuse.

Effrayée, je tournais la tête en tout sens et délaissait ainsi mon attention du loup brun, qui en profita pour me renverser au sol et s'écarter de moi promptement.
Je laissais échapper un couinement et me relevais vivement.

Mais lorsque je dirigeais mon regard vers mon adversaire, je fus effrayée de voir de la peur dans son regard, et ce malgré son attitude qui se voulait intimidante.

La fourrure hérissée, les crocs découverts et les oreilles plaquées sur le crâne, il cherchait indubitablement à effrayer. Mais cette colère, cette frayeur, n'était pas dirigée vers moi. Il était tourné vers le tunnel qui menait à la sortie, en attente.
Une odeur âcre envahit soudain la salle, et je ne parvins alors pas à l'identifier.
Je comprendrais finalement plus tard, avec l'expérience que c'était sa peur que j'avais sentie là.

Mon coeur se mit à cogner dans ma poitrine de manière inexplicable et je suivis instinctivement l'attitude du loup brun. Comme lui, je me tournais vers le passage dans mon dos.

Tout d'abord, je ne vis rien. Les yeux fixés sur le lointain, je ne doutais pas une seule seconde du danger imminent. Le loup brun, lui aussi, ne cessait de grogner vers cet ennemi invisible.

Puis soudain, une forte brise se mit à souffler dans la grotte, provenant de la galerie que nous surveillions.

Elle apportait avec elle des odeurs de mort, de colère et de haine. Il est difficile d'expliquer mais cette odeur... c'était pire que dans un caveau.

De dégoût, je plissai le museau et fermais à demi les yeux.
C'est alors qu'avec stupeur, je distinguai une ombre noire fondre dans notre direction. J'avais beau la voir, quand je le regardais mes yeux ne rencontrait qu'un puits noir, sans fond et dépourvu d'âme. On l' apercevait en la regardant du coin de l'oeil mais il était peine perdue de tenter le regard frontal, au risque d'en devenir aveugle.

À mes côtés, mon compagnon se crispa et gémit. Pour lui aussi l'odeur devait être insupportable.
Alors, en désespoir de cause, parce que cet ennemi me terrifiait plus que quoi que ce soit avant lui, et peut-être par résignation, je bondissais vers lui.
Les crocs en avant, je ne pensais plus à rien, bloquant mes pensées et me concentrant sur l'attaque.

Mais je n'eu pas le temps de l'atteindre, que sans je n'y puisse rien faire ou comprendre, je me retrouvais dans le noir le plus total.

Une abyssse. C'est ce que cela m'évoque. De l'eau, partout autour de moi, et une obscurité plus profonde que si je m'étais trouvée en enfer.

L'eau glacée me lacérait les côtes et me faisait souffrir le martyr.
En vain, je tendais les bras vers la surface indistinguable sous cette masse d'eau, j'ouvrais les yeux à en perdre la vue dans le but d'apercevoir la moindre lumière.... Mais rien.
Je me demandais si j'étais seulement encore vivante. Je perdais petit à petit l'usage de mes membres, ankylosés par le froid.
Je ne pouvais plus respirer et mes poumons cherchait désespérément de l'air...

J'étouffais...

Je fermais alors les yeux et me laissais aller à la souffrance.

Brusquement, je me retrouvais debout devant une étendue d'eau gelée dont la surface parfaitement lisse miroitait .
Rien ne laissait plus penser que je venais d'échapper à la noyade tant je me sentais étrangement bien.

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