Ce carré blanc

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Tu n'entends plus que ce silence écrasant, qui parcourt ton corps d'un malin plaisir,
Rompant tes os, de son sourire narquois, dont tu es devenu la proie.

Désespérément tu cherches le bruit qui continue,
Toujours là, et pourtant si lointain,
Sur un rivage abandonné, tu as échoué au bord de la vie,
Qui, elle aussi, t'as quitté, te laissant sans secours.

Ce n'est pas la faux, qui t'as brisé au sol,
Cesse de hurler tes malédictions sans mots,
Trahision que tu crois, n'est que fruit de tes décisions,
Maudire ne changera rien à ta déraison.

Tu te dois de l'affronter, cette envoûtante sensation,
Dont ton rictus tire son éclat,
Pour achever l'acte initié,
Une dernière fois tu dois l'effectuer.

Telle une thérapie de réanimation, lutte du vide contre le néant.
Pourquoi se battre ? Pourquoi toujours ? Toujours ainsi.

Tracher les liens d'une condamnation sans procès,
Sentir ton dernier souffle te quitter et tout ton sang couler pour combler une feuille de papier.

Et cent fois recommencer
Pour enfin y échapper,
A cette visite annoncée de toutes tes pensées vainement détournées.

Espérance inconnue au boulevard des sens,
Où ton corps ne fais plus un,
Et ton esprit s'égare en ces cruelles visions.

D'un commun sans ambition,
Qui immola ses nuits aux pieds de quelques autels,
Et caressant des rêves dignes de sa perte.

Comment en es-tu arrivé là, toi, l'orgueilleux sans attache ? 
Qui préférer périr à courber l'échine,
Qu'est devenu ta fougue  ?
Celle de ceux prêts à tous pour décrocher cette astre,
Qui fait couvrir des pages, mais que l'on n'ose nommer.

Tu dénigrais ses futiles occupations, du haut de ta fière inexpérience.
Jamais disais-tu, or il est venu ce temps redouté.

Infortuné, qui s'accroche désormais à une page blanche.
Écho à cet espace vide dans ta chair volé,

Tu écris pour oublier,

Et moi qui te lis face anonyme,
Je lis pour me retrouver.

Divagations d'une insomniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant