L'ombre de lui-même

Chapitre 11 : "Bonjour, mon fils"

Leo se réveilla parce que quelque chose lui chatouillait le nez. Il ouvrit un œil, il faisait encore nuit. Il regarda l'heure : deux heures du mat'. Il tourna la tête et découvrit la touffe hirsute de Ken sous son visage, Il souriait et le décalait légèrement sans toutefois l'enlever. Il avait son bras posé en travers de son torse dénudé. La veille, il avait été surpris lorsqu'il était installé aussi aisément sur le vampire vu sa tenue. Pour bas il n'avait qu'un short de Ken. Le plus jeune avait mêlé ses jambes aux siennes, l'index de Leo traçait des cercles de sa propre volonté sur son épaule.

Je me sens différent quand je suis en sa présence...

Quand il est proche comme cela de moi...

Que m'arrive-t-il ?

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il le sentait se tendre contre lui et commencer de trembler. Leo posa ses doigts sur sa tempe en fermant les yeux pour voir la source de ses maux : Il repensait au soir de l'attaque. Il lui envoya une pulsion pour le calmer, la même que celle qu'il lui avait offerte quand il était chez lui. Le vampire se réinstalla et s'endormit. Quand il se réveilla pour la deuxième fois, ce ne fut pas des cheveux ou le soleil qui le réveillèrent mais quelque chose de plus dure contre sa cuisse.

Je n'étais pas con.

Leo ouvrit les yeux et découvrait que son innocent petit Jaehwan avait l'air de tellement prendre son pied dans son rêve que son corps chauffait.

Il souriait.

Sourire qui disparut quelque peu quand il murmura son prénom tout en glissant sa main un peu plus bas sur sa hanche. Trois de ses doigts glissèrent sous l'élastique de son short. L'ainé regarda sa main avant de le regarder pour voir qu'il dormait vraiment. Sa curiosité piqué à vif, il monta timidement sa main, hésitant à espionner son rêve.

Au pire, c'est grâce à moi que monsieur Ken se faisait un petit plaisir.

Il posa ses doigts sur sa tempe, fermant les yeux et projetant son esprit dans le sien pour observer son rêve. Et il fallait l'avouer, il fut surpris de ce qu'il vit.

Décidément, il me surprendra toujours.

Ce n'était pas un petit fantasme qu'il s'était tapé le coquin la dernière fois.

***

Ce fut une gêne au niveau de son bas ventre qui tirait Ken de son sommeil. Il ouvrait les yeux pour découvrir le torse nu de Leo qui lui servait d'oreiller, sa hanche lui servant de peluche et une méga big érection douloureuse frottait contre la cuisse de Leo dès qu'il bougeait. Ken cessa tout mouvement, déjà bien assez honteux d'être dans cet état-là. Leo bougea et il sut qu'il était réveillé.

- Salut... Dit-il avec la voix rauque.

- B'jour... Répondait le bon élève timidement.

- Ken, il faut qu'on se lève.

- Oui... Dit-il sans bouger tout autant.

- Tu me lâches ?

- Hein ? O-Oui, excuse-moi. Il s'asseyait et en ramenait ses genoux contre lui pour cacher son délit.

- Je rentre rapidos chez moi, on se rejoint au croisement, ça va aller ?

- Oui. Oui, vas-y.

- Bien.

Il se leva, enfila son t-shirt, pris ses affaires et partit. Quand Ken entendit la porte d'entrée se fermer il respira enfin. Puis il fonça à la salle de bain.

J'avais honte de moi, il l'a forcément vu...

Ken se soulagea, des larmes coulant sur ses joues puis prit une douche avant de s'habiller. Il se décidait pour un short en toile noire, une chemise blanche et un sweat noir léger. Il laissait ses cheveux au naturel et mettait un masque et des lunettes de soleil pour cacher sa honte. Il prenait ses affaires et rejoignit Leo. Il l'attendait contre le pilier de l'entrée de sa propriété, il avait mis un pantalon en jean remonté sur ses chevilles, des basquets blanches, un t-shirt de la même couleur long devant mais encore plus derrière et un bombers noir. Il avait aussi des lunettes de soleil et les cheveux encore humides et complètement en pétard. Il sirotait quelque chose de rouge sombre, de la couleur du sang.

- Ken ? Pourquoi tu as un masque ? Tu es blessé ?

- Non, c'est juste que ma peau n'est pas au top de sa forme. Je n'ai pas le courage de me maquiller... Répondit Ken en détournant les yeux. Malgré ses lunettes, il avait l'impression qu'il pouvait lire dans son âme.

- Ok. On y va ?

Il avait l'air enjoué, tout le contraire de Ken.

Je me demande bien ce qui le rend de si bonne humeur...

Toute la journée, Ken évita le regard de Leo, trop perturbé par ce qui lui était arrivé ce matin. A midi, alors qu'il jouait avec sa nourriture, Leo était en train de feuilleter un livre vraiment ancien qu'il lui avait dit appartenir à sa famille depuis des générations. Il traitait des différentes créatures fantastiques et mythologiques d'Asie du Sud-Est. Depuis ce matin, il était très concentré sur le chapitre réservé au kitsune. Il passait quelques appels aussi et parlait dans une langue que Ken ne connaissait pas et qu'il suspecta d'être une langue morte, genre latin asiatique.

- Ken ?

- O-Oui ?

- Je ne vais pas aller en cours cet après-midi. Il faut que j'aille voir quelqu'un mais je te promets d'être là ce soir pour te raccompagner, d'accord ?

- D-D'accord... A tout à l'heure, alors.

Ken baissa le regard, attristé.

- Hey Ken ! Ça va aller ! Dit Leo qui s'était assis à ses côtés, son livre sous le bras. Allez, va en cours, tu ne crains rien dans la classe.

Il lui ébouriffa les cheveux et déposa un baiser sur le haut de son crâne avant de partir.

Comme promis, à la fin des cours, Leo était devant le lycée à l'attendre. Il avait l'air inquiet mais Ken ne fit aucune remarque. Il lui souriait faiblement quand Ken arrivait à sa hauteur et ils partirent en direction de leur quartier. Leo lui prit son sac, alors Ken le remercia d'un regard. Ils arrivèrent devant chez Ken, il prit son sac et rentrait après avoir promis à Leo que s'il n'allait pas bien, de le prévenir.

***

- Maître, Jung Taekwoon a rencontré le grand mestre.

- Quoi ?

- Que devons-nous faire ?

- Ne faîtes rien, je m'en occupe.

Moi, N.

Seigneur des Enfers, contraint a effectué les basses besognes...

Que dis-je ?

Tu n'es pas n'importe qui, Leo.

Des bruits de pas venant de la forêt le tirèrent de sa contemplation.

Jung Taekwoon.

Toujours la même odeur de sang dans ton sillage.

Quand il arrivait devant lui, il s'arrêta.

- Bonjour mon fils.

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Publié en 2017

Corrigé le 30 octobre 2020