Divagations d'une insomniaque

Ce n'est qu'une fin en soi

Il a ceux qui collectionne les photos, les souvenirs.
Les petites miettes d'eux, de tous ces passants dans notre vie. Qui laissent la marque de leurs pas et s'en vont au moindre faux pas.

Il y a ceux qui collectionne tous ce qui peut s'acheter.
C'est une lubie comme une autre, faut bien faire tourner l'économie. Pas sûre que ça comble le vide en eux mais bon. Chacun sa méthode pour remplir les jours de pluie.

Certains, font ça même avec leurs "amis".
Ouais ça peut paraître étrange, mais crois-moi ils ont de quoi faire. Toujours avoir le pote idéal  pour chaque situation, c'est la base de l'adaptation.
Peut-être que tu trouves ça normal, on n'a pas tous le même regard.

Il y en a même, à ce qui paraît, qui amasse de voyage en voyage des étoiles.
Tu les croises tous les jours sans faire gaffe, ces vagabonds de l'âme. Ils paient pas de mine et pourtant ce sont eux qui écriront tes rêves ce soir.

Mais non, j'suis pas comme eux.

Je sais pas faire du beau avec tes yeux. Je peux me saigner à en crever, sans jamais en faire une encre nette.
J'ai pas les mots, pour rendre les larmes plus belles, pour peindre un sourire sur le visage des passants.

Rien de tous ça sur mes étagères.
Pour combler le blanc, moi je collectionne les fins.
Passion un peu bizarre, qui consiste à récolter tout ce qui à jamais est achevé.

Alors pendant que toi tu comptes les heures qui restent, moi je joue à contre-courant, pour gratter quelques secondes, quelques minutes.

Pour le dernier cours, t'as calculé ta solution, tu te tiens prêt pour départ et dès les premiers mots du prof, tu t'attèles à poursuivre ton dernier acte :  rattraper ta nuit écourtées.
Pas grave, pour les heures ratées, moi je vis l'échange jusqu'à la fin.

Dans la cours tous ne pense plus qu'aux vacances, à enfin pouvoir se retirer. Moi et mes rêves anachroniques, on voudrait nous juste qu'on puisse rester, encore comme ça, rien presse, rester encore juste comme ça.
Elle et lui, toi et moi, tous ensemble.

Bien sûr, c'est qu'une fin banale comme chaque année.
Qui changera rien c'est ce qu'on se promet.

Encore une fin, rien de plus, c'est pas comme si c'était la dernière.