Partie 24 : White Party

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"Ils sont jeunes, ils sont riches, ils sont beaux, ils ont un penchant immodérés pour l'alcool, la fête, la cigarette et.. les grossièretés. Soyez les bienvenus, dans un monde où envie, jalousie et trahison nouent et dénouent amours et amitiés sous l'œil de lynx et la langue de p.. vipère* d'impitoyables créatrices de rumeurs, MON monde."

Je suis victime de ma propension à l'agression verbale. Mais également de mes accès de colère, c'est plus fort que moi, je le reconnais. Les relations sociales sont difficiles à entretenir pour moi. Seulement ce soir je fais mon entrée dans le grand bain. Fini les gosses pourri gâté, je vais avoir affaires à leur parents, et à leur grands frères. Moi Mia, je vais assister à ce genre de soirée, il va falloir que je mette de l'eau dans mon vin et que je sorte toutes mes dents pour charmer des clients potentiels. Papa disait toujours que cette soirée annuelle était l'un des facteurs les plus importants pour la prospérité de son entreprise, cette dernière est désormais mon entreprise, je suis donc obliger de mettre du cœur à l'ouvrage. La "white party" est un concept totalement américain, mais les européens s'y sont pliés. Cette soirée est une sorte de réception, un banquet immense, où le champagne coule à flots et ou des chèques avec un nombre incommensurables de zéros sont signés. Des donations, des contrats, tout se joue ce soir-là, je me suis préparée toute ma vie pour être à la hauteur et pour être capable de converser avec les grands de monde des avocats, aux chefs d'entreprises en passant par des dictateurs. Bon en matière de dictateurs j'ai de quoi faire. Je me suis longuement préparée, habituellement pour une soirée de cette importance j'aurais fait appel aux services d'une maquilleuse et d'une coiffeuse pro, mais je ne peut plus me permettre ce luxe à mon plus grand déplaisir. Je me maquille, je m'habille : robe Azzedine Alaïa blanche, des Louboutin "Clichy" blanche, et un "fur coat" Armani nude, je reste dans les tons blancs, le dresscode m'y oblige. Une fois prête, je me rends compte que j'ai le couteau entre les dents, et qu'à la moindre erreur l'épée de Damocles va me décapiter. J'arrive au meeting,  l'ambiance est là, des voitures allemandes inondent l'entrée et la musique classique s'évapore par chaque fenêtre. Une fois entrée dans ce sublime lieu de style Louis XVI, je cherche Mr.Litt. Je le trouve rapidement, et me dirige vers lui. Il m'enlace chaleureusement et me présente de nombreuses personnes, des hommes et des femmes très intimidants avec une longue carrière derrière eux, des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des chinois, des juifs, des arabes. La torture commence. Chacun d'entre eux ne peut s'empêcher de me faire un câlin, de me toucher la main ou le visage, ils ne doivent pas connaître la notion "espace vital", c'est très déconcertant. J'ai l'impression de porter une pancarte "Free Hug x Free kisses" pour ensuite poster la vidéo sur le net pour qu'elle devienne virale.  Au bout d'un petit moment, de recherche intensive, je pense avoir ferrer un gros poisson. Le CEO d'une grosse boîte de gaz, base entre Chicago et Paris il cherche à fusionner avec une entreprise pétrolière : BINGO ! Au bout d'une longue négociation, je suis passée de lion à gladiateur, et j'ai réussi. Il m'a cédé la part middle east de sa compagnie, j'ai eu ce que je voulais. Je lui dis simplement que nous devrions nous tenir au courant des formalités et de la paperasse plus tard dans la semaine, mais que pour ma part le deal est conclu. Non peu fière de ma réussite, je vais d'un pas ferme annoncer cela à Mr Litt.
- J'ai une fusion pour la société, Mr Bargney nous laisse la pleine gestion de ses entreprises middle east.
- Tu est contente ?
- Bien-sûr que oui !
- Et bien tu ne devrais pas, tu a juste gagner le droit de promener son chien, pas celui de te marier à sa fille. Il t'a laisser le contrôle des parties où il y avait le moins de risque et le moins de potentiel car il nous estime incapables de gérer !
Il n'a pas tord. Je comprends mieux cet air satisfait. Je vais lui botter le cul ! Il a voulu me l'a faire à l'envers, il m'a vu jeune et inexpérimentée donc il s'est dis que je dirais amen à tout. Heureusement que tonton est là, je suis trop naïve, je fais confiance à des gens qui mentent comme des arracheurs de dents. Il va voir de quel bois je me chauffe. Je m'occuperais de son cas plus tard. Je repars à la chasse, fermement décidée à signer un gros contrat. Et finalement en ne m'avouant pas vaincue j'ai réussi. La persévérance est l'élément-clé du succès.  J'ai décroché trois accords officiels de nouveaux clients, très gros clients. Mais aussi certains partenariats qui ont du rester officieux. Cette soirée est mythique et je comprends pourquoi. J'ai considérablement élargi mon carnet d'adresse, et des nouvelles connexions s'offrent à moi. Le monde semble me sourire à nouveau, et la prospérité me tend les bras, mais la tristesse me tire vers le bas comme toujours. Je dois faire abstraction de mes sentiments personnels, ce soir, c'est FOCUS sur mon objectif : le travail. Je commence à parler avec un homme, ni vieux, ni jeune, il doit avoir la cinquantaine, les cheveux grisonnants et la voix rauque. Son nom de famille n'est autre que Padovani, la célèbre famille italienne ashkénaze, les parents d'Aaron. Je suis en face du père de l'homme que j'aime, ou que j'ai aimé aimer. Finalement peut-être que je suis comme tout ces filles, follement romantiques, qui sont simplement amoureuses de l'amour. Je n'ai jamais cru au grand amour, celui qui est tellement puissant, qu'il troue le cœur mais Avec lui tout était différent. J'aurais dû me douter que c'était son père, ils ont les mêmes yeux, la même façon de se tenir et de s'exprimer c'est fou. Je vois Aaron en plus vieux. Je me rends compte que tout ces gens doivent bien se moquer de moi. La fille d'un escroc qui a le culot de se présenter à une réception d'affaires, mais après tout je ne peut pas leur en vouloir. "Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire", tout d'un coup j'ai l'impression d'avoir les regards braqués sur moi. Et j'ai de plus en plus de mal à respirer. Je pris Mr Padovani de bien vouloir m'excuser en prétextant une urgence et me dirige vers les toilettes. J'ai l'impression d'étouffer, je vois trouble et la je comprends : je fais une crise d'angoisse. Ça m'est souvent arrivé pendant mon adolescence mais je n'en est plus fait l'objet depuis un certain temps. Je sort mon inhalateur, Dieu merci je l'ai toujours avec moi juste par précaution. Ma mère m'a donné L'habitude de le garder sur moi quoi qu'il arrive, car selon elle une vie prévisible ne vaut pas la peine d'être vécu. La mienne est tout sauf prévisible. Quelques minutes plus tard, je réussis à me remettre de mes émotions. Je suis plus forte que ça, je prends mon courage à deux mains et continue la soirée comme si de rien était. Je démarche autant de personne que possible, en essayant de présenter ma société sous son plus beau jour (dans les limites du possible). Et une fois la soirée finie, je rentre chez moi en espérant que la soirée ne sera pas considérée comme un fiasco total. Je fut étonnée de ne pas être La seule "jeune" là-bas, de nombreux jeunes entrepreneurs, jeunes diplômés, ou jeunes héritier, tentaient de se faire une place au soleil, tout comme moi.

La vie de MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant