✯ Chapitre 5 ✯

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Il semblerait que Levi ait oublié le chemin du terrain. Puisque cela fait maintenant quelques jours depuis notre sortie qu'il n'assiste plus à nos entraînements. Mais son absence n'est que physique puisqu'il semble être à fond sur les messages. Il m'en envoie une bonne centaine par jours. En fait, si je ne réponds pas à un de ses message il me renvoie le même jusqu'à ce que je réponde. Comme celui qu'il m'a envoyé lorsque j'étais sur le terrain.

De Levi :

Réserve-moi ta soirée...mon pote.

Le « mon pote » semble s'être greffé au message contre son gré. Je souris sans m'en rendre compte avant de recevoir un coup de coude dans les côtes.

— C'est la deuxième fois que le coach te regarde, m'informe Nemesio. À la troisième t'es mort.

Nous sommes, toute l'équipe, installée sans la salle de conférence du club. L'entraînement c'est terminé plus tôt, ce qui nous a tous surpris. Beaucoup de spéculation sur notre présence ici, ont fusé dans les vestiaires. Bien que patient, je n'aime pas le suspens. C'est pour cette raison que Lila-Rose refuse catégoriquement de regarder une série avec moi.

— Bon nous pouvons commencer !

La voix du coach fait taire toutes les autres. Oscar, surnommé Scar, l'assistant du coach enclenche le rétroprojecteur. S'en suit un film, plus une compilation à proprement parlé, de nos entraînements. Le brouhaha reprend lorsque certains coéquipiers voient leur prouesse sur le grand écran.

— Vous n'êtes qu'une bande d'incapables imbus de votre petite personne ! S'écrie le coach, ramenant encore le silence.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?! L'interroge Nemesio. Le seul apte à converser aussi naturellement avec le coach en rogne.

— Ce qui se passe, s'écrit-il. C'est que vous ne prenez pas au sérieux les entraînements. Entre ceux qui sont constamment dans la lune, ceux qui arrive en retard et ajoutez à cela vos beuveries...je vous botterais bien le cul à tous !

Je sais que son premier reproche est pour moi. Donc j'ignore comme je peux la sensation de vibration dans ma poche et focalise mon attention sur lui.

— Le championnat débute dans deux mois, continue-t-il sur le même ton. Je n'entraîne pas de looser, et avec ce relâchement c'est sûr que nous serons éjectés dès la première phase.

Un cri de mécontentement se fait entendre de mes coéquipiers. Beaucoup conteste les propos du coach.

— Je ne ressens pas votre envie de conserver le titre...ni l'envie d'instaurer un nouveau record de victoires consécutives.

Il nous savonne encore une bonne dizaine de minutes avant de nous annoncer que nous allons jouer un match amical contre l'équipe qui arrive constamment seconde après la nôtre. Rien qu'à l'entente de ce match je suis surexcité. J'ai envie de retourner sur le terrain et m'entraîner jusqu'à ce que mes jambes me lâchent.

— Jackson, m'interpelle le coach. J'attends de toi plus que ce que j'ai pu voir...être titulaire ne veux pas dire que l'on ne peut pas rester sur le banc.

Cette simple menace, à peine voilée, suffit à me regonfler. Je mérite ma place dans cette équipe, et je vais le lui prouver !

— Celui que je surprends saoul ou en pleine décuve un jour d'entraînement ou de match je le bute ! Prévient Nemesio.

Nous sommes, les onze titulaires, installés à la terrasse d'un restaurant.

— Le coach exagère, déclare Maël notre gardien.

— Pas vraiment, le contredit Nemesio. J'étais, jusque-là cool avec vous...mais préparez-vous à en chier à partir de maintenant.

Je focalise mon regard sur la condensation sur mon verre et fais abstraction des autres. Ce n'est pas que le discours de Nemesio m'ennuie, mais je n'en ai pas besoin pour me mettre en condition. J'aime être sur le terrain et je ne ferais rien pour m'en faire exclure. Je ne sais pas combien de temps au juste ou je me suis retiré dans ma bulle, mais quand j'en sors je rencontre les sourires railleurs de mes coéquipiers.

Mine [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant