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UN CRI DÉCHIRA L'AIR, transperça la nuit et fit trembler la terre. Le faible éclairage verdâtre perdit en lumière, approchant d'un noir profond, presque complet. Les trois sorcières, Edelyn, Walburga et Elizabeth, dorénavant à peine distinctes, demeuraient aussi silencieuses que la mort et aussi immobiles qu'une statue. À une distance respectable de Tom, qui ressemblait à Voldemort plus que ce n'avait jamais été le cas.
Maura avait été là. D'une beauté envoûtante, surréaliste, par ses cheveux doux comme de la soie et son visage de déesse. Elle était là et puis elle ne le l'était plus. Elle disparut telle la fumée, elle s'envola dans la noirceur de la chambre des secrets, et elle ne revint pas.
Une seconde s'écoula, peut-être deux, ou peut-être que ce fut une minute. Le temps avait ralenti, un peu comme le cœur de chacun des individus présents. Le premier à réaliser qu'elle était partie pour de bon fut Tom Jedusor, et c'était à cet instant précis qu'il hurla son désespoir.
« Pourquoi cela n'avait pas fonctionné ? », il se répéta cette question en boucle, inlassablement, il avait besoin de savoir. Pour recommencer. Tom n'échouait pas. Il gagnait en toutes circonstances, même si la victoire tardait à arriver.
Walburga osa s'approcher de lui, mais il dégagea sa main amicale d'une façon tellement brusque qu'elle en sursauta.
Edelyn la ramena à elle, la brune n'avait pas une fois fait confiance à Tom. Il était instable, imprévisible, dangereux. Elle ne comprendrait jamais Maura.
Elizabeth fixait le vide, l'endroit exact où Maura se tenait. En fermant les yeux, elle pouvait se remémorer la scène dans les moindres détails.
— Allons-y, déclara Edelyn d'un ton autoritaire qu'elle employait rarement.
On pouvait remarquer néanmoins une pointe de déception dans sa voix. Elle aurait voulu serrer Maura dans ses bras, la remercier de lui avoir sauvé la vie, et elle l'aurait évidemment pardonné de lui avoir caché la vérité quant à ses origines et ses intentions.
Walburga hocha doucement la tête, encore sous le choque.
— Lizzy ? ajouta Edelyn.
Cette dernière emboîta le pas à Walburga sans prononcer un mot, et avant qu'à leur tour, elles ne quittent les lieux, Elizabeth annonça à Tom :
— Tu la reverras. Un jour, tu la reverras.
Ce que Tom ignorait, c'était que ce n'était pas une tentative de le rassurer, mais une prédiction de la part d'Elizabeth. Celle-ci avait toujours eu l'habitude d'en formuler, discrètement, dans les moments du quotidien. Elle ne pouvait contrôler ce qu'elle savait, en revanche, un de ses plus grands regrets.
