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LE SILENCE à l'école de sorcellerie Poudlard était assourdissant. Il était minuit passé, et la majorité des élèves dormaient à poings fermés dans leur dortoir respectif, à l'exception d'un groupe composé de Gryffondor et d'une Serdaigle, qui montaient doucement les escaliers après une soirée chargée en action.
Maura Swanson, elle, ne s'était pas assoupie comme ses compagnes de chambre. Une de ses insomnies quotidienne l'empêchait de fermer les yeux, mais ce n'était pas l'unique raison. La Serpentarde s'inquiétait pour des personnes qu'elle n'avait jamais porté dans son cœur jusqu'à récemment. Des personnes qu'elle avait détesté depuis sa première année avant qu'un point commun ne les réunisse : une haine profonde pour un mage noir dont le nom seul faisait si peur que peu osaient le prononcer.
La jeune femme était arrivée à un point où ne rien faire la tuait à petit feu. Elle se glissa hors de ses couvertures avec précaution, s'appliquant à ne pas réveiller les filles avec qui elle partageait sa chambre, et enfila une paire de chaussons.
Elle se fichait bien des conséquences de son acte ; si quelqu'un la surprenait à errer dans le château, vêtue d'une simple robe de chambre et d'un peignoir pour se tenir chaud.
Sur cet état d'esprit, elle s'enfonça dans les cachots, qui s'avéraient extrêmement froids à cette heure tardive. En arrivant à leur terme, elle fut heureuse de retrouver une certaine chaleur. Et elle réalisa, alors qu'elle marcha instinctivement en direction de la tour de Gryffondor, qu'elle n'avait aucune idée de s'ils étaient vraiment rentrés.
En réalité, ce que Maura savait se limitait à peu. Plus tôt dans la journée, le gallion qui lui servait habituellement à être informée d'un cours de l'AD donné par Harry Potter lui-même, laissa apparaître un message lui disant de les rejoindre à un endroit précis pour une ultime mission. Il se trouva qu'elle était coincée dans le bureau d'Ombrage, à boire un thé rose beaucoup trop sucré, et à lui répéter qu'elle ne sympathisait que faussement avec l'Élu dans le but de récolter des informations sur lui. Après cet événement, tout s'était déroulé en un clin d'œil. La Grande Inquisitrice la crut bien évidemment sur parole, Maura avait toujours été sa favorite avec Draco, mais le temps qu'elle ne réalise ce qu'il se passait, Harry et ses acolytes furent pris sur le fait, un individu ayant dénoncé leur pratique de Défense contre les forces du Mal. En apprenant la nouvelle, elle accourut les défendre, trouver une excuse pour les sauver d'un renvoi immédiat, sauf qu'en entrant une nouvelle fois dans le bureau d'Ombrage, elle tomba sur la Brigade Inquisitorial au complet stupefixée. Il était trop tard.
Une avalanche d'émotions la traversèrent alors qu'elle montait les escaliers de la tour. Après avoir perdu autant d'être chers au profit du même monstre, elle ne pouvait en supporter davantage. Et cette fois était différente, cette fois elle avait eu une chance d'intervenir.
Maura sentit un immense soulagement envahir son corps à la vue d'Harry, assis calmement sur les escaliers, comme s'il ne ressentait pas les bourrasques de vent ou la fatigue. Elle comprit alors que quelque chose n'allait pas, et elle prit place à ses côtés.
— C'est vrai ? demanda-t-elle d'une petite voix. Il est de retour ?
Le brun aux lunettes eut un sourire triste.
— Tu le savais, au fond tu le savais.
Elle hocha la tête d'un air grave.
— C'est vrai, je l'ai su dès notre première année, mais j'ai préféré me voiler la face. C'était plus difficile l'année dernière, quand Cédric nous a quittés. La Gazette a su m'aider, elle a trouvé toutes les excuses inimaginables.
— Comme celle où je suis fou ?
— Tu aurais tous les droits de l'être. Moi aussi, d'ailleurs... Harry, reprit-elle après une minute, est-ce que... tout le monde va bien, hein ?
Elle devina à son expression que non, et elle sembla partager son désespoir.
— Qui ?
— Sirius.
— Oh non...
— Comment tu fais, Maura ? Pour aller si bien ?
Elle lança un regard étrange à son ami.
— Je ne vais pas bien, je le cache juste mieux que toi.
