Riren : Le Lien

CHAPITRE II

  𝓛a journée m'avait semblé durer une éternité. J'attendais de nouveaux le bus pour rentrer apercevant, à coté de moi, ce fameux Levi Ackerman qui, lui aussi attendait le bus. « Mon dieu qu'il est effrayant ». Son expression me donnait l'impression de ne pas pouvoir lire ce à quoi il pensait. Mais bon, je ne suis sûr de rien et ce n'est pas en donnant des conclusions hâtives que je me ferais des amis. Avais-je au moins des amis hormis Mikasa et Armin ?
Je tournai légèrement la tête afin de mieux pouvoir le regarder mais lorsque mes yeux croisèrent les siens, je les détournais aussitôt, honteux d'avoir osé le regarder. « C'est vrai que c'est comme ça que tu t'en sortiras Eren... », j'avais très certainement l'air d'un dégénéré.
  Un fois installé dans le véhicule, je ne pouvais détacher mon regard de ce garçon qui demeurait assis trois siège vers l'avant - un peu comme ce matin.
Quand je descendis à l'arrêt non loin de chez moi, je vis Levi prendre la direction opposée. En effet, nous étions bien voisins même si quelques pâtés de maisons nous séparaient.
En rentrant, je racontais mes impressions de ce premier jour à mes parents avant de me m'effondrer sur mon lit, épuisé par la journée.
Mes paupières commencèrent à devenir lourdes et la seule chose qui me traversa l'esprit n'était autre que le visage de mon mystérieux voisin. « Levi »,quel joli nom. Pourquoi pensais-je à lui ? Je l'ignorais.
— Mignon un peu, il est.

  Une autre journée commença, et ce fut également mon premier retard. D'ailleurs mon professeur de physique ne tarda pas à me le faire remarquer.
  Je venais de m'installer lorsque quelqu'un entra dans la salle : c'était Levi, qui, lui aussi semblait à la bourre.
  — C'est la dernière fois que je vous accepte en classe. Avoua le professeur sur les nerfs.
  Levi se mit à la seule place qui demeurait inoccupée, celle à côté de la mienne.
  Au début, nous ne nous adressons pas un mot, trop concentrés à écouter le cours, jusqu'à ce que Levi brise la glace :
  — T'es nouveaux ici ? Me demanda-t-il.
  — Moi ? Euh... oui.
  J'étais assez nerveux à l'idée que quelqu'un m'adresse la parole.
  — Et ça va ? Pas trop perdu ?
  Même s'il possédait un regard des plus froid, il semblait être quelqu'un d'amicale mais de distant à la fois, enfin je crois.
  — Euh... non ça peut aller.
  — T'inquiète, moi aussi j'étais nouveau dans ce lycée.
  Depuis, Levi et moi avons traînez ensemble le reste de la journée avec quelques amis à lui. J'étais ravi d'avoir créer de nouveaux liens. Par ailleurs, je ne pouvait détacher mon regard du sien, observant ses plus rares expressions de joie. Comme quoi, les apparences peuvent parfois s'avérer trompeuses.
  En ce début de soirée, Levi s'installa à coté de moi dans le bus, chose qui me surpris, moi qui le pensait au début peu sociable.
  — Je peux ?
  — Oui bien sûr installe toi.
  Nous voilà donc à parler de tout et de rien, me donnant l'impression de le connaître un peu plus mais pas assez pour que ce soit depuis toujours. « C'est quelqu'un de bien ».
  Le lendemain, nous manquâmes le bus de près, nous valant un énième retard en cours, et ça, le professeur nous le ferait payer. Et s'en fut ainsi : deux heures de colle. J'étais assez embêté contrairement à Levi qui paraissait neutre et un peu « je-m'en-foutiste ».
  Lors de ces heures de colle, Levi me demanda à nouveau la permission de s'asseoir à coté de moi, chose que je lui accordait bien entendu.
  — Quel con ce prof. Fit-il remarquer histoire d'entamer la conversation.
  — Un vieux con bouché. Confirmais-je.
Er encore nous parlâmes, que ce soit de nos goûts, nos passions, nos projets... une conversation plus profonde et intime en tout genre.
Plus je le regardais plus je remarquais une sorte d'attirance à son égard, dont le ton de sa voix résonnant dans ma tête tel un écho. C'est la première fois que je ressentis ce genre de chose.
  — Et sinon...
  — Quoi sinon ?
  — T'as une copine ?
  Sa question me fit rougir, j'ignorais comment réagir. « En disant la vérité peut-être ? Abruti ».
  — Euh... Eh bien pas depuis un moment... E-Et toi ?
  — J'en ai « un » oui.
  — Oh, je vo- pardon ?
Levi me lança regard neutre.
  — Tu ne t'y attendais pas avoue ? Me lança t-il.
J'avoue avoir été un peu surpris mais cette révélation n'allait en aucun cas changer notre relation, non ça jamais.
  — C'est juste que... venant de toi ça surprend un peu oui. Et, enfin si ce n'est pas indiscret de ma part, comment s'appelle-t-il ?
  — Farlan.
  Soudain, un énorme vide se fit sentir dans tout mon être. Si j'avais su qu'un jour j'éprouverais des sentiments pour un homme, chose dont je n'étais pas sûr moi-même. Preuve qu'il n'y a pas que les filles qui peuvent avoir le coeur brisé.
  Après cela, nous n'avons plus prononcé un mot. En rentrant, je fis mes au revoirs à Levi avant de m'enfermer dans ma chambre, pleurant à chaude larmes.