On est octobre, c'est l'une de mes saisons préférées à Paris, tu peut sortir sans veste et apprécier la température ambiante. J'aime surtout ce mois car c'est mon anniversaire, le mois d'octobre a vu naître la plupart des membres de l'élite mondiale, dont moi.
Mon réveil sonne il est 8h je me suis couché il y a à peine 3 heures, j'ai envie de mourir. Hier c'était jeudi, et comme tout les jeudis, c'était la Gossip au News Café, d'où mon effroyable migraine.
Quoi qu'il en soit, j'ai cours et bien qu'ayant un certain talent d'autodidacte (ce n'est pas un gros mot vous pouvez vérifier) il faut bien que je rentabilise les milles et les cents que mes parents investissent pour mon avenir dans cette prestigieuse entité institutionnelle. Je me lève, je fais mon petit rituel du matin, contouring, baking, glow et huda beauty sur les lèvres, je me vaporise de la tête au pied de mon nouveau parfum préféré, le manifesto d'yves saint laurent, le starter pack de la beurette selon ma sœur. Puis je m'habille simplement, jean Balmain, chemise Givenchy et je chausse mes Louboutin Shameless, les petites dernières de ma collection. Je les ai eu par coup de chance sur une vente privée. J'embarque mon Birkin, quelques stylos et des kinder bueno, puis je saute dans ma BMW et direction l'USSEC.
Dans mon école je me sens comme un poisson dans l'eau, je me suis toujours sentie au dessus de la mêlée et du commun des mortels, autant dire que la je suis servie. Je suis scolarisée avec la crème de la crème, des fils d'ambassadeurs, de diplomates, d'hommes politiques, d'avocats, de médecin et même des membres de familles royales, cette année j'ai le droit a une princesse saoudienne. Et honnêtement, cela me va très bien, on ne mélange pas la pâtée pour chat et le caviar, c'est bien connu.
J'arrive dans la salle de cours avec 10 minutes de retard, je suis peut-être blindée mais ça ne m'empêche pas de garder mon instinct d'algérienne. Bien évidemment, tout le monde est déjà assis, et la seule place qu'il reste est à côte du blondinet de service, Aaron. Ses parents sont respectivement, chefs de firmes transnationales entre Tel Aviv, Milan, Londres et Paris. Il est toujours tiré à quatre épingles comme si il allait rencontrer François Hollande dans la minute, il a sans arrêt un costume griffé Hugo Boss, Armani, Gabbana ou Gucci sur le dos. Il me fait penser à Chuck Bass, en blond et en plus musclé, l'élite dans toute sa splendeur. Il est grand, très grand, il doit faire dans les 1m90, blonds aux yeux bleus, lui, c'est sur qu'Hitler l'aurait épargner. L'eugénisme aurait pris tout son sens, et il l'aurait fait se reproduire pour créer des bébés parfaitement Aryen. Ai-je mentionner ses magnifiques yeux bleus ? Je crois que oui. Il sent magnifiquement bon, il porte le Terre d'Hermès, une raison de plus pour le trouver adorablement adorable. La première chose que je remarque c'est la Audemars-Piguet autour de son épais poignet, elle recouvre un tatouage, un oiseau je dirais. Of course, je fais mine de rien, je lui claque la bise, je le contourne afin de m'asseoir et je suis quasiment sure que mon parfum a atteint ses narines et l'a enivré. Le cours se passe, et aujourd'hui c'est vendredi.
Nous, les gosses de riches parisiens, on a un rituel, le vendredi on va boire un verre, enfin plutôt un smoothie dans mon cas. Sauf que ce soir, Nabil AKA le pot de colle en chef m'harcèle pour qu'on se vois, sérieux j'ai l'impression d'être un foulard de chez Christian DIOR édition limitée a -50%. Il est algérien lui aussi, il devrait avoir un minimum de fierté, non? Son dernier message a failli mettre fin à ma vie "viens on se vois je t'offre les Balenciaga qu'on a vu la semaine dernière" donc je me résume à ça? C'est vrai que les avoir ne me déplairait pas, mais le mec en est réduit à me mendier des cadeaux pour me voir, c'est tout sauf normal. Je met mon téléphone en mode avion, c'en est trop, je ne veux plus rien lire de cet imbécile chronique. Son seul à trait c'est sa fortune colossale, ses parents ont fait fortune dans le gaz au bled, entre nous, il n'est même pas intelligent, je lui demande d'épeler un mot de plus de cinq lettres et il fait un AVC à coup sûr. Du plus loin que je me souvienne Nabil et moi on a toujours été ensemble. On était les deux seuls arabes dans notre collège de bourges, forcément ça rapproche. Je me suis mise avec lui par débit, je voulais tout simplement parader au bras d'un bad boy. Je me suis dis qu'il me ferait pas chier puis il est algérien et muslim ça facilite nos relations, on sait à quoi s'attendre. Enfin, du moins, je pensais, ces dernières années il est plus axé sur les rapports charnels, qui je le rappelle pour moi sont inenvisageable, si ce n'est avec mon mari. Il croit dur comme fer que ces cadeaux, plus cher les uns que les autres vont me décider à passer à la casserole. Je le laisse croire, jouer avec lui c'est plutôt drôle : plus il y croit plus il est amusant.
Force est de constater que monsieur est super motivé et qu'il a de la suite dans les idées. La dernière tentative en date, c'était il y a deux semaines, il m'a fait la totale. Il a reservé au Buddha-Bar sur les Champs, j'ai commander tout ce qu'il y avait de plus cher sur la carte et ça n'avait pas l'air de le déranger, au moins c'est pas un crevard. Arrivée au dessert, il a sorti un petit paquet rouge de sa poche gravé "cartier" pendant deux secondes j'ai cru qu'il allait me demander en mariage. Mais Hamdoullah c'était juste un bracelet cartier "love", ce fut très audacieux de sa part je dois l'avouer. Cette petite soirée lui a coûter la modique somme de 4000euros, il m'avait proposer de dormir chez lui, quel culot. Il croit que mes fesses valent 4000 euros ? LOL. J'ai décliné, je lui fait un bisous et j'ai tourné les talons direction ma voiture. Mais je crois qu'il n'est pas prêt de lâcher l'affaire, "ni le steak ni la chiken wings" comme dirait Booba. Je me dis de plus en plus que je devrais le tej, mais c'est comme un chien tu sais tu t'es tellement habitué à sa présence que tu veux pas le faire piquer. Puis je le garde sous le coude au cas ou il m'arriverait une galère. Et à cause de lui, je gâche le moment présent.
Aaron me reluque de l'autre bout de la table, je sens son regard sur moi, seulement quand je lève la tête il fait genre de regarder ailleurs. A côté de moi, ma copine Rania, une magnifique libanaise, me raconte que la nouvelle collection Gucci est terrible. Je la stoppe et lui chuchote :- Il veux quoi Aaron, depuis tout à l'heure il me regarde, c'est chelou non ?
- Je sais pas, peut-être il est jaloux de ton contouring monsieur Fallafel !
Bon, elle ne m'est pas d'une grande aide, tant pis, si il attends quelque chose de moi, il n'a qu'à me le faire savoir. Rania et moi, on s'est tout de suite lié d'amitié, les filles d'immigrés sont faites pour s'entendre a priori. On a trouvé des noms de codes pour a peu près tout et tout le monde, et pour Aaron c'est soit le fallafel (spécialité culinaire israélienne) soit l'Aryen. J'ai fini mon smoothie, je m'apprête à partir, quand Aaron se lève et m'interpelle :
- Mia, tu rentres chez toi ?
- Oui, pourquoi ?
- Comme ça.. Tu pourrais me donner ton numéro ?
-Pourquoi ? je suis conne ou quoi ? Mia a ton avis il veux ton numéro pourquoi ?
-Je sais pas, parce que j'aime bien les chiffres, il ricane.
-Très drôle, demande à Rania elle te le donnera, à lundi Aaron.
Et je pars, perplexe, je me demande ce qu'il attends de moi ce kuffar (mécréant). Je chasse ces pensées de mon esprits et je met la musique à fond dans ma voiture : C'est pas le quartier qui me quitteuuuuuh. Après de longue minutes d'embouteillages, j'arrive enfin chez moi, à Neuilly.
Quand je rentre, je vois Safa, ma sœur, d'un an plus âgée que moi, qui quémande 2000 euros à mes parents, enfin quémander ce n'est pas le bon terme, elle tente de les leur soudoyer je dirais. Bien-sûr avec ces 2000 balles elle n'a pas pour objectif de réduire la faim dans le monde loin d'elle toute démarche philanthropique, elle exige plutôt d'acheter le nouveau sac à main Celine Nano. Je ne sais pas si il faut en rire ou en pleurer, mais ma sœur met du cœur à l'ouvrage et justifie cet "investissement de longue durée" comme une question de vie ou de mort. Dans son cerveau tout n'est pas raccordé, mais on s'y fait. Pour étayer ses propos elle joue avec l'empathie de papounet, elle s'est mise à pleurer à chaude larmes ce qui fait toujours son effet, un vrai talent d'actrice émane de cette fille, elle n'a nullement besoin du cours florent. Elle plisse les yeux, et des milliers de larmes coulent comme les giboulées de Mars. Papa lui a fait un chèque avec un zéro de plus, que la somme escompté, je suppose que c'est pour la qualité de jeu acteur studio. Peu fière d'elle, ma sœur, a crier victoire en son for intérieur.
Mes parents partent un mois au Maroc pour affaires demain, et mon frère Faysal est à Dubai, on va donc être seules Safa et moi. Enfin seules est un bien grand mot, si on ne compte pas le cuisinier, les femmes de ménages et la gouvernante..
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La vie de Mia
ChickLitEntre strass et paillettes, la vie de Mia est glamour, opulente et pleine de luxe. En effet, Mia a tout pour réussir : une fortune familiale exorbitante, une maison digne d'accueillir Obama, un dressing à en faire pâlir Kim K, une gueule d'ange, d...