L'ombre de lui-même

Chapitre 25 : "Qui es-tu ?"

Leo était concentré sur son livre quand Il entendit sonner à la porte. Il haussa un sourcil : personne ne venait jamais chez lui. Il sonda sa porte d'entrée et reconnu Wonshik, son frère. Il se leva et descendit les escaliers. Wonshik semblait anxieux.

- Salut ?

- Ken est vers toi ?

- Non... Pourquoi ?

- Il n'est toujours pas rentré du lycée... Je n'arrive pas à le joindre et vu que je lui ai conseillé de venir te voir, je me suis dit... Il n'est vraiment pas là ?

- Non. Peut-être qu'il est juste trop concentré sur l'organisation du bal.

- Peut-être mais... Je ne sais pas...

Leo n'ajouta rien et se contenta de projeter une vague de pouvoir en direction du village. Il lui fallut ses milliers d'années d'existence pour ne pas se trahir quand il sentit deux présences qu'il aurait préféré ne jamais revoir.

Ken était bien en danger.

- Ecoute, il a dû s'endormir dans un coin, tomber de fatigue. Je vais aller voir, je te tiens au courant.

- Merci Leo, merci.

Leo mettait rapidement ses chaussures et partait vers le lycée. Dès qu'il était en dehors du champ de vision de Wonshik, il accéléra et pénétra dans le hall du lycée. Il tenta de localiser avec précision où était Ken mais il ne sentait pas sa présence psychique. Et pourtant il était certain qu'il était là. Il commença de courir à travers les couloirs, visant les points stratégiques : le gymnase, l'amphi, les vestiaires, le réfectoire. Au moment où il sortait des vestiaires après avoir fait chou blanc il entendit un cri.

Son cri.

Il venait du réfectoire. Leo courra dans ce sens et défonça littéralement la porte à battant, freinant rapidement pour ne pas tomber sur son amant, allongé au sol, ensanglanté, surplombé par un des kitsune pendant que l'autre admirait le spectacle.

- Lâchez-le !

- Jung Taekwoon. Ca faisait longtemps dis-moi qu'on ne s'était pas vu. Quelque chose comme il y 300 et quelques années, n'est-ce pas ?

- Je ne sais pas, trop de visages, trop d'époques, trop de personnes insignifiantes. Répondait-il dédaigneusement.

Comment pouvais-je oublier que c'est moi qui les ai livrés à N ?

- Tu me blesses, Leo Et Maître N.

- Cool, j'espère que c'est bien douloureux. Maintenant libérez-le avant que je m'énerve.

- Il ne t'appartient plus. Il appartient au Maître. Et le Maître a faim.

- Il n'appartient à personne, malgré qu'il soit mien.

- Peut-être qu'il t'a appartenu. Mais ce n'est plus le cas. Tu l'as laissé partir, tu l'as laissé sans défense. Seul. Avec la marque de N.

- Il ne lui appartiendra jamais.

- On pari ? Je suis sûre que ça t'a manqué de jouer ?!

- C'est vrai, ça fait longtemps que je n'ai pas chassé le renard.

- Tu es rouillé mon vieux, le sang en poche ça ramollit le cerveau.