Chapitre 8 : "Je suis normalement constitué"

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Leo sentit Ken se réveiller. Alors il ouvrit les yeux pour le regarder. Ken resserra ses bras autour de lui. Il glissa son bras un peu plus bas pour affermir sa prise et la peau de son coude entrait en contact avec la peau chaude du vampire. Il sentit qu'il allait ouvrir les yeux alors Leo s'empressa de les refermer et concentra ses quatre autres sens pour « voir » ce qu'il faisait. Il le sentit s'écarter soudainement de lui. Leo ressentit comme une fraîcheur subitement. Il décida alors de le tester et se léchait sensuellement la lèvre. Ken se rapprocha doucement, Leo lutta pour ne pas bouger, pour ne pas se trahir.

Je voulais savoir ce qu'il allait faire ensuite.

Il posa d'abord le bout de ses doigts timidement pour retracer la mâchoire de Leo, l'arrête de son nez puis frôler doucement ses lèvres. Le vampire sentit son cœur s'accélérer et son souffle devenir chaotique. Il décida alors de mettre fin au suspense :

- Tu t'amuses ?

Ken arrêta son geste immédiatement et enroula ses bras autour de son corps en baissant les yeux.

- Désolé... Je...

- Ken ?

- Désolé, je voulais vérifier que tu étais bien réel. J'ai eu l'impression d'avoir rêvé ta venue hier soir... Déso-

- Arrête Ken, ce n'est rien. Le coupa-t-il dans des excuses qui n'avaient pas lieu d'être.

- Merci...

- Hum ?

- Merci d'être resté près de moi toute la nuit.

- C'est normal Ken.

- Pourquoi ?

- Je suis ton ami non ? C'est ce que font les amis, n'est-ce pas ?

- Peut-être... Je ne sais pas, je n'ai aucun ami.

- Tu m'as moi.

Il leva la tête et souriait timidement. Leo lui rendit son sourire et se leva. Il le regarda faire, une lueur d'inquiétude et de surprise dans le regard.

- Allez, lève-toi on va chez moi pour travailler, ça te fera du bien de changer de décors.

- Chez... toi ?

- Hm ? Tu ne veux pas ? Demandat-il, sachant pertinemment qu'il n'attendait que ça depuis le début.

- Si ! Si... Ça m'a juste surpris. Je m'habille et j'arrive, attends-moi. Dit-il en sautant du lit, mais en faisant cela il se prit les pieds dans la couette et s'écroulait au sol. Aïe.

- Tu t'es fait mal ?

Leo s'accroupissait à côté de lui et l'aidait à se redresser, il releva le bas de son pantalon pour découvrir son genou, écorché. Des gouttes de sang y perlaient. Il ferma les yeux et respira fortement pour se contenir.

- Tu n'aimes pas la vue du sang ? Je croyais que tu aimais la viande saignante ?

- Oui, non. En fait, j'ai un peu plus de mal avec le sang humain. Bref, excuse-moi, ce n'est rien, je m'inquiète juste pour toi. Allez debout, et fais attention.

Il se leva et partit vers la salle de bain s'habiller. Il revint quelques minutes plus tard, il portait un t-shirt blanc un peu large avec un short. Entre temps, Leo avait récupéré un pansement dans la boîte qui se trouvait sur son bureau. Il le fit s'asseoir sur le lit et lui mit sur sa blessure.

- Voilà.

- Merci, Hyung.

- On y va ?

Il acquiesça, il prit son sac et ils prirent la direction du manoir du vampire.

***

Ken marchait silencieusement aux côtés de Leo, lui jetant des petits regards de côté de temps en temps. Ils arrivèrent au bout de 5 minutes chez lui. Il ouvrit la porte, qui n'était pas fermé à clé puis se dirigea vers l'escalier.

- Je vais me doucher, je reviens, installe-toi.

- Leo !!

- Oui ?

- Ne... Ne me laisse pas seul, s'il te plaît...

Il revint vers Ken et le prit par le poignet pour le tirer à sa suite. Ils arrivèrent dans une grande pièce lambrissée de bois qui semblait ancien. La pièce en soi était sombre à cause de l'omniprésence du bois mais semblait accueillante. Dans le coin à droite trônait un énorme lit en bois sculpté où se mélangeait du fer recouvert de draps en soie noire. A gauche du lit se trouvait un grand bureau ancien recouvert de livres en tout genre, anciens et neufs, ouverts ou fermés. Le bureau se trouvait devant une grande fenêtre ouverte menant à un balcon de pierre. Leo le lâcha et Ken le regarda se diriger vers une salle de bain ouverte. Elle était entièrement en ardoise noire. Il retira son sweat et le posa sur un meuble avant de lancer l'eau de la douche.

- Prends tes aises, je n'en ai pas pour longtemps.

- D'accord.

Ken se retourna et alla s'asseoir au milieu du grand lit qui offrait une vue imprenable sur toute la pièce. Bien qu'il n'y ait pas plus différent de son lit qui débordait de peluches, il s'y sentait en sécurité, entouré par l'odeur musqué de Leo. Il retira ses chaussures et posa son sac au pied du lit avant de s'asseoir en tailleur et de regarder Leo se glisser sous l'eau de la douche. Il mouilla ses cheveux et les plaquait en arrière alors qu'il entreprenait de se laver le corps. Ses mains fines aux longs doigts parcouraient son corps, ses muscles, recouvrant peu à peu chaque parcelle de peau de savon. Puis il se glissa sous le jet d'eau. Ken observa comment l'eau s'écoulait sur son corps, comme elle le mettait en valeur. Les gouttes d'eau traçaient leur chemin sur sa peau, dérivant à chaque imperfection de sa peau, tantôt contournant ses abdos, tantôt retraçant sa forme avant de s'échouer au sol et disparaitre dans les tuyaux. Il déglutissait et détournait le regard. Quand il n'entendit plus l'eau coulé, il leva les yeux pour le voir revenir dans la chambre, torse nu, une simple serviette noué autour des hanches alors que des gouttes d'eau donnaient un effet de miroir à sa peau parfaite. Il prit un bas de survêtement noir ainsi qu'un t-shirt large blanc comme celui que portait le délégué. Il enfila également un caleçon blanc Georgio Armani et vint se mettre au pied du lit où se trouvait une espèce de coffre en vieux bois. Il posa les habits dessus et retira sa serviette. Immédiatement Ken détourna les yeux en rougissant. Il l'entendit ricaner faiblement.

- Tu sais je n'ai rien à cacher, je suis normalement constitué.

- Je... Désolé, je ne voulais pas te vexer.

- Ken ! Détends-toi je te taquine. Ken leva les yeux vers lui alors qu'il enfilait son t-shirt, recouvrant sa peau halé. Allez au boulot. Tu peux rester sur le lit si tu préfères. Dit-il en allant s'asseoir à son bureau en croisant ses longues jambes.

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Publié en 2017

Corrigé le 30 octobre 2020

L'ombre de lui-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant