Partie 22 : Alea jacta est

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"Et si un jour ils ont cru se jouer de moi, dites leurs que Dieu est grand et qu'ils se sont joués d'eux-mêmes."

Ce matin j'ai reçu un coup de fil d'un numéro privé, je suppose que c'est encore les journalistes. J'en ai assez, ils passent leur temps à me harceler et à me prendre en photo sous toutes les coutures. Des que je sors de chez moi ils sont aux aguets. D'habitude j'ignore ce genre de futilités mais là je suis remontée comme jamais :
- ALLO ! Je ne veux pas savoir ce que vous voulez, ou ce que vous me payerez ca ne m'intéresse pas, arrêtez de m'appeler ou je porte plainte pour harcèlement et croyez moi j'ai un très bon avocat !
Après cette tirade haute en couleur je n'attends aucune réponse de mon interlocuteur et raccroche.
Une minute plus tard mon téléphone sonne de plus belle.
- Vous ne comprenez pas le français ?
- Mia c'est moi ! Calme-toi.
Je reconnais tout de suite la voix de mon bourreau, de mon amant, de mon ancien allié : Nabil. Toujours la au mauvais moment celui-là.  Bon bien-sûr je vais jouer de mes talents d'actrices et faire genre "je ne t'ai pas reconnu" etc..
- C'est qui ?
- T'es sérieuse la ? C'est Nabil !
- Ah.. Et tu veux quoi ? Pourquoi tu m'appelle en masqué ?
- J'essaye de te joindre depuis un moment sans succès, je me suis dis qu'en persévérant je réussirais. Je voulais te présenter mes condoléances pour ton père Allah y rahmo (que Dieu lui fasse miséricorde). Je suis la si t'a besoin de quoi que ce soit Mia.
- Amine (Dieu exauce). C'est gentil de ta part, mais je n'ai besoin de rien. En fait si j'ai besoin de beaucoup de choses, si tu savais punaise mais je ne te parlerais pas de mes problèmes car tu n'aurais pas de solutions. Mes problèmes restent entre moi et Dieu, sauf ces temps-ci car la presse a eu tendance à faire étalage publique de ma vie privée. Revenons à nos moutons.
- Mia ! Je suis sérieux, c'est pas parce qu'on s'est quitter en mauvais termes que je ne serais pas là pour toi dans les coups durs. J'ai des relations, je peut t'aider.
- JE t'ai quitter nuance. Je n'ai pas besoin de toi ni de tes "relations". Moi aussi j'ai Le Bras long ne t'en fais pas. Ma fierté me tuera, c'est sorti tout seul j'ai toujours besoin de me mettre en lumière mais il me provoque aussi.
- Si tu change d'avis passe-moi un coup de fil, j'ai un bon avocat !
- J'y manquerais pas, ciao.
Il est fatiguant, il crois arriver comme ça, tel un preux chevalier sur sa monture blanche et résoudre tout mes problèmes ? Il rêve ! Il crois quoi ? Meme dans le Sahara je refuserais son verre d'eau, et je préfère tout perdre qu'accepter son aide mal intentionnée. Je reconnais que c'est gentil, il a penser à moi et s'est donner la peine de me contacter mais il ne fait rien sans rien je le sais. Il doit être intéressé. C'est même sur. Ou peut être pas, mais je suis comme ça, je préfère m'attendre au pire de la part des gens, comme ça je ne suis pas déçu et dans le cas contraire je suis agréablement surprise. Il vaut mieux assurer ses arrières, right ? Jenifer Lopez a bien assurer son postérieur pour des millions de dollars j'ai donc le droit de protéger mon petit cœur en béton armé. Je ne me fie qu'à mes songes et à ma vision car l'être humain se nourrit de mensonges, de trahisons et d'eau fraîche ! Anyway, aujourd'hui j'ai ma conférence de presse. Je sens que je vais me recevoir des remarques assassines en pleine face mais je veux rectifier le tir. Je m'habille en business girl, tailleur pantalon Chanel noir basique et les escarpins "Batignolles" de chez Christian Louboutin. J'ai à peine eu le temps d'enfiler une jambe dans mon pantalon que mon téléphone sonne, c'est mon banquier. Je le déteste. Il me rappelle ma pauvreté actuelle ! Je ne sais pas comment vit le commun des mortels, être a découvert tout les mois, manger des pâtes ou du riz et s'habiller chez des chaînes de prêt-à-porter ? Autant mourir ! Il a refusé de faire crédit à l'entreprise de mon père, enfin devrais-je dire ce qu'il reste de l'entreprise de mon père, MON entreprise estropié. Selon lui, cela représente un trop gros risque. Honnêtement je ne peut pas le blâmer ni lui jeter la pierre car je sais qu'il a raison mais il m'a dis cela d'une façon si condescendante, si irrespectueuse. Quand je claquais mon argent sans compter, qu'il faisait joujou avec mon patrimoine qu'il faisait autant de placements qu'il voulait cela ne le dérangeait pas mais maintenant que j'ai les deux poings liés il me tourne le dos. Quelle vie. Les banquiers sont des voyous en costards, ni plus ni moins. Mon père me le disait toujours. Bon, j'essaie de raccourcir la conversation, aussi pénible soit-elle, il m'humilie et j'ai les nerfs qui montent. Je ne veut pas être cette française moyenne dont l'existence ne vaut qu'un smic et des remontrances mensuelles de son banquier. Je suis parée, go affronter les micros et les appareils photos. La première demi-heure a été très compliqué à gérer, a chaque fois que le nom de mon père était prononcé je sentais les larmes couler à l'intérieur. Je gère mes émotions, mon père m'a appris à garder un visage impassible en tout circonstance. "Il faut porter un masque ma fille, personne ne doit voir ce que tu ressens" il avait bien raison et ces exercices m'ont aidés ! J'ai répondu à toutes les questions, bien que parfois j'étais à deux doigt d'invoquer le cinquième amendement de la constitution américaine mais je ne suis ni en procès, ni aux États-Unis. Pourtant, ça avait tout l'air d'un procès, moi à la barre des accusés face à un jury et une armée de procureurs implacables. Puis j'ai commencé à entrer dans le bain, et à m'habituer à cette eau glaciale. Plus la presse était agressive plus je répondais avec assurance. À la fin du procès de Nuremberg, l'ancien bras droit de mon père Mr. Litt m'a félicité. Il m'aide beaucoup, je n'ai toujours pas décroché mon master je ne suis pas donc La plus expérimentée en matière de contrats et il m'est d'une aide précieuse. Il m'a vu grandir, je l'ai toujours appelé "tonton" et aujourd'hui je suis sa supérieure hiérarchique. Je ne suis pas sure de le rester, si dans trois semaines les affaires ne reprennent pas nous allons devoir mettre la clé sous la porte. Comme on dit, Aléa Jacta Est, je ne peut plus rien faire j'ai juste à attendre d'avoir des retombées soit négatives soit positives. J'ose espérer qu'elles seront positives.

La vie de MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant