Cadeau fait par ➵ tiahie
Cadeau fait pour ➵ nebuleusement-
Thème imposé ➵ Planètes/Étoiles« Que d'hommes se pressent vers la lumière non pas pour la voir, mais pour mieux briller. » - Friedrich Nietzsche
Ses pupilles se voilèrent d'une fine couche opaque lorsque son corps s'écroula lourdement contre le vieux bois du parc. Il ne savait plus quoi faire, plus quoi penser, plus comment vivre. Probablement.
Billie arrivait à son point de rupture, à la limite entre l'inconscience et la prise de conscience. Ses paupières rencontraient les contours de ses orbes lui permettant de profiter du temps automnal.
L'air était frais : son nez en était rougi. Ses oreilles viraient à mesure qu'il restait figé sur ce banc, érubescents. La mâchoire enfouie dans son épaisse écharpe, il tentait tant bien que mal de se dire que ce n'était pas si horrible que cela, que c'était seulement une mauvaise passe à enjamber. Ses mains fourrées dans les poches de sa veste en jean délavé, elles au contraire, étaient glacées jusqu'aux os. D'habitude, elles étaient chaudes.
Plus jeune, ses amis le traitaient comme le chauffage de la bande. Leur température avait considérablement chuté depuis ces derniers temps, il en prenait pleinement conscience à chaque fois qu'il tenait la main de sa meilleure amie les jours où ils rentraient ensemble le soir, à la fin des cours. Ses paluches étaient si froides, comme si elles n'avaient jamais fonctionné.
A cette pensée, ses pupilles cérulées nagèrent davantage profondément dans l'immensité qui se trouvait juste au-dessus de sa tête. Bien qu'elle était barrée par un filet nuageux, Billie adorait perdre son regard dans le ciel. C'était la seule activité qui lui permettait de réfléchir correctement aujourd'hui.
Ses cuisses se croisèrent entre elles. Ce n'était que le début de la semaine. Sa meilleure amie dont il était si proche, ne pouvait jamais rester avec lui les lundis. Le jeune lycéen avait pris pour habitude désormais de venir de façon hebdomadaire s'isoler dans le parc de son quartier. Aucun parent n'autorisait son enfant à une heure aussi avancée à s'aventurer dans les rues. La nuit commençait à pointer. Le ciel se parait de ses froufrous noirs, laissant parfois quelques fentes aux couleurs chaudes à travers les nuages. Billie était cette passerelle entre le ciel diurne et nocturne. Il était le soleil couchant et la nuit tombante. Il était seul dans ce parc.
C'était l'une des raisons pourquoi il aimait cette immensité. De cette façon, ses pensées pouvaient couler sans la crainte qu'une d'elles n'affectent l'autre. Son cœur se sentait moins lourd. Ses mains froides, il les ressentaient moins également.
Chaque lundi, son regard ne quittait pas un seul instant ce dôme imperturbable. Ce qui était aussi bien pour lui, c'était que son admiration et sa rêverie étaient si envoûtantes que le jeune lycéen parvenait à oublier le temps d'une soirée, la notion du temps, ses préoccupations, son quotidien... jusqu'à lui-même. Au fond de son être, il se sentait apaisé. C'était son remède.
Lorsque les ténèbres recouvraient la totalité du monde, Billie n'était plus Billie. Il était rien. Il se disait qu'il n'avait pas besoin de sourire faussement lorsqu'il était entouré, de rire de force. Le soir, Billie n'avait pas ses multiples facettes, il n'avait pas de masque. Le jeune lycéen n'était que lui. Nu. Il n'avait pas besoin d'être quelqu'un.
Ainsi donc, il ne fut pas étonnant de le retrouver ce soir-là, un lundi, les fesses écrasées contre cet éternel banc, tête en l'air. Mais ce jour-là n'était pas un de ces lundis qui l'aidaient à tenir le coup, à continuer ce qu'il faisait.
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