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❝ chamber of secrets ❞ PART ONE.
MAURA SWANSON AVAIT IGNORÉ L'IGNORANCE DANS LAQUELLE ELLE ÉTAIT TENUE. En voulant secourir la jeune Serdaigle disparue, elle se rendit rapidement compte qu'elle ne connaissait pas l'information primordiale, c'est-à-dire l'emplacement de la Chambre des Secrets. Elle avait été si éblouie par le reste qu'elle était devenue partiellement aveugle. Et Tom était introuvable, probablement à l'endroit où Maura souhaitait désespérément accéder, mais cette dernière ne pouvait attendre son retour indéfiniment. Premièrement car en acceptant de se ranger de son côté, elle avait agréé à le soutenir dans ses plans. Et secondement car le temps était précieux, la Serpentarde craignait d'arriver trop tard.
Elle ne se le pardonnerait pas si la Serdaigle mourrait, cet acte la transformerait en une personne qu'elle s'était toujours jurée de ne jamais devenir : quelqu'un de semblable à Tom.
Mais Maura n'était pas totalement dans le flou ; après tout, cette situation s'était déjà déroulée en 1993 lorsque Ginny Weasley avait été possédée par le journal de Tom. Avec un peu de concentration, peut-être arriverait-elle à se souvenir de la localisation de la Chambre des Secrets. Harry avait dû le mentionner, c'était ce qu'elle espérait. Une vie en dépendait.
Maura supplia son cerveau de se rappeler, sans quoi elle ne pouvait rien faire. La pression rendait la tâche encore plus difficile pour elle. Alors qu'elle s'apprêta à abandonner, à se morfondre et à laisser paraître sa rage, alors qu'elle ne réfléchissait plus autant, une lumière s'éclaira. Grâce à Harry, à sa voix qu'elle entendait d'une clarté parfaite, elle sut.
Quitter la salle commune sans que ses amies s'en aperçoivent étant le dernier de ses soucis, elle se glissa dans les couloirs discrètement et entama son chemin jusqu'au toilettes des filles à un rythme rapide. Elle aurait pu courir, mais cela aurait attisé l'attention, or elle l'évitait à tout prix.
Arrivée à destination, elle fut de nouveau dans une impasse. Déjà, contrairement en 1995 où les toilettes des filles étaient fuies comme la peste en raison d'un fantôme particulièrement infréquentable tant elle était chiante, ce n'était pas le cas ici. Maura réalisa effroyablement quelque chose :
« Oh non. C'est Mimi Geinarde. La Serdaigle est Mimi Geinarde. »
Et même si elle ne l'avait jamais porté dans son cœur, Mimi ou quel que soit son vrai prénom, ne méritait pas de mourir si jeune, et spécialement de cette façon. Un stratagème devait être mis en place pour vider les toilettes, et ce dans l'instant.
— Par Merlin ! S'exclama Maura d'un air surpris. Une fuite d'eau ! Sortez vite, les filles, vos cheveux vont boucler !
Les quelques adolescentes présentes accoururent vers la sortie des toilettes, que Maura ferma à l'aide d'un sort. Il valait mieux que personne n'y pénètre tant qu'elle n'avait pas achevé sa mission.
Désormais, son objectif était de prononcer "ouvre-toi" en fourchelang correct, avec lequel la Chambre des Secrets s'ouvrirait d'après Harry. Le problème, c'était que le fourchelang était une langue extrêmement dur, et ce n'était pas peine d'avoir essayé. En cinquième année, Maura avait en effet vainement tenté de la parler pour avoir l'air d'une digne princesse des Serpentards, comme on aimait la surnommer. Sauf que c'était une langue qui se savait, une sorte de don qu'on acquérait à son enfance, un don qu'elle n'avait point.
Sa seule chance demeurait en sa mémoire, et en ce que Harry Potter avait pu lui confier. Bien sûr, ils n'étaient pas encore amis lors de leur deuxième année à Poudlard (Maura le méprisait), mais plus tard, tous deux s'étaient révélés des détails sur leur vie, et Maura comptait sur le fait qu'un d'entre eux concerne la Chambre des Secrets.
Elle resta un long moment ainsi à chercher ce détail dans son esprit. Peut-être était-ce juste la mauvaise solution. Tout le monde comptait sur Harry, tout le monde comptait sur l'Élu. Et même Maura, même à une différente époque, alors qu'il n'était pas encore né, comptait sur lui. Elle n'avait pas réellement besoin de lui, tout ce dont elle avait besoin était elle. En fin de compte, elle avait appris le fourchelang pendant trois longs mois, elle pouvait sans doutes trouver deux petits mots.
Oui, Maura Swanson allait être celle qui sauverait le jour.
Tout n'était qu'une question de volonté, une volonté à laquelle elle s'accrochait depuis trop longtemps.
La jeune femme fut incroyablement soulagée lorsqu'elle réussit à ouvrir la Chambre des Secrets, mais cette joie fut d'une courte durée.
Elle découvrit les profondeurs de Poudlard pour la première fois, et l'ambiance qu'elles dégageaient ne la rassurait guère.
La Chambre des Secrets se résumait à une longue salle humide, faiblement éclairée par une lumière verdâtre. D'immenses piliers de pierre autour desquels étaient sculptés des serpents s'élevaient vers un plafond obscur. Au fond de la salle, on apercevait une immense statue représentant Salazar Serpentard.
— Tom ? Cria Maura, à sa recherche.
Elle s'habituait peu à peu au cruel manque de luminosité, ses yeux scrutant minutieusement la pièce. Ils s'arrêtèrent sur un corps allongé sur le sol à une dizaine de mètres. Son cœur manqua un battement, elle se reprit et accourut finalement dans sa direction.
— Oh non.
Elle se mit sur ses genoux, et observa l'état de Mimi. Les yeux fermés, elle semblait morte.
— Tu ne peux plus rien faire pour elle.
Maura sursauta d'abord, puis tourna la tête vers Tom. Mais Tom ne ressemblait pas à Tom. À vrai dire, il n'avait jamais eu autant l'air de Voldemort.
— Tu l'as tuée, fit-elle en appuyant sur le dernier mot.
— Pas moi, le basilic. Mais je suis celui qui lui en a donné l'ordre.
Son ton était léger, comme s'il ne comportait aucun remords, aucune culpabilité. Maura sécha les quelques larmes qui avaient dévalées le long de son visage, avant de se lever difficilement. Ses émotions la dévoraient, quand Tom y était insensible.
— S'il te plaît, dis-moi que tu ressens quelque chose ! Dis-moi que tuer cette pauvre fille innocente a fait surgir tes émotions ! Dis-moi que tu regrettes ! Dis-moi que tu n'es pas un monstre, Tom !
