Chapitre 13

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Nous étions restés plus d'une heure ensemble, allongés sur le toit, moi dans ses bras, lui me serrant de toutes ses forces. Je sentais son odeur, me collai à son torse et fermai les yeux. Ses mains me caressai le dos en me fesant frissonner et il m'avait déjà fait mon premier suçon. Je me sentais bien avec lui et je n'avais aucune envie de redescendre. Pourtant, il le fallait bien pour rassurer tout le monde.
- Raph' ... il faut y aller...
- .... pff....
Je me levai délicatement et Raphaël en fit autant. Il me prit la main et nous descendîmes les escaliers. Sylvie nous attendait juste en bas et poussa un soupir de soulagement en nous voyant!
- Mon Dieu merci !! Bravo Linda !
Raphaël. ... tu...
Elle souffla et reprit un air sérieux.
- Bon. Suivez-moi tous les deux dans mon bureau ! Tout de suite!
Raphaël fit un pas en avant et se plaça devant moi.
- C'est de ma faute. Et seulement ma faute. J'en assume l'entière responsabilité.
- Raphaël, il n'y a pas de négociation possible... vous venez tous les deux, un point c'est tout.
Je suivis Sylvie et tirai doucement le bras de Raphaël pour qu'il nous suive. Arrivés au bureau, nous nous installâmes dans le silence pendant que Sylvie faisait de la place en enlevant ses papiers.
-Bon ... Raphaël, il faudra que je te parle en privé après, mais pour l'instant, dites-moi ce qu'il s'est passé là-haut.
                                                                                         ***
Je sortis du bureau, les laissant seuls. J'étais très anxieuse, mais j'essayais de ne pas le laisser paraître. Il allait s'en sortir sans une trop grosse punition... enfin je l'espérais... je restais devant le bureau pendant 1h mais il ne venait toujours pas ... je partis donc l'attendre dans la bibliothèque. Je commençai mes devoirs mais je n'avais pas le coeur à ça ... j'essayais toujours de savoir pourquoi? Qu'est-ce qui l'avait poussé à faire ça? Au bout d'une demi-heure, alors que je m'étais enfin plongée dans mon cours d'histoire, je sentis quelqu'un arriver derrière moi, me soulever par la taille et me reposer sur ses genoux.
- Ehhhh !!!
- Excuse-moi mais y'avait plus de place, me dit Raphaël avec un sourire moqueur.
Je me retrouvai donc sur les genoux de Raphaël, en plein milieu de la bibliothèque. Je voulus me lever mais il m'attira vers lui et je restai donc dans ses bras... je n'insistai pas, pourtant, le fait de savoir que tout le monde pouvait nous voir me rendait mal à l'aise.
- Nous devrions aller ailleurs .
- Pourquoi ? On est bien ici !
Je commençai à jouer nerveusement avec la manche de son t-shirt.
- Qu'est-ce qu'elle t'a dit Sylvie ? Tu as été puni ?
- Oui , je dois aller à la bibliothèque pour refaire les couvertures de livres abimées. Elle me punit non pas pour ce que j'ai essayé de faire, mais pour le cumule de toutes mes conneries.
- Je viendrai t'aider !
- Non. C'est à moi de le faire. Toi, tu dois rattraper tes cours.
- Oh... et c'est Monsieur l'Intello qui va me dire ça ? Tu ne sèches jamais les cours toi, n'est-ce pas ?
- Aaaaaah, je ne dirai rien !
Il rigola et me chatouilla en m'embrassant. A ce moment-là, j'entendis un bruit sourd et vis Aurélien qui avait lâché tous les livres qu'il tenait, et qui nous regardait bouche bée. Il nous avait vus. Je ne devais pas le laisser comme ça.
- Je vais lui parler. Tu peux te débrouiller pour me rejoindre dans ma chambre ?
- Compte sur moi ! Mais... ne sois pas trop longue.
Je me levai, lui lançai un sourire et m'approchai d'Aurélien. Il se baissa, ramassant ses livres en faisant mine de ne pas m'avoir vu.
- Hey ! Auré... ça va ?
Je me baissai pour l'aider à ramasser ses derniers livres mais il fut plus rapide que moi.
- Si nous sortions ? Nous devons parler...
Il ne repondit rien mais me suivit néanmoins jusque dans la cour, après avoir déposé ses livres. Je m'assis dans l'herbe, et commençai à faire une couronne de fleurs. J'étais stressée et je ne savais pas du tout comment aborder le sujet. Je n'eus pas à le faire car il brisa bientôt le silence.
- Tu es avec Raphaël ?
- Non ... non, pas encore... je... il m'a demandé mais ... je ne lui ai pas encore répondu.
- Alors pourquoi ? Pourquoi tu ... Non ! Tu étais bien avec moi ! Reste !
- Aurélien... laisse-moi .... c'est mon choix ... et puis ...
- Tu viens de dire que tu ne lui avais pas encore dit ! Alors je vais le devancer.... Linda , veux-tu sortir avec moi ?
A ce moment précis, alors que j'étais sous le choc, Dimitri arriva en courant et me dit:
- Allez Linda ! Tu viens ? On a un tennis à faire.
Profitant de cette occasion, je le suivis, abandonnant Aurélien sur la pelouse.
Arrivés sur le terrain, il sortit deux raquettes et une dizaine de balles.
- Tiens, choisis !
Je pris les raquettes et testai les mailles. Je pris la plus rigide et lui tendis l'autre. Je choisis ensuite une balle et commençai à m'échauffer sans rien dire.
- Oohh, mais c'est qu'elle s'y connaît la petite !
Je lui souris mais ne répondis rien. j'étais trop bouleversée à cause d'Aurélien... il m'aime aussi... mais, comment choisir ? Raphaël? Pourquoi je n'ai pas réussi à lui répondre l'autre jour? Pourquoi je doute tout d'un coup ?
- Alors Linda, tu viens ?
Dimitri me tira de mes pensées. Oui, il avait raison. Il fallait me changer les idées. Je me plaçai face à lui et entamai le service. Il répondit aussitôt par un magnifique revers et le point fut pour lui.
- 15/0 ! Alors, on dort ? Ce n'est pas le moment.
Je repris ma place et souris: oh non, je n'allais pas le laisser gagner comme ça.
                                                                                                  ***
Je déposai mes affaires et allai m'installer dans une des douches. 3 sets gagnants à 2. J'avais gagné de peu. Après une bonne douche, je me dirigeai vers ma chambre. En ouvrant la porte, je manquai de laisser échapper un cri. Raphaël était là, sur mon lit et il dormait à poings fermés. C'est vrai que je lui avais demandé de venir. je l'avais complètement oublié. Mes doutes ressurgirent alors. Lequel j'aimais vraiment ? Je m'assis discrètement sur mon bureau et le regardai dormir un moment. Il était vraiment mignon quand il dormait. Pour moi c'était clair: c'est Raphaël que j'aimais. Mais quelque chose se passait quand j'étais avec Aurélien que je ne saurais expliquer. Pouvais-je avoir des sentiments pour lui ? Non, impossible ! J'aimais Raphaël... et pourtant...
Je sortis par ma fenêtre et m'assis sur le toit, les genoux remontés sous mon menton. Je ne savais pas... je ne savais plus ... j'enfouis ma tête dans mes bras et ne bougeais plus. Je restais là pendant longtemps, jusqu'à ce que je sentis quelqu'un s'approcher de moi et me mettre la main sur l'épaule. Je fermai les yeux et tournai la tête sans les rouvrir. Je sentis une main délicate sur ma joue et l'odeur si familière de Raphaël.
- Pourquoi tu pleures ?

La Meneuse De Sentiments Où les histoires vivent. Découvrez maintenant