Vient le moment où l'on quitte tout, les visages familiers, les planchers qui grincent, les papiers peints décolorés. A tous ces quatre murs, qu' on a tous aimés, détestés, abandonnés puis finalement regrettés. Ils n'étaient pas parfaits mais c'était chez nous. Même si on les possédait ou pas, ce n'est pas un bout de papier avec écrit son nom dessus qui fait qu'ils sont à nous. Ces quatre murs c'étaient des milliards de bouts de nous. Partout, tous les éclats dans le bois, les infimes marques sur les murs, tout ça, c'est nous. Les papiers peints décolorés, les marches usées et les vitres rayées. Décolorés par nos souvenirs, usées par nos doutes, rayées par nos espoirs, tous ça ne forme qu'une vie.
Même vide, c'est encore notre endroit, un lieu à soi qui se fait l'écho de nos souvenirs. Mais on balaie la poussière, on change le papier peint et puis on part.
On jette un dernier regard puis on ferme la porte définitivement, cela n'est plus.
Adieux vieux murs... et toutes les promesses et tous les souvenirs qui s'évaporent vers d'autres cieux, vers d'autres ports. Des ports emplis de brume, des ports d'oubli. C'est n'est plus que du passé et des fragments de mémoires. Effaçons la veille, désormais prisonnière de ces quatre murs qui furent un refuge. Homme nouveau, Homme au cœur léger, Homme sans passé.
Adieux passé bonjour à toi avenir.Ce n'est pas un exemple de matérialisme, on peux raser, détruire un immeuble sans me voir osciller. Ce n'est pas du sentimentalisme, trop de lieux ont défilés sous mes yeux, trop de portes ont été claquées. La poussière de nous s'envole et remplit l'air.
Petit espace trop confiné à l'air surchargé n'est plus vivable.
J'ai besoin de t'oublier, j'ai besoin d'effacer.
Mais hélas j'ai besoin de me souvenir.
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Divagations d'une insomniaque
Short StoryMots en vrac de ceux qui ne dorment pas. De ceux qui veillent la nuit sur vos rêves, de ceux qui ne peuvent plus dornir car ils pensent trop.