Hello, merci pour les partages et les lectures. La fiction est première dans 3 catégories ("Mélancolie", "Écrivaine" et "Personne") et c'est grâce à vous. 😘 💋
L'auteure---------------------------------------------
...Quelques années en arrièreL'hivernage était mémorable cette année-là à Dakar.
Des pluies d'une abondance extrême. Les eaux avaient envahies les coins et les recoins les plus hautes de la capitale sénégalaise.
En Guinée, plus précisément à Conakry c'était pareil. Toutefois, l'evironnement en Guinée était plus luxuriante que chez les dakarois.
L'eau des pluies ne causait donc pas de nombreux dégâts.
Loucény avait quitté le village dès le petit matin. En effet, dès le premier chant du coq, il s'était levé et après la prière de fadjr, il a réveillé la maisonnée.
Ses trois premières épouses se placèrent devant lui.- Ani sogoma (salutations en bambara), dit le chef de famille.
- Ani sogoma, répondirent en choeur les dames.- Je vous informe de mon voyage. Je vais au pays des Wolofous, au Sénégal.
Maryam, la seconde femme du féticheur, regarda ses coépouses, toussota une seconde pour s'éclaircir la voix et parla enfin.
- Cher époux, nous prions pour que Allah vous garde et vous protège. Nous espérons que vous trouverez toute la famille restée chez les Wolofous en paix et en bonne santé.
- Amina (Amen) ! dirent les deux autres femmes et Lounecény.
L'homme se courba alors et ramassa une valisette. Il se dirigea vers la sortie de la demeure quand soudain il s'arrêta et se retourna avant de lancer à ses femmes.
- Femmes,...
Chacune des trois épouses stoppa net ce qu'elle faisait. Myriam était devant la chambre de Assy, sa dernière et plus jeune coépouse.Lounecény la regarda longuement et lui dit à elle et aux deux autres de ne pas s'occuper de Assiétou.
- Elle est réveillée et elle a bien entendu ce que nous avons dit tout à l'heure. Elle a choisi de ne pas venir saluer son époux. Je réglerai son cas à mon retour, dit-il sur un ton menaçant.
- Mais,..., poursuit il,... Je m'adresse surtout à toi Maryam... Que personne n'entre en contact avec elle ! Avez-vous bien entendu ce que j'ai dit ? Attendez mon retour. Nous allons régler son problème.
Il s'en alla après ces mots glaçants.
Néanmoins, Myriam brava l'interdit et parla à Assy.
Celle-ci n'était plus qu'une loque humaine. Sous ses yeux rougis, se logeaient des cernes.
Elle était en position foetale sur son lit. Sanglotant faiblement, la jeune femme n'avait pas trop prêtée attention à ce qui se passait dans la courette de la maison.
Maryam s'asseya sur le lit et hésita un moment à toucher sa coépouse.
Celle-ci hoquetait toujours. La nuit a été très mouvementée.
La veille au soir, Lounceny avait pris le bébé. Il l'avait amené on ne savait où.
Assy avait donné naissance l'avant veille à son premier enfant.L'accouchement n'a pas été facile. Mais le plus dur a été de convaincre son mari de l'autoriser à accoucher à l'hôpital.
Lounceny voulait coûte que coûte confier cette tâche à sa tante Dorcas.
Celle-ci, à l'instar de son neveu, est une guérisseuse/féticheuse et -de surcroît- une matrone.
Lounceny descend d'une grande lignée de chasseurs.Ces derniers sont réputés pour leur connaissance de la Nature et des animaux. La famille de Lounecény et Dorcas est l'un des plus puissants clans de chasseurs de la Guinée.
Pour cela, elle est très crainte par les autres tribus.
Dorcas est la soeur de la mère de Lounceny. Le père de ce dernier était un expatrié venu en Guinée pour construire des routes et des écoles. C'était au début des années 50.Il rencontra Diarra la soeur de Dorcas et l'épousa.
Il a vécu très longtemps en terre guinéenne. Trente belles années, pendant lesquelles, il était devenu un notable dans le village où réside encore son fils.Cependant, comme toujours, le bonheur n'est pas éternel. Et les aléas de la vie rattrapèrent l'homme.
Ses frères et soeurs, restés au pays, avaient besoin de sa présence pour régler l'héritage de leur défunte mère.
Il partit quelques jours après le 27ème anniversaire de Lounecény... pour ne jamais revenir.
C'était dans les années 70. Le jeune homme resta des jours à espèrer le retour du patriarche. Puis des mois... Ces mois devinrent des années.
À l'époque, les moyens de communication n'étaient pas accessibles en Afrique. De plus le téléphone n'existait pas.
De plus, le jeune Lounceny d'alors n'était jamais allé dans le pays d'origine de son papa.
Au fil des ans, Lounceny fit des recherches. En 1989, il commença sa propre enquête sur la disparition de son père.
Ces investigations l'amenèrent dans presque tous les pays d'Afrique de l'ouest et quelques pays d'Afrique du nord.Il passa deux ans au Maroc. Où il exerça son "métier" de féticheur. C'était difficile car les marocains n'aimaient pas ses pratiques. Ils le voyaient comme un non croyant, un païen. Cela ne m'empêcha pas le jeune Lounceny de continuer à faire des séances de voyance au marché et à vendre des gris-gris.
Son affaire marchait bien mais son père occupait ses pensées nuit et jour.Au milieu de sa troisième année au royaume chérifien, il pris le chemin du retour.
Sa mère s'était éteinte, entre temps. Lounceny pris épouse, puis une autre et une autre encore... Tout cela en deux ans.
Ses voyages à travers le continent lui avait ouvert les yeux. Il avait quitté son village natal, jeune adulte, insouciant. Il était rentré en Homme mûr.
Le père de Assiétou le côtoyait à cette période. La naissance de la petite Assiétou était un grand événement pour le féticheur.
Son grand ami l'avait confié la fabrication du bracelet du bébé. Ce bijou en argent devait contenir un talisman (inséré dedans et bloqué par le petit couvercle rectangulaire, le tout bien soudé). Le bracelet en argent devait protéger la petite fille.
Alpha Barry, le père de Assy, avait une confiance aveugle en Lounecény.
Celui-ci prit un malin plaisir à faire travail.
Le bébé devait porter le bijou le jour de son baptême.
Il ne devait plus quitter son poignet jusqu'à ce que son père lui offrit un autre à l'adolescence et un autre lors qu'elle termina ses études supérieures juste avant son mariage avec Lounceny.Tous ces bracelets que portait Assy avaient été fabriqué par celui qui allait l'épouser quelques années plus tard.
À suivre !
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Rokhaya
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Celle Que Personne N'aimait
Tiểu Thuyết ChungKen est aujourd'hui une épouse et mère épanouie. Mais, sa vie était loin d'être simple il y a 10 ans. Elle venait de sortir son premier roman et avait fait la rencontre de la sulfureuse Fari et du jour au lendemain sa vie avait complètement changé...