La Meneuse De Sentiments

Chapitre 2

Le trajet fut assez long mais se passa en silence. Je m'assoupis assez rapidement et me réveillai seulement arrivée devant un immense portail en fer. En m'étirant, je remarquai que j'étais à présent seule dans la voiture, et que ma mère, en compagnie d'une jeune dame qui avait l'air bien sympathique, discutait avec animation.

Elle était un peu plus grande que ma mère, les cheveux d'un blond qui paraissait presque trop flashy, lui tombaient en cascade sur les épaules. Elle était habillée simplement, vêtue d'un jean sombre et d'un t-shirt blanc. Voyant que j'étais réveillée, la dame me fit un grand signe de la main, toute souriante. Je sortis de la voiture en grommelant et vis que ma mère avait déjà sorti mon sac. A peine les avais-je rejoint que la jeune femme m'aborda :

"- Bonjour mademoiselle, ... Chauffrar ??? Linda Chauffrar ? Je suis la directrice de cette école : Sylvie Médine .

Après une brève poignée de main, elle continua :

-Bon , je vous laisse vous dire au revoir ici, les parents et invité n'on pas le droit de rentrer dans l'enceinte du lycée. Linda, rejoinds moi dans l'allée quand tu auras fini."

Elle s'éloigna en me laissant seule avec ma mère. On resta à se regarder dans les yeux un petit moment, puis, elle me prit dans les bras en pleurant doucement ...

- Je suis désolée ma belle ... tellement désolée ... tu vas me manquer.

- Je sais ... et moi aussi tu vas me manquer. dis-je en l'écartant de moi. Il faut que j'y aille maintenant.
Je lui en voulais toujours et n'arrivai pas à éprouver quoi que ce soit. Elle était en train de m'abandonner... Je n'allais quand même pas être triste.

J'embrassai ma mère, attrapai ma valise et commençai à me diriger vers Mme Médine. Mais au moment de franchir le portail, ma mère renifla et me dit d'une voix tremblante :

- N'oublie pas la promesse du psychologue: tu n'en parles à personne ... hein ?

- Oui... je te le promets.

Et c'est sur ces dernières paroles que je quittai ma mère en larme. Ma gorge se serra mais je balayai toute émotion d'un mouvement de tête, refusant toujours de montrer que je pouvais être affectée. Je m'engouffrai dans l'allée sombre et tombai nez à nez avec Mme Médine.

- oula ! Désolée, je ne voulais pas te faire peur... ça va ???

Je hochai la tête.

- Tu peux pleurer si tu veux... tu sais, c'est normal après une séparation comme ça.

- On était pas hyper proche avec ma mère, alors... Ça va. J'imagine que je vais connaître pire ...

- Ah, si tu savais... me répondit-elle , en me faisant un clin d'œil complice.

Même si je n'étais pas très heureuse de quitter ma maison et mon lycée, je sentais que je l'appréciais déjà.

- Et au fait, tu peux m'appeler Sylvie !