✯ Chapitre 41 ✯

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Une semaine. Une putain de semaine que je me farcis cette caricature de psy. Je ne sais pas où ils l'ont trouvé, mais elle raconte que de la merde.

— Franchement, c'est de la connerie votre programme expérimental. Nous sommes au 21eme siècle...et non, dans les années 60, où l'homosexualité était comparée à une maladie.

— Vous vous sentez malade ?!

            Encore une autre de ces putains de questions à la con.

— Un conseil, rendez leur fric à mes parents, parce qu'au terme de cette semaine...vous ne m'avez pas guéri. Au contraire, j'ai juste une putain envie de tailler une bonne pipe à mon petit ami...qui, au cas où ce n'est pas assez clair, est un homme ! Je m'emporte, excédé par l'énormité du ridicule de la situation.

            Offusquée, elle range son matériel, une tablette, et quitte le petit salon. Je m'affale sur le canapé et jure dans ma barbe.

— Tu ne fais pas d'efforts, m'accuse maman.

— Et toi, tu penses que tu en fais ?! Tu refuses d'écouter. Ce n'est pas cette psy à deux balles qui va résoudre les choses. Il suffit juste que tu acceptes de m'écouter...

— Écouter quoi ?! J'en ai, tout le monde, en a assez vu !

— Pourquoi...pourquoi, refuses-tu d'accepter...

— Je te garderais ici, t'internerais s'il le faut. Mais tu t'en sortiras...

— M'en sortir de quoi, au juste ?! Du fait que je me tape un mec ?!

            Nos éclats de voix attirent mon père, qui prend directement ma mère dans ses bras. Son regard me glace le sang.

— Je vais t'expliquer comment les choses vont se dérouler...parce que cette situation a assez durée. Gronde mon paternel. Tu vas mettre un terme à cette relation, revenir vivre ici. Je m'arrangerai pour que tu intègres l'équipe de Chesters, malgré ce scandale. Mais, tu vas aussi couper court à tout lien qui te relie à cette satanée ville et oublier ses occupants.

            Je regarde maman. Elle semble être la plus à plaindre d'entre nous. Avoir un fils à peu près gay lui cause un trop gros chagrin. Pourtant ce n'est pas à elle que l'on demande de jeter son cœur aux oubliettes.

— Et si je ne suis pas d'accord avec ça ?! J'ose demander.

— Après tout, si je prends aux mots tous les reproches que tu m'as balancés à la figure durant toutes ces années...je n'ai jamais vraiment eu de fils.

— Maman tu ne peux pas accepter ça ?! 

            Elle renifle et s'éponge les yeux.

— Tu nous remercieras une fois que cette lubie te sera passée.

            Ils quittent à leur tour le petit salon, me laissant seul avec le poids de leur ultimatum m'écrasant les épaules. Quitter Holmes, couper tous liens avec Mei, les gars...Levi. Ma respiration se coupe comme si l'on venait de me frapper en pleine poitrine.

***

            Mei se doit d'être forte pour quatre. Bien que Levi nécessite un soutien constant. Sally et Lila-Rose, comptent sur elle pour être celle qui, avec une réplique dont elle a le secret, va résoudre tout ce bordel. Mais elle n'en a pas. Alors, elle trouve du réconfort en essayant de garder Levi sur les rails. Et en s'assurant que les deux étudiantes en dernière année, ne foirent pas leur année.

Mine [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant