Docteur, faut que vous m'aidiez.Je sais plus, je sais pas, je tiens plus. Ah pardon, je parle trop fort, désolé. Je vais me taire. Oui vous avez raison de me le dire. Il n'y a rien à faire. C'est vrai, j'oubliais.
Mais monsieur faut que je vous dise, ouais faut que je le dise même si tous le monde s'en fout. Y a quelque chose qui ne va pas. Comme quelque chose de casser. Écoutez !
. . .
Mais si vous entendez pas ? C'est cassé, ça ne marche plus. Le rythme est irrégulier, hachuré. Ouais comme moi. Puis il y a quelque chose d'autres, quelque chose qui bloque.
Quoi ? C'est moi ?
Normal, c'est là dans ma poitrine. Là où une grosse rose s'est installée. Juste une tâche pourpre. Docteur je sais que c'est pas grave. Allez dis le ! C'est rien que dalle. Pour toi, pour lui, nada.
Mais pour moi ? Ça me tue, j en meurs.
De cette tâche ou de ton indifférence ? Je sais pas les deux. Que ce soit ma faute, ça t'arrangerais pas vrai. Histoire de ne pas salir ta jolie petite conscience.
Laisser crever c'est mieux, t'as raison. Allez c'est ça, barrez vous monsieur. On sait jamais c'est peut-être contagieux.
Partez, vous pouvez vous la garder votre pitié !
Je mourrai bien mieux sans.
Allez au revoir.Je me tire, quitte à y rester
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Divagations d'une insomniaque
Short StoryMots en vrac de ceux qui ne dorment pas. De ceux qui veillent la nuit sur vos rêves, de ceux qui ne peuvent plus dornir car ils pensent trop.