✯ Chapitre 13 ✯

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Il nous reste moins d'un mois avant la première phase sur championnat. Le président du club a tenu à s'entretenir avec nous tous. D'après les gars, c'est un type austère qui ne semble pas connaître l'humour, et qu'avec lui un pas de travers est synonyme de sanction. C'est pour cette raison que j'ignore royalement mon portable qui vibre depuis cinq bonnes minutes. L'impatience de Levi ne s'est pas amoindrie, au contraire elle s'est décuplée. Il me bombarde encore plus de message.

Le brouhaha de la salle de réunion se calme instantanément à l'enter d'un homme en costume bleu. Le visage pincé, il prend place dans son siège sans même nous adresser un salut. Au contraire, il consulte sa montre, balaie l'ensemble de la salle et croise les doigts.

— Je n'ai pas eu le temps de me présenter en bonne et due forme aux nouvelles recrues, commence-t-il, donc je vais profiter de cette réunion pour le faire. Je suis Donovan Kerr, le président du club. Vos p'tits culs m'appartiennent et aux moindres faux pas, c'est à moi que vous devrez rendre des comptes.

Ok, il a annoncé la couleur. Une bonne partie de son discours est une mise en garde. Il fout tellement la trouille que même Dave, le pitre de service se tient à carreaux. L'autre partie, est sur ce qu'il attend de nous pour le championnat. Il nous accorde une défaite, pas une de plus. Mais à ses conditions. C'est-à-dire qu'il faut que nous ayons déjà un point à notre actif. Les joueurs récoltant un carton rouge auront une pénalité. Nous devons nous assurer de prôner une bonne image du club à chacune de nos sorties à l'extérieur. A la fin je ne l'écoutais que d'une oreille.

— Qu'entend-t-il par pénalité ?! Je demande à Nemesio en laçant mes crampons.

— Il te retire dans ton salaire...un joueur avec une pénalité n'est pas sûr d'avoir son contrat de renouvelé. C'est comme une tâche sur ton casier judiciaire qui t'empêchera d'entrer dans une autre équipe.

Ah ouais. J'ai voulu jouer dans la cours des grands, maintenant j'y suis. Je ne consulte pas les messages de Levi et file sur le terrain.

***

J'ai découvert une autre chose sur Levi...il dessine. Un jour, je l'ai aperçu avec un carnet à croquis. Bien sûr Monsieur refuse de me le monter. Lorsque j'entends trois coups contre ma porte d'entrée je sais que c'est lui. Je perds mon sourire lorsque je vois dans quel état il est. Levi a le visage tuméfié et les poings en sang.

— Il t'est arrivé quoi au juste ?! Je l'interroge en l'aidant à s'installer sur le sofa.

— Combat, il se contente de répondre. Tu veux vraiment y assister maintenant.

— J'ai gagné le droit d'y assister, rappelle-toi en !

Il me retient par le bras lorsque je m'apprête à quitter le salon pour aller récupérer la trousse de premier soin.

— Pas maintenant...laisse-moi m'occuper de toi.

Il sourit, et malgré le sang qui coule de sa pommette, j'arrive quand même à distinguer sa petite fossette.

— Je pensais à autre chose lorsque tu as dit que tu allais t'occuper de moi. Souffle Levi.

Je ne m'y habitue pas. C'est ridicule je sais, mais je ne m'habitue pas au sous-entendue de Levi. Il grimace lorsque je passe l'eau oxygéné sur ses blessures. Je termine les soins en appliquant une pommade sur ses phalanges et un petit pansement sur sa pommette.

— Voilà, c'est fini.

Il ne perd pas de temps et m'attire à lui. Ses lèvres s'écrasent contre les miennes, et je ne saurais dire de qui vient ce soupire d'aise. J'aime comment Levi s'empare de ma bouche comme si elle lui appartenait. Il aime contrôler le baiser, monter que c'est lui qui commande. Cela fait quelques semaines que j'ai cessé de trop réfléchir et de me faire à l'idée que j'aime embrasser Levi et qu'il n'y a rien de mal là-dedans. La sonnerie du minuteur éclate notre bulle. Levi proteste lorsque je m'éloigne.

Mine [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant