Weeknd

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En acceptant de ne se réserver qu'à son amant, elle se demande si son appétit serait rassasié. Des bribes de leurs moments intimes fusent dans sa tête. Elle se souvient de l'éjaculation féminine. Cette chose qu'elle pensait inaccessible alors que lui pouvait atteindre le point G ...comme gicle. Elle ne se lassait pas de se découvrir encore. Et lui ne se lassait pas de la voir s'ouvrir. Mais il en voulait toujours plus. Plus de fantasmes, plus de tension sexuelle, plus d'actes. Plus d'accès à son corps, avec plus de personnes. Il réussit à lui faire connaître l'orgasme anal, elle qui se raidissait à l'approche de cette zone sensible. Elle connaît des feux d'artifice plus intenses. Elle est satisfaite...

La prochaine étape était apparemment le côté libertin de la relation tout en étant toujours ensemble. Il avait connu les joies de l'échangisme, il la sait à la hauteur de ses attentes. Mais elle bloque. Son manque de confiance en elle la retient face à plus de libertés de son corps. Elle ne veut pas le décevoir mais la pression est trop grande, elle ne se sent pas encore prête.

Il tente pourtant de la mettre en condition à chaque fois qu'ils se voyaient. Lui murmurant ses visions d'elle prenant du plaisir avec un autre, pendant qu'une femme s'occupe de son sexe. Il veut la voir jouir, lui faire aimer le corps d'une autre femme. Ses pensées salaces étaient sans fin. Elle finissait toujours par succomber de désirs à ses mots.

Elle admire son amant depuis qu'ils ont appris à se connaître, il dégage une sorte d'aura inexplicable. Elle aime leurs discussions, son intérêt quant à son travail et aussi sa bienveillance. Il veille à ce qu'elle soit bien, pas qu'avec son corps, mais dans sa vie aussi. Même s'il ne s'en rend pas compte, il lui a procuré plus d'assurance. Surtout dans ce qu'elle vaut au fond d'elle, qui elle est. Elle se rend compte aussi que ces dernières relations lui ont toutes appris quelque chose sur son fonctionnement. Lui compris. 

Elle n'a pas eu le courage de l'appeler après sa regrettable nuit avec l'ex-« histoire longue et malsaine ». Elle sait qu'elle devrait affronter son discours moralisateur, plein de bon sens. Mais elle ne veut pas qu'on remue le couteau dans la plaie. Elle veut oublier. Se dire que c'était juste un besoin physique et le prouver. Elle ne se doute pas, la trentaine acquise, qu'elle allait encore aller au devant d'expériences inconnues.

Elle a pris de la distance avec son amant après cette soirée avec son ex. Ne sachant quoi faire, elle a opté pour la fuite. Elle ne s'attendait pas à rencontrer qui que ce soit les jours suivants. Mais elle a eu un message de cet homme qui lui avait déjà inspiré quelques plaisirs solitaires. Elle passa la nuit avec lui de façon tout à fait improvisée. Il était jeune et moins expérimenté qu'elle. Elle songea à son amant et se dit que c'est peut-être à cause de lui. A cause... Elle sourit et d'un geste repoussa cet homme avant de le chevaucher. En collant ses seins contre sa poitrine, elle l'embrassa langoureusement. Non, grâce à lui en fait... Elle s'est sentie femme et libérée cette nuit-là. Son homme d'un soir s'était endormi contre elle, tendrement. Et l'avait quittée au petit matin, avec le même sourire qui l'avait accompagné à son arrivée. Elle se sentait définitivement bien. Et passa les prochaines semaines l'esprit tranquille.

Elle créé quelques contacts suite à son rapprochement avec l'homme d'une nuit, et se détend dans des discussions puériles, voire salaces tant avec des femmes qu'avec des hommes. Décidément en quelques semaines sa vie intime a fait volte-face. Elle ne s'attend pas à cette répercussion improbable, une nuit dans les bras d'un autre homme. Plus dominant. Plus violent. Trop. En fait non. Juste ce dont elle a besoin à cet instant. Quand il l'embrasse pour la seconde fois, elle ne pense qu'à une chose ...le goût du sang dans sa bouche quand il lui mord la lèvre. Elle n'est déjà plus là. Elle n'est déjà plus elle. Cette femme qui tente de tout gérer, de maîtriser tant qu'elle le peut. Elle se lâche de dévotion pour cet homme qu'elle connaît à peine. Mi-ange, mi-démon. Elle obéit. Laisse la place à cette autre part d'elle-même. Incontrôlée. Incontrôlable. Inavouée. Indomptable. Libérée... du moins l'espace d'un instant.

Humide de désir, elle se sent torturée d'être ainsi soumise à un inconnu. Mais elle savoure de relâcher toute pression et culpabilité. Toute inhibition. Accoudée à la fenêtre de la cuisine, nue sous un fin gilet qui la protège à peine de la brise matinale, elle tire les dernières bouffées d'un joint. Elle sent alors une chaleur contre ses fesses. Il la veut... A cet endroit, à cet instant. D'abord inquiète que quelqu'un puisse les apercevoir, elle finit par lui faire face. Il la prend sans attendre sur le rebord de la fenêtre. Elle sent le vent sur sa poitrine alors complètement à l'air. Elle frissonne. Il la prend de plus en plus fort. Elle monte. Elle est ailleurs ...elle jouit.

Ce tendre macho sado-masochiste n'a pas fini de la surprendre. Elle comprend que les cicatrices sur son corps sont des souvenirs de plaisirs charnels passés. Elle ne pose aucune question. Elle ne veut pas savoir. Elle se dit que peut-être elle le découvrira une prochaine fois... Elle retourne alors à son quotidien. Elle redevient cette femme présente pour les autres, après s'être abandonnée d'elle-même un moment. Elle se sent bien. Sa lèvre est légèrement endolorie. Elle sourit...

Vingt-quatre heures plus tard, toujours sous l'effet électrique de cet abandon de soi, elle se surprend à rejoindre encore un autre homme. Il dit la désirer depuis quelques jours. Quelques échanges écrits, une invitation lancée, un autre échange de passion. Différent. En dessert ...pourquoi pas, se dit-elle. Il promet de s'occuper d'elle. Et il a ce corps tout droit sorti d'un film de super-héro. Ca ne se refuse pas...

Elle ne regrette pas un instant. Elle s'abandonne dans les bras et aux lèvres de ce sauveur. Derrière son bouclier, il la prend. Doucement. Avec force dans les yeux, puis au fond de ses reins. Il la domine à sa façon. Ses mains s'enfoncent dans sa chevelure tout en lui maintenant le visage. Il cherche l'excitation dans son regard, sa bouche devient un instrument de désir. Non seulement par ses baisers, mais aussi par la chaleur de sa langue dévorant son antre. Elle succombe à cet homme doux et fort. Ses coups de reins réveilleraient le diable lui-même. Le plaisir envahit jusqu'à son esprit. Elle n'est plus là. Elle n'est plus qu'avec lui.

Quand le moment est venu de retourner à sa réalité, elle pense toujours au capitaine de ses derniers émois. Il l'a marqué. Elle ne sait comment ni pourquoi. Elle espère le revoir... Le week-end s'achève.

DéchiréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant