- Mighty Lovers -

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Suite du 1 Octobre 2013

Je ne serais dire dans quel état, je me trouvais à présent. Ce n'était pas de la peine, j'étais trop tétanisé pour ça. Ce n'était pas de la colère, j'étais trop impuissante pour la ressentir. Ce n'était pas de l'effroi, j'étais trop déconnecté du monde, de la réalité pour être effrayé. En effet, je ne savais pas dans quel état j'étais, c'était indéchiffrable, c'était indéfinissable. Pourtant j'en avais eu l'habitude plus d'une fois, d'être confronté à des murs d'hôpitaux, à des murs d'une blancheur à faire peur, virant sur un vert malade plutôt qu'un blanc pur. Et pourtant, ils me rendaient malade, ils me rendaient complètement folle. Peut-être que je devenais folle, oui, c'était peut-être cela qui m'arrivait. On dit beaucoup que les gens atteints de folie pensent que c'est le monde qui est fou et qu'ils sont tout à fait normaux. Alors oui, j'étais peut-être folle, tout ici me rendait folle, le monde tout entier me faisait tourner dans la folie de la réalité, de ma réalité. Quoi qu'il en soit, je ne pris attention qu'à lui, que quelques minutes après mon arrivée dans ce lieu, qui n'était autre que sa chambre d'hôpital. Il était là, au milieu de la pièce, comme si on voulait me montrer que je ne pouvais pas le louper, je ne pouvais renier la vérité éternellement, et pourtant, je ne l'avais pas vu en premier lieu. Enfin, je ne l'avais peut-être pas voulu inconsciemment. J'avais peut-être tout fait pour m'en dissuader, pour m'en protéger encore quelques minutes avant cette énième souffrance. Car oui, c'était une souffrance que de voir ce spectacle horrifique. Liam était là allongé dans des draps aussi blancs que les murs de sa chambre, allongé calmement comme si tout allait bien. Allongé, respirant doucement et faisant par la même occasion résonner le bip incessant du cardioscope relié à son corps. Ce qui me fit rater un battement et je pense que c'est à partir de ce moment où je compris la réalité qui m'emprisonnait et qui me préservait depuis la minute où Harry m'avait annoncé pour Liam, ce fut les branchements. Oui, ce fut qu'à partir de ce moment, où j'aperçus tous les branchements reliés à son corps que je compris que la souffrance venait s'installer pour ne plus jamais repartir.

Je ne pouvais pas, je me sentais mal, je me sentais partir en vrille totale. La seule chose que je pus faire face à ce tableau si cruel et si douloureux, était de mettre ma main sur ma bouche et de pleurer à n'en plus finir. Je pleurais, il y aurait pu avoir des tas de gens autour de moi, je m'en fichais bien. J'avais promis de ne plus pleurer, je m'étais promis que quand Liam viendrait me chercher, ma vie prendrait un nouveau tournant et que je n'aurai plus aucune raison de pleurer. Mais là tout avait encore changé, tous mes plans avaient encore été dérouté. Alors oui, je m'en fichais de l'extérieur car la seule personne pour qui je ne voulais pas montrer mes larmes, c'était Liam. Mais à quoi bon les retenir s'ils ne les voyaient pas, s'il gardait les yeux clos, s'il était dans le coma ? Alors voilà, je pleurais, je pleurais toute cette rage de guérison que j'avais eue pendant mes derniers instants dans ce centre. Toute cette rage que j'avais eue en pensant à cette promesse qui devait se tenir, qui devait être réalisé aujourd'hui.

Je pus sentir une main me tenir l'épaule comme pour me montrer son soutien.

- Je suis désolé.

C'était Harry, à vrai dire, je l'avais complètement oublié, j'étais déconnecté du monde et finalement, la présence d'Harry m'était parue secondaire face au spectacle d'un Liam torturé par la douleur. Encore une fois, Harry était désolé, encore une fois il s'excusait. De quoi, je ne savais pas, à ce qu'il m'avait dit c'était Liam qui conduisait alors pourquoi s'excuser ? Plus rien n'avait de sens...

- Oui, ... non, je ne peux pas te parler, .... je sors attends...., déclara une voix féminine sur ma gauche.

Avant même de remarquer la présence de cette femme dans la chambre ,qu'elle s'était envolé par la porte, le téléphone à la main. Pourquoi ne l'avais-je pas remarqué plus tôt ? Elle avait eu l'air si silencieuse, qui était-elle pour Liam ? Elle était grande, blonde, les cheveux courts, assez fine, bien habillée. Elle avait tout de la femme d'affaires qui se soucie de son travail, qui est en totale adhésion à ses principes de bonnes femmes d'affaires.

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