Graine de Wattpadien ✔

@CRASHEDS

Cadeau fait par ➵ UneInconnueQuiEcrit
Cadeau fait pour ➵ CRASHEDS
Thème imposé ➵ BxB dans un univers parallèle

Le garçon du bus

Il pensait. Il aimait ça, penser. C'était la seule chose qu'on ne pourrait jamais lui enlever.

Ses pensées vagabondaient, jamais réussissait-il à penser à la même chose pendant quelques minutes.

Ses pieds avançaient seuls, ils le portaient vers l'arrêt de bus, comme un automatisme. Il ne réfléchissait pas où il allait, il n'en avait plus besoin. Il avait fait ce trajet des centaines de fois, tant que les paysages en devenaient lassants, alors que quelques temps avant, il admirait les maisons de la haute bourgeoisie. Mais maintenant, il connaissait tout cela par cœur. Il était fort habitué aux bourgeois qui le regardaient de haut, comme la sous-merde qu'il était.

Il s'y était fait.

Alors, il continuait d'avancer, toujours en pensant à des choses plus futiles les unes que les autres.

Enfin arrivé, il s'assit mécaniquement sur le banc, attendant que le bus arrive, ce qui devait se produire dans une vingtaine de minutes.

Le jeune homme commença à jouer avec ses mains, pour faire en sorte que le temps passe plus vite, mais cela ne faisait que le rallonger.

Il détestait cela, attendre.

Il fallait toujours attendre pour tout dans la vie. Attendre était une perte de temps, selon lui.

D'autres gens arrivèrent. Il y avait une jeune fille, qui devait avoir aux alentours d'une quinzaine d'années. Il comprit qu'elle était dans une caste encore plus inférieure à lui à cause de ses vêtements sales et déchirés. Elle était pourtant bien mignonne, avec ses cheveux roux coiffés en deux tresses, ses joues qui avaient une jolie teinte rosée à cause de la chaleur du mois de juin. Ses yeux verts, eux, ne brillaient pas. Ils étaient ternes. Vides. C'était comme si elle était cassée et ne réussissait à ressentir aucune émotion.

C'était bien triste de se dire que des jeunes, comme elle, perdaient le goût de la vie à leur âge. Ils avaient encore du temps à vivre pourtant, ils pouvaient encore changer leur destinée.

La rousse s'aperçut que le brun la fixait tristement, elle lui lança un regard, mais détourna vite son attention sur la vieille dame qui avait du mal à marcher.

C'était une bourgeoise, c'était vite remarquable grâce à ses vêtements.

Les deux baissèrent alors le regard, c'était interdit de regarder une femme, ou un homme, d'une caste supérieure.

Quelques temps plus tard, le bus arriva.

Le garçon monta alors dans la partie du bus réservé aux gens de sa caste.

Le bus était séparé en plusieurs parties grâce à des murs de verre, une partie étant une caste.

Les castes les plus haut placées avaient des sièges en cuir, et d'autres choses, comme des frigos remplis de nourriture.

Les castes les plus basses dans la hiérarchie n'avaient même pas de siège.

Le brun, ne pouvant pas s'assoir à cause de sa caste, était dans l'obligation de rester debout.

Cette partie de bus était la plus petite, mais aussi la plus remplie.

Le jeune homme était collé contre la paroi en verre, il vit alors un homme monter dans la partie d'à côté, des gens plus haut dans la hiérarchie.

C'était un blond, avec un visage fort hostile.

Le brun plongea dans ses yeux. Ils étaient tellement profonds qu'il s'y est noyé. Qu'il s'y est perdu. Qu'il s'oublia. Qu'il oublia son interdiction de regarder des gens de caste supérieure.

Il n'avait jamais vu des yeux aussi beaux, aussi captivants.

Il ne voyait plus que ce blond.

Il était attiré par cet homme à l'air si sévère. Il voulait traverser cette paroi, parler à cet homme et l'enlacer.

Ils se regardaient.

Le bus démarra, les deux continuaient de se fixer. L'un étant émerveillé par une beauté si hostile, l'autre l'étant par une beauté si douce.

Le blond avait de fines lèvres, qui étaient légèrement ouverte alors que l'autre avait des lèvres pulpeuses fermées.

Ils s'admiraient.

Leur beauté si contraire les envoûtait. Les attirait l'un vers l'autre.

En un regard ils furent charmés, et ce fut le début d'une grande histoire d'amour qui dura longtemps... Bien longtemps, malgré toutes leurs différences