Chapitre 33

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Je ne voyais plus rien. La densité des ténèbres restreignant tout mouvement, leurs chuchotements me vrillaient les tympans, leur poids m'écrasait.

Je voulais crier, ma gorge semblait nouer. Je voulais pleurer, mais j'étais incapable de savoir si mes larmes coulaient. Je ne ressentais plus rien.

C'était l'enfer.

Plus aucun sons de l'extérieur ne me parvenaient, et dans cette océan d'amertume, les pensées que je parvenais encore à aligner se répétaient.

C'est donc ça être une Ombre Onirique ?

C'est donc ça sombrer ?

C'est donc ça, la sentence pire que la mort... ?

Et malgré tout, je savais que le temps finirait par avoir ma conscience, encore présente mais impuissante. Celle qui vivait encore, celle qui pensait encore, celle qui pleurait encore.

Un soudain à coup qui traversa mon dos jusqu'à ma poitrine, réussit à me tordre de douleur. Mon corps démoniaque cependant, ne broncha pas, puis les ténèbres qui m'entouraient s'affolèrent. Je pus percevoir des sortes de nerfs qui palpitaient dans les environs, je pus même entendre le rythme profond et lointain de leur battement. Ils s'étaient tintés d'un carmin intense.

Des filaments sortis d'on ne-sait-où s'implantèrent en moi, la brûlure de leur contact m'aurait arraché un cris abominable. En vinrent d'autre, toujours plus virulents. Ils semblaient pomper chacun de mes souvenirs, mais à travers la douleur, j'aperçus enfin les évènements de l'extérieur.

La voix de mon frère m'apprenait une information bien intéressante sur Yoite.

À quoi bon ? Tu vas disparaître... soufflèrent les Ténèbres à mon oreille.

Je ne pouvais que leur donner raison. Alors j'attendais et j'écoutais les derniers mots que je finirais par entendre, ceux prononcer par un traître, par une abomination, mais après tout, par mon frère.

C'est toi l'abomination, tu n'es qu'une hybride. Une chose impure. Poursuivirent les sifflements à mon oreille.

Je ne pouvais rien réfuter, le désir de riposter ou de raisonner n'avait plus aucune importance. Car je pourrais bientôt abandonner ma vie, abandonner mon fardeau, je ne verrais plus mes proches mourir pour moi. Je serais libre et paisible.

Est-ce vraiment ce que tu veux ?

Cette voix n'appartenait plus aux ombres. Un point lumineux vibrait loin au-dessus de ma tête.

- Qui... ?

- Tu veux disparaître sans te battre ? Tu veux les laisser ? Tu ne désires plus venger ceux qui t'étaient chers ?

Ce timbre de voix m'était familier mais impossible de savoir qui en était la propriétaire.

- Tends l'oreille, Eirin... Nous ne nous sommes pas sacrifier pour que ta vie se termine ainsi. Tu n'es pas seule. Bats-toi.

- me battre... ? Je suis fatiguer de me battre.

- L'Eirin que je connais se battrait jusqu'à la dernière parcelle de lumière sur Terre.

- Alors tu t'adresses à la mauvaise personne.

- C'est impossible. Car je ne suis pas encore assez désespérée pour oublier qui est ma fille...

Fille... ?

Le tintement de la lumière s'affaiblit peu à peu.

Cette voix... cette voix...

Diabolik Lovers : Fallen Girl [TERMINÉ - EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant