Douzième Partie : Entre hypocrisie et surprise (Fari vs Assy)

2.3K 305 7
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Étendue sur la chaise longue en rotin placée sur le balcon jouxtant ma chambre, j'égraine mon chapelet en suivant le match de foot de l'équipe de Babou et de ses copains contre celle d'autres mômes de leur école. Sur le lopin de terre situé en face de notre immeuble, qui leur sert de terrain de football, je les vois se chamailler avec l'arbitre à peine plus âgée qu'eux. Il doit avoir dix ou douze ans tout au plus. 

Le quartier Kipoko où nous résidons est un de ces rares coins calmes de la ville d'Abidjan. On n'y mène une vie simple, sans travers, loin des maquis et autres lieux de loisir un peu trop bruyants. Nous louons, ma famille et moi, un appartement composé de trois chambres (dont les deux sont équipées d'une salle bain chacune) , d'un salon aux dimensions moyennes, d'une cuisine un peu trop petite à mon goût( même y cuire un œuf me fait transpirer comme une truie), un bureau( anciennement prévu pour servir de débarras) et de toilettes réservées à l'usage des invités. 

Nous sommes dimanche, Ben est allé rendre visite à ses parents à Cocody, j'ai rempli mon quota journalier d'écriture après avoir préparé un succulent thiébou dieun pour le déjeuner. Je suis trop fatiguée et j'ai besoin de dormir mais il faut que je réfléchisse à l'abri des sollicitudes de mon petit Diable et des regards de Ben. Je ne veux surtout pas que ce dernier soupçonne mes inquiétudes, j'espère seulement qu'il n'a pas senti mon malaise lors de la visite de Farimata. 

Quand je repense à ce sourire hypocrite qu'elle affichait, j'ai envie de vomir. Elle ferait une excellente comédienne. Mais rien ne m'étonne plus venant de cette femme qui jadis fut ma meilleure amie. 

Elle était assise sur le bout de ses fesses comme si elle aurait attrapé une quelconque microbe en s'asseyant confortablement sur le fauteuil, les pieds joints, chaussés de simples sandales noires et plates. Elle était vêtue d'une robe moulante bleue trop serrée et trop courte pour une simple visite de « courtoisie ». Elle a adopté à nouveau sa mythique coupe de cheveux  : crâne rasé de près. Mais cette fois elle y a ajouté une coloration blonde qui contraste avec son la noirceur de sa peau.

Ben et Babou avaient pris place dans le fauteuil placé devant celui de Fari. Elle souriait toutes dents dehors et sauta sur ses pieds dès qu'elle me vit. Elle avança en se dandinant et m'enlaça...

_ Oh, mon Dieu ! Ken ! fit-elle sur un tonalité tellement douce et tendre que j'aurais cru qu'elle était sincère si je ne la connaissais pas. 

« Ok très chère, jouons la comédie  » pensais-je. 

_Farimata ! dis-je avec emphase en lui faisant la bise. Ma chérie, quelle merveilleuse surprise !

« Sale hypocrite !  » 

Nous nous asseyâmes côte à côte.

_Voici, mon époux Benjamin et notre fils Babou. 

_Enchantée ! Vous avez là une femme et maman incroyable. Je suis sûre et certaine que vous ne là connaissez pas aussi bien que moi.... 

Celle Que Personne N'aimaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant