✯ Chapitre 2 ✯

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Lila-Rose se met sur la pointe des pieds pour arranger mon nœud papillon. Même si nous allons dîner chez mes parents, elle a passé sa robe des grands événements et moi j'ai sortis la veste. Je me passe encore la main dans les cheveux, ma mèche rebelle ne voulant décidément pas rester en place. Je passe tout le trajet à taper nerveusement sur le volant et reste une dizaine de minute garé dans l'allée.

— Mon chéri !

Une vague de nostalgie me submerge en entendant la voix de ma mère. Ses cheveux ébène sont regroupés dans un chignon stricte et sa robe mousseline lui arrive aux chevilles.

— Maman...

Je m'interromps dans ma phrase lorsque j'aperçois la silhouette de mon paternel s'avancer dans notre direction. Il s'arrête juste devant moi et me dévisage ouvertement. Travailler dans les affaires ne lui réussit pas. Il semble avoir pris dix ans depuis la dernière fois que l'on s'est vu...lors de ma remise de diplôme.

— Fils.

Je hoche la tête avant d'attirer Lila-Rose avec moi. Mon père et moi n'avons jamais vraiment été proches. Je passais le plus claire de mon temps entre les jupons de ma mère et le foot. J'ai appris à cuisiner avec elle, et en contrepartie je lui ai appris tout ce qu'elle sait sur mon sport favori.

Installés au salon pour l'apéritif, je ne me sens pas à ma place. Alors que c'est dans ce même salon que ma mère et moi jouions à cache-cache. Lila-Rose comble parfaitement le silence gêné qui nous enveloppe et je sens très clairement le regard de mon père posé sur moi.

— Regarde ce que j'ai fait faire ! S'extasie ma mère en dépliant une bannière au couleur de mon équipe et portant mon numéro.

Je la regarde attendri et ne m'occupe pas de mon père qui lui, secoue la tête de mécontentement.

— Je vais probablement attirer de mauvais regard, mais je serais ta supportrice numéro un quand tu viendras jouer en ville.

Je me lève et la prends dans mes bras, parce que oui, même si c'est moi qui ai pris la décision d'aller vivre ailleurs, ma mère me manque. Je ne me sens à l'aise uniquement lorsque je passe la porte de la cuisine. Sans remords, pas un seul, je laisse Lila-Rose avec mon père et vais aider ma mère à dresser la table.

— Tu devrais lui parler, me dit-elle en enfilant une paire de gant.

— Et pour se dire quoi ?! Je ne suis pas l'évolution de la bourse et lui n'y connais rien au foot ! Je réplique en m'accoudant à l'îlot central.

— Tu dois le comprendre, insiste-t-elle tout de même. Il veut le meilleur pour toi.

— Le meilleur pour moi est de me laisser faire mes propre choix...Il agit comme s'il me faisait une faveur en me laissant jouer et foot, en attendant que je me lasse, ou je que je me rende compte que je ne suis pas aussi bon que je le pense et revienne la queue entre les jambes.

Il devait être celui qui me conduisait au foot, me supportait à chaque match...mais ce n'était pas le cas. Seule maman venait à mes matchs, m'écoutait relater inlassablement mes exploit et ce même en ayant assisté au match.

— J'aime te savoir à la maison. Elle souffle en remettant en place ma mèche rebelle.

— Ma maison c'est toi, je réponds en calant ma tête contre sa poitrine.

Ma mère, je lui décrocherais la lune si elle me le demandait. Je l'aime d'un amour inconditionnel et sans limite. C'est elle, la première femme de ma vie.

Sortir avec sa meilleure amie peut avoir des avantages, comme des inconvénients. L'avantage est que nous nous connaissons donc il n'y a pas vraiment eu ce moment de gêne, ou de timidité au début de notre relation. L'inconvénient, nos parents se connaissent et ce depuis avant notre naissance et ont programmé notre mariage avant même que l'on s'intéresse au sexe opposé. Mon père voit en se mariage une fusion d'entreprise et ma mère, une occasion de mettre à profit tout ce qu'elle apprend dans ses magazines.

Mine [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant