Chapitre 16

2.8K 152 32
                                    

    Six jours ont passé, la fièvre a finalement abandonné sa longue persévérance tout comme les courbatures. Je me sens de nouveau libre de mes mouvements, de mes actes. Un répit bien mérité qui me permettait désormais de remettre mes idées en place.

***

Le feu crépitait paisiblement dans l'âtre du petit salon alors que j'étais installée sur le divan face aux flammes, occupée par ma lecture. Mais pour tout dire, les phrases que je lisais ne restaient pas longtemps dans mon esprit, un problème tout autre me taraudait. J'avais réalisé, qu'avec ou sans l'aide des Mukami, je désirais découvrir ce qui se cachait sous Izanami. Bien plus que de la curiosité, c'était une question qui concernait ma vie future, et qui sait combien l'éternité était longue.

D'un autre côté, j'avais toujours en tête mon retour chez les Sakamaki, l'accomplissement de mon devoir. Je n'étais guère enchantée de retourner chez eux, comme de demeurée chez les Mukami, cela dit en passant... Eh bien, on ne choisit pas nos missions...

Une présence familière me sortit de ma rêverie, je levai les yeux de ma lecture.

- Kachiku.

Sachant bien qui m'interpellait, je gardais les yeux noyés dans les flammes. Ruki était loin d'être le plus agréable de tous dans la maisonnée. Sur certains aspects il me rappelait fort Reiji, de par son attitude rigide et strict. Tout comme ses frères, Ruki prêchait la haine de l'aristocratie, mais la gestuelle spéciale du vampire révélait bien qu'il avait été élevé dans cette atmosphère si particulière qu'était l'éducation bourgeoise. L'ayant moi-même côtoyé dans mon enfance, cela ne m'échappait point et m'avait, depuis un certain temps, mis la puce à l'oreille.

- Qui y a-t-il Ruki-kun ? Soufflai-je.

- Viens me donner un coup de main avec ça.

Je soupirai et sautai de mauvaise grâce sur mes pieds. Le vampire avait les bras chargé de deux cartons qui tintaient d'un son clair.

Je me penchai sur l'ouverture et fixai le contenu d'un regard oscillant entre l'exaspération et le doute. Le carton était emplis de vaisselle, un set en fine porcelaine.

Les pensées de cet homme s'avéraient vraiment être contradictoires...

- De la vaisselle... hein ?

- Range la dans le buffet là bas. Ordonna-t-il en pointant un meuble vide du doigt.

C'était fort de café. Je fronçai des sourcils courroucés en me redressant de toute ma hauteur, capable de tenir fièrement sur mes jambes à nouveau.

- écoute, vous m'avez enlevée contre mon gré, pas si bien traitée et vous espérez encore que je vous rende des services, que vous me l'ordonniez de surcroît ? Cela peux te paraître absurde, toi à qui rien de résiste, mais ma tolérance a des limites, comme ma patience.

Une nouvelle altercation du regard débuta entre lui et moi comme souvent, semblable à celles que j'engageais perpétuellement avec Reiji. Finalement, las avant d'avoir essayé de se battre, Ruki soupira profondément.

-J'ai demandé à Azusa de venir t'aider... s'il te plaît.

Je souris malicieusement, fière de ma ténacité, et pris les cartons de ses bras.

- Eh bien ce n'est pas si difficile... murmurai-je en me dirigeant vers le buffet avec meilleur entrain.

Un « merci » aurait été trop en demandé, chaque chose en son temps. Si je parvenais dans ma persévérance à accroître le respect de Ruki, mes espoirs se porteraient sur Reiji, avec un peu de courage ce dernier pourrait aussi changé au tout pour le tout... encore fallait-il que nous puissions rester dans la même pièce pendant plus de dix minutes sans nous lancer des injures à la figure.

Diabolik Lovers : Fallen Girl [TERMINÉ - EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant