(Point de vue de Linda pendant la crise)
Tout était flou autour de moi, je ne comprenais plus rien. La douleur revenait plus forte que jamais et je hurlai en me jetant à terre. Je roulais sur moi même en essayant de calmer la douleur qui ne faisait qu'augmenter. Je perdis toute notion du temps et me cramponnai de toutes mes forces au sol matelassé en priant pour que cela cesse. Soudain, en voulant me prendre la tête à deux mains pour faire passer la douleur, mes membres s'agitèrent de façon anormale et je commençai à manquer d'air : j'étais en pleine crise d'épilepsie et ma position ne me permettait pas de respirer correctement. Chaque seconde me paraissait infinie, et c'est au bout d'une éternité que j'entendis la porte s'ouvrir.
Mon hurlement fini de résonner dans la chambre et j'essayais d'appeler, de crier à l'aide, mais seul un son rauque et faible sortit de ma bouche : je n'avais pas assez d'air. Ma vision diminuait et ne me permettait pas de voir ce qui se passait autour de moi. Je sentis soudain qu'on me libéra les poumons en me mettant de côté. Je pris une énorme inspiration et m'étranglai, alors qu'on s'allongeait sur moi. Mes bras étaient à présent collés à mon corps et je sentais la douleur de mon crâne commencer à s'apaiser. Cela dura de longues minutes durant lesquels je m'efforçais de ne pas m'évanouir. Puis, tout d'un coup, tout s'arrêta. Mes crises et la douleur. Je me sentais étrangement bien et je fermai les yeux pour me laisser aller à cette douce sensation. Je ne sais pas où j'étais ni combien de temps j'étais là, mais je me sentais en apesanteur et d'une sérénité parfaite. Au bout d'un moment, j'ignore s'il s'était écoulé 5 minutes ou 3 jours, j'eus l'impression que quelque chose m'attirait vers lui. Une sorte de conscience. Intriguée, je me laissai faire mais plus je rentrais en contacte avec elle, plus je me sentais bizarre: j'avais l'impression d'entendre du bruit, des gens qui crient et qui s'agitent. J'hésitais à poursuivre quand toute ma douleur revint d'un coup. Je sursautai et me débattis mentalement. Je voulais retourner dans ma transe si confortable. Je commençai à m'éloigner de la douleur quand j'entendis très nettement :
"Oh non, le coeur relâche! Linda, je t'en supplie, reste avec nous !"
Je ne comprenais pas ce que voulaient ces gens à part m'éloigner de mon paradis! Je commençai à retourner en apesanteur quand je sentis une immense tristesse dans la conscience de tous ces gens. Pourquoi étaient-ils si tristes ? Était-ce à cause de moi? Je sortis à contrecœur de ma bulle, et retournai vers eux.
Tout éclata d'un coup, je repris conscience et l'usage de mon corps et ressentis à nouveau la douleur. Je commençai à me débattre quand on me fis avaler quelque chose.
" C'est un tranquillisant. Maintenant qu'elle est réveillée, elle doit sentir toute la douleur ..."
J'essayai de prononcer une phrase, un mot.
- Je ... qui ... ?
- Calme-toi Linda, c'est fini maintenant, me dit Sylvie qui était assise à côté de moi.
- Tu nous as fait sacrément peur, dit M. Belhoste, visiblement très soulagé, ça va faire bientôt 1h30 que tu étais. ... enfin, tu vois quoi ...
- Comment te sens-tu ?
- ... Ça. ... ça va, mais ... j'ai soif...
- Olivier, va chercher de l'eau tiède s'il te plaît, et une paille.
Je commençai à reprendre doucement mes esprits et remarquai que j'étais dans un lit aux draps blancs, sûrement à l'infirmerie, et que des femmes en blanc déambulaient autour de moi.
- Et voilà de l'eau pour mademoiselle !
Je souris tout en grimmaçant et commençai à siroter mon eau. Cela me soulagea et je me sentais de mieux en mieux.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demandai-je à Sylvie.
- Tu veux vraiment savoir maintenant ?
Je hochai la tête avec gravité.
- Très bien.... tu as fais une crise à cause de ton don et une crise d'épilepsie en même temps. Il y a eu quelques complications, et tu as ... arrêté de respirer. Olivier a fait tout son possible pour ramener de l'aide pendant que j'essayais de te réanimer. Ensuite nous t'avons transférée à l'infirmerie et deux infirmières et moi-même avons utilisé nos dons. Ton cœur a recommencé à battre mais pendant un court moment. Il s'est de nouveau arrêté et nous avons cru que c'était la fin. Mais, miraculeusement, tu as pris une grande inspiration et tu es revenue parmi nous .... il faut dire que tu reviens de loin ...
- Je ... et Mélanie?
- Elle a été emmenée chez la psy pour ne pas qu'elle reste seule... elle a paniqué du début à la fin, et là, elle ne demande qu'à te voir.
Je lui racontais ensuite ce que j'avais ressenti pendant ma "mort" et demandai également à voir Mélanie. Je la vis entrer dès que Sylvie fut sortie.
-LINDA ! Oh mon dieu, que tu m'as fait peur ! Ne refais plus jamais ça !!!
- J'essaierai d'y penser, dis-je, alors qu'elle me sauta dans les bras.
- Et la prochaine fois, évite de t'enfermer alors que tu es en train de mourir !
- Ouais ... ça aussi j'y penserai !
Et on explosa de rire. Cela fait du bien de retrouver ses amies et ceux qu'on aime. Cela fait du bien de sentir la délicieuse sensation du lit moelleux et confortable. Et surtout, cela fait du bien de se sentir ... vivante !!!
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La Meneuse De Sentiments
FantasyLinda, jeune fille possédant un don qui va lui changer la vie ... Comment l'a-t-elle eu ? Jusqu'où s'étendent ses pouvoirs ? C'est ce que nous allons découvrir dans cette aventure mêlée d'amour, de suspens, d'amitié ......