Éternel

Chapitre 35

Roy

Ni maman, ni Ty te tend le bras ou se lève pour réceptionner l'enveloppe. Je me lève et remercie l'infirmière après l'avoir empoigné. Je me tourne vers eux et les regarde, un peu comme l'infirmière quelques minutes avant moi.

_ Maman, tu veux l'ouvrir ? Demandai-je, hésitant.
_ Je penses que c'est à toi de l'ouvrir.
_ Je penses aussi, Ty relève la tête.

J'hoche la tête au deux et je commence à déchirer l'enveloppe d'un côté. Ils se regardent, je prends les feuilles, il a pleins de blabla en introduction. Mes yeux tombent sur les pourcentages.
"Le sang de Monsieur Ty Bloom est compatible à celui de Monsieur Roy Parker a 99%." J'ignore comment je dois réagir.

_ Alors? S'interrogent-ils.
_ Je.. Haley n'est pas ma soeur.
_ Comment vais-je annoncer ça à Rayan... Il sera tellement deçu... Il m'en voudra.. elle se lève.
_ Je ne penses pas qu'il sera déçu maman...
_ Si, Roy.

Je la prends dans mes bras, elle semble complètement secouer. Ty ne semble pas vraiment réagir, lui. Il regarde dans le vide, son regard et son cerveau sont comme éteint.

_ J'espère que ce ne soit pas vrai... me murmure maman.

Quant à moi, je l'espère au contraire. Je ne voulais pas qu'Haley soit ma soeur, on mérite d'être heureux nous aussi. Et grâce à ça, j'ai peut-être encore ma chance.

_ Je peux l'annoncer à Haley ?
_ Non, Ty se lève brusquement. Non, pas maintenant, s'il te plaît. Laisse-moi l'annoncer à Abigail avant.
_ Bien. J'hoche la tête.

Maman et Ty Bloom se regardent. J'arrive pas à déchiffrer leurs regards échangés. Leur façon de se regarder me trouble vraiment. J'ai l'impression de me voir à la place de Ty, je me vois regarder Haley.

_ Maman, on rentre ? Je cherche à détourner leur regard complice.
_ Oui, rentrons.

Elle embrasse Ty sur la joue. Quant à moi, je ne sais pas quoi faire. Il me regarde, je le regarde. Je crois que je ne réalise pas encore vraiment qu'il est mon géniteur.

_ Bon, et bien, j'espère te revoir bientôt. Déclare-t-il.

Je me contente d'un hochement de tête. Ma mère me prend par le bras et me tire dans les large couloirs, jusqu'à la sortie. On monte dans la voiture, personne ne parle. Je pense qu'elle est en train de réfléchir à la façon dont elle va annoncer ça à papa. J'espère vraiment qu'il ne va pas s'emporter.

_ Tu vas lui dire ce soir ?
_ Plus tôt sera le mieux. Je ne veux pas garder ça pour moi trop longtemps. Sa voix tremble.
_ Il te fait peur ?
_ Non, bien-sûre que non. Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
_ Je ne sais pas. Il a toujours été si renfermé, si formelle, si cadré..
_ Tu sais, son père était comme ça. Il reproduit juste tout ce qu'il a vu depuis qu'il est petit. Et encore, tu n'as pas vécu ce que lui a pu vivre.
_ Ah oui ? Je n'ai jamais vraiment eu de discussion avec lui, alors comment je pourrai le savoir ?
_ Je sais mon chéri... Elle soupire. Tu veux qu'on lui annonce ensemble ?
_ Tu crois que ça peut être une bonne idée ?
_ Oui.
_ Alors, c'est d'accord. Je m'efforce de sourire. Maman ?
_ Oui ?

Elle garde les yeux rivés sur la route. On est restés vraiment longtemps à la clinique. Le soleil commence déjà a tomber sur l'horizon.