Partie 1 : La routine d'une IT-GIRL

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Je dois bien l'admettre, je n'ai rien à envier aux héroïnes de séries américaines car je n'ai jamais manqué de quoi que ce soit, mis à part de bonheur... Des Chanel aux Louboutin, des brunch sur les Champs, aux plus grands restos de la capitale, je mène une vie pleine de beauté et de luxure. Malgré ma soif insatiable de besoin matériel, j'ai toujours ressenti un vide, un trou à l'endroit où chaque personne normalement doté devrait avoir un cœur.

Nabil, mon mec, il est mou et coulant comme un caramel qu'on a laissé trop longtemps au soleil. Il cède aux moindres de mes caprices sans contestation aucune, et c'est frustrant car je ne retire aucune satisfaction de cette relation tyrannique. J'adore manager les gens, mais avoir affaire à des personnes qui agissent sans aucun libre arbitre ça me divertit cinq minutes maximum. A contrario, au lieu d'être un léger divertissement, il devient un boulet au pied, un poids que je me dois de traîner par habitude, certainement ou peut-être par crainte de la solitude. Je l'aime mais plus comme un blazer H&M qu'un Chanel boy, si je peut me permettre cette comparaison hasardeuse.

Quant à mes parents, parlons-en : ils se la jouent petit couple parfait zehma ils s'occupent bien de leur enfants. En surface, c'est le cas, ils payent mes  folies, ils remplissent mon compte en banques toutes les semaines, mais je suis, en réalité, le cadet de leur soucis. Ils m'aiment d'un amour superficiel, ils m'aiment comme "j'aime" Nabil, moi je voudrait qu'ils m'aiment comme j'aime les tartelettes à la fraise de chez La Durée. Et je sais que je devrais me dire que "l'herbe n'est pas plus verte ailleurs" et que "dans la vie on a pas toujours ce qu'on veut" mais ces deux phrases bateaux sont, dans mon cas, erronées. Moi j'ai toujours ce que je veux, et je vis dans un monde ou l'herbe est remplacé par du gazon synthétique vert pomme.

Mes frères et sœurs, je ne les croise pas souvent, quatre sur six sont mariés.  A fortiori, cela réduit les meet up familiaux qui me sont si pénibles, et je dois avouer que ce n'est pas pour me déplaire.  Cette année je vais être pressée comme un citron, littéralement, mon père paie une fortune pour que j'aille dans la meilleure école de commerce de paname, et franchement, je me sens super fraîche d'accéder à ce privilège, mais ce qui en découle me fait redescendre sur terre : la pression, la peur de l'échec, la peur de décevoir, le travail acharné... Mais je ne vais pas me plaindre, la peur est une constante de la vie, seuls les pierres et les morts n'ont peur de rien. J'en suis arrivé à cette conclusion depuis bien longtemps, de toute façon la clé de la réussite est le travail, l'argent et la gloire ne sont jamais tombé du ciel. On regarde souvent la belle maison du voisin sans se demander à quel point il a travaillé et ce qu'il a du sacrifié pour jouir de ce bien.

La vie de MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant