Riren : Le Lien

CHAPITRE XVII

𝓛orsque je repris mes esprits, nous étions rentrés, tous les deux assis l'un en face de l'autre sur le sofa de la pièce de vie. C'était le noir complet concernant ce qu'il s'était passé après qu'Eren ait refusé ma demande en mariage. Qu'avait-il dit encore ? « Il ne me reste qu'un mois à vivre ». Tout me revient à présent.
— Levi ?
Ma tête se redressa, les yeux rivés sur le châtain qui s'amusait à tortiller ses doigts dans tous les sens et dont son regard fuyait le mien. Je commençais à perdre patience et à avoir le sang chaud me monter à la tête face à cette atmosphère beaucoup trop calme à mon goût.
— Pourquoi tu me mens ? Lui demandais-je dans le plus grand calme.
Il se mit à afficher un air à la fois abasourdi et curieux, semblant avoir mal entendu. « Qu'y a-t-il Eren ? Serais-tu devenu sourd ? ».
— Pourquoi me mens-tu ? Repris-je, obstiné de savoir la « vérité ». Tu n'es qu'un menteur qui se cherche des excuses Eren.
— Attends... Levi, t'es pas sérieux là rassure moi ?
— Ai-je l'air de plaisanter ?
Eren semblait halluciner, il semblait bien cacher son jeu, je voyais bien qu'il me mentait.
Ce dernier passa la main sur tout le long de son visage avant de se lever, marchant en direction du balcon extérieur.
— J'ai besoin de respirer. Avoua-t-il très contrarié.
— Tu vois ? Tu me fuis à nouveau !
Il se tourna vers moi, serrant les poings, laissant la colère prendre le dessus. Son regard inspirait à la haine, prêt à briser tout ce qui bougeait si ça pouvait l'aider à retrouver sa sérénité.
— Je ne te fuis pas Levi arrête un peu !
— Alors pourquoi m'éviter ? Tu refuses ma demande qui m'a demandé beaucoup de courage, encore si tu m'avais dit ne pas être prêt je l'aurais compris, mais me dire « ça »  ? C'est pitoyable !
— Je te le dit et le répète ! JE VAIS MOURIR !
Face à la violence de ses mots, mes poings cognèrent sur la table basse, émergeant une horrible douleur qui me mit plus en colère. Après un moment de silence, ou mon halètement fut le seul bruit audible de la pièce, j'osais lui demander la question qui me tortura l'esprit.
— Son nom...
— J'te demande pardon ?
— La personne avec qui tu me trompes Eren ! Je veux son nom !
— QUOI ? Mais Levi il n'y a que toi ! Arrête de t'inventer des histoires !!
J'étais aveuglé par la haine, je ne savais plus quoi penser et encore moins quoi faire. Éprouvant un sentiment de tristesse et de désespoir. Pour la première fois je me sentais trahis, ayant peur de perdre celui pour qui je donnerai ma vie.
— Je sors. Lui ai-je sorti avant de prendre ma veste et les clés de voiture.
— Levi !!
Je fus trop dévasté pour rester lui faire face. Ce n'est qu'au moment de franchir le seuil de la porte, que je sentis une pression sur mon bras, stoppant mon mouvement. En me retournant, mes yeux rouge et gorgés de larmes croisèrent ceux de mon « amant ». Un azur envoutant qui me fit perdre mes moyens ainsi que ma colère.
— Levi, je te le jure. Pour rien au monde ni pour personne je n'oserai te tromper ne serait-ce qu'une seule fois.
je parvenais à me calmer, décidé à écouter ce qu'il avait à me dire. « Mourir » ? S'il vous plaît, tout mais pas ça, pas à lui.
— Alors c'est vrai ?
Il baissa la tête n'osant plus affronter mon regard, je me sentais idiot de m'être emporter de cette façon mais le pire restait ce risque de le perdre à jamais. Bien évidemment il en était hors de question. Mes mains se posèrent sur ses joues, incitant ce dernier à me regarder avant que ses lèvres ne deviennent miennes, liquéfiant ses portes pour y pénétrer ma chair humide. Mes mains trouvèrent refuge dans sa nuque, me mettant sur la pointe des pieds tentant de parvenir à sa hauteur. Ses bras protecteurs caressèrent mes hanches, sensibles à son touché, et retirant délicatement mon haut dont le tissu chatouilla ma peau.
— Eren, je ne veux pas te perdre...
Il ne répondit pas, se contentant juste de retirer ses lèvres pour les poser sur ma clavicule me procurant d'innombrables baisers.
— Mon cœur, faisons en sorte de passer une nuit inoubliable, du moins, jusqu'aux premiers rayons du soleil.
Bêtement je lui souris, acceptant son offre d'un signe de tête. Cette soirée restera ses doute à jamais gravée dans ma mémoire, non seulement parce que je m'apprêtais à lui montrer qu'il m'appartenait mais aussi parce qu'à travers cette carapace que je m'étais forgé, il me vit pour la première fois sangloter.