Je savais que personne ne s'apercevrait de mon absence. Je m'avançais dans l'ombre, m'aidant parfois des arbres pour trouver mon chemin.
Je ne savais où je me dirigeait, répondant seulement a l'appel silencieux qui m'était lancé. Soudain, j'arrivais dans une prairie. Le ciel dégagé laissait apparaître la pleine lune. Elle éclairait tout de son éclat, donnant à la forêt un timbre spectral. Magnifique, bien pleine et ronde
,comme celle des contes de fée. Je la regardais un instant, la tête penchée en arrière, à l'écoute des bruits de la forêt. Pendant quelques instants, j'eu l'impression d'avoir trouvé ma place dans cette clairière. La nature m'acceptait, m'offrait son calme et m'entourait de sa vie.Puis, je me réveillais de ma torpeur et me remis en marche. Je savais que je n'allait pas me perdre, je n'avais pas peur du noir et mon instinct m'entraînait encore plus loin.
Après de longues minutes de marche dans la montagne, a m'écorcher les genoux contre les arbres et les pierres, a écouter la voix, celle qui m'entraînait je ne savais où. Pas une fois je ne m'arrêtais, ni ne m'inquiétais. Plus j'avançais, plus l'appel était fort. Puis, tout d'un coup, comme surgie de nulle part, une falaise, immense, m'apparut.Fascinée, je me raprochais alors, jusqu'à toucher la pierre rugueuse. Du grès peut être. Je distinguais alors une large faille dans la roche. Une grotte. La grotte de la plaine aux loups. Je me tenais face à l'ouverture, semblable a une bouche noire et béante.
Soudain, un cri, long, lugubre et beau retentit. Un loup. J'aurais du prendre peur, comme n'importe quelle personne censée, mais, au contraire, ce chant de la nuit qui résonnait dans l'ombre, qui provenait de l'antre noire, éveilla en moi une sensation nouvelle, me fit frémir. Si je l'avais osé, je me serais jointe a ce chant.
Le coeur battant, je m'avancais dans la grotte, alors que l'écho du cri du loup retentissait encore. La grotte était aussi sombre que l'enfer. Je longeais les murs, trébuchant contre les stalagmites. Puis, après plusieurs minutes de marche, j'arrivais dans une grande salle au plafond haut, que je reconnu avec stupeur comme étant celle de mon rêve. Par des fissure, et même une grande lucarne dans la roche, on apercevait la lune, qui éclairait des ses rayons pâles l'endroit dans ses moindres recoins.
Soudain, un grondement retentit. Puissant, comme provenant des entrailles de la terre, il était évident qu'il provenait de la galerie suivante, et que je ne distinguais qu'avec difficulté car l'entrée de celle ci était plongée dans l'ombre. Les poils de mes bras s'ébourifèrent tandis que je cessais instantanément de bouger. Le grondement était tel que j'avais l'impression qu'il faisait trembler les murs.
C'était la première fois que j'entendais une chose pareille. Puis, lentement, une forme émergea de l'ombre et se dirigea vers la lumière de la lune. Je distinguais tout d'abord deux yeux brun caramel qui luisaient dans le noir, puis le loup m'apparut.
Grand et de couleur fauve. Celui de mon rêve, à nouveau. Mon coeur fit un bond. Impossible ! Ce genres de choses n'arrivaient que dans les livres ! Et pourtant, le loup était bien réel et je n'était pas folle.Je n'avais pas réellement peur, plutôt je ressentait une sensation étrange au creux de mon estomac. Comme si une bête en moi saluait le loup d'en face, comme si elle venait de retrouver un ami. Puis, soudainement, une voix, comme provenant des tréfonds de la terre, forte et grave, me dit :
-Tu es venue. Je savais que l'appel serait plus fort que ta volonté.
L'animal ferma les yeux et la voix poursuivit :
-Tu es bien elle. Même après tout ce temps, je n'aurais pu oublier ton odeur.
J'étais incapable de bouger ou de parler. J'avais maintenant compris que la voix était celle du loup fauve, aussi étrange que cela puisse paraître.
Puis soudain l'animal ouvrit les yeux, les pupilles rétrécies. Il se mit a gronder, le museau plissé, le poil hérissé et les oreilles baissées. Vision d'horreur qui en aurait effrayés plus d'un. Je reculais d'un pas, la voix tonna, menacante :
-Toi ! Dans l'ombre, montres toi !
Alors seulement, je me retournais et fixais la galerie par laquelle j'étais arrivée. Tapis dans l'ombre, il y avait Ace. Il se redressa et avança vers nous, tranquille. Il dit simplement en fixant la bête derrière moi :
-Il semblerait que j'ai sous estimé ton odorat.
- Ce sera ta dernière erreur.
Le loup s'élança en avant. Je me revois distinctement me mettre entre Ace et loup, sentir l'haleine chaude de ce dernier sur mon visage, je me sens tomber,comme dans un puits l'impression que je ne pourrais jamais m'en sortir, puis le noir. Encore, toujours. L'obscurité. Semblable a la mort.
Puis, après un moment qui me sembla être une éternitée de silence et d'ombre, enfin .... La lumière.
Je me rappelle avoir ouvert les yeux.
Je me rappelle de la galerie, une de celles que je n'avais pas encore explorée, qui aurait dû être sombre, car il n'y avait aucune faille par laquelle la lune puisse m'éclairer.
Puis, je me rappelle avoir entendu du bruit près de moi, je me rappelle m'être redressée précipitamment et je me rappelle avoir vu le loup. Grand, encore bien plus que celui à la couleur fauve.
Il était noir et argenté, avec des touches de blancs au bout des pattes, au dessus du museau et au bout de la queue. Le reste du corps était noir avec des mouchetures d'argent sur le dos, la queue et le front . Magnifique.
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Rebirth
LobisomemL'histoire, vous la connaissez. Une jeune fille, maltraitée par la vie, désespérée et pensant finir à jamais seule, qui va trouver un espoir inattendu. Un jeune homme qui se transforme en loup, beau comme un Dieu, froid et cynique, qui va l'aider, l...