On est le 6 janvier. On est rentré de New York, il y a quelques jours. Après les troubles mentaux qu'Aaron a engendré en moi, je me suis un peu reposée. J'ai repris le stage chez papa hier on a super bien travaillé, mais en fin de journée je ne me sentais pas très bien. J'ai eu une vive douleur au dos puis comme une décharge électrique dans l'abdomen et plus rien : trou noir. Je suis revenue à moi-même dans une chambre toute blanche. Je pense que vous l'avez compris : une chambre d'hôpital. Les médecins m'ont fait une batterie de test et un check-up complet sous le regard attentif et inquiet de ma mère, avec mon père prêt à bondir à la moindre erreur. Il est l'un des principaux donateur de l'hôpital, il a donc une influence à La Bill Gates ici. Enfin bref, ils m'ont gardé quelques jours en observations, puis j'ai vu un regard de plus en plus suspect chez les infirmières. Mon père venait tout les jours, mon frère Faysal est rentré exceptionnellement et Safa dors dans ma chambre quasiment toutes les nuits. Je ne comprends pas trop ce qu'il m'arrive. Aaron n'est pas au courant, puisque je pense pas que ce soit grave, et je ne veux pas l'inquiéter je lui est juste dis que j'étais souffrante (une bonne grippe), rien de méchant. Cette après-midi papa est venu me voir, j'étais en train de faire une sieste, son entrée m'a reveillé, mais j'ai garder les yeux fermés car j'étais vraiment fatiguée. Il a passé sa main sur ma joue, puis il a pleuré, j'étais vraiment choquée. Papa ne m'a pas habituée à ce genre de démonstration affective, même en privé. Maintenant que j'ai fait genre d'être endormie, je ne peut plus faire machine arrière, et tant mieux. Je ne veux pas voir son beau visage encadré par des larmes par ma faute, je n'aurais pas pu le supporter, je n'aurais pas su quoi dire, ni même quoi faire.. Heureusement après quelque minutes de silence quasi religieuses, il s'est retiré et à fermer la porte derrière lui. Je dois savoir de quoi il retourne, pourquoi me laisse t-il dans l'ignorance ? C'est de moi dont il s'agit j'ai mon mot à dire, je ne vais pas rester coincée dans cet hôpital plus longtemps. J'arrache toutes les perfusions, m'habille et sort de cette satanée chambre. Je suis partie au jardin du Luxembourg, je trouve cet endroit tellement rassurant, tellement beau, c'est l'endroit de papa et moi, il m'emmenait la quand j'étais petite. Je me ressource, il le faut. Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, c'est ma mère, puis ma sœur, et mon frère. Je décide de les ignorer, je me passe de leur sermons pour l'instant. Ils m'ont enfermer comme un lion au Colisée sans me donner aucune explication. Je suis majeure et vaccinée je suppose que j'ai le droit de sortir non ? Bref, je décide plutôt d'appeler Aaron, 5 minutes plus tard il était en face de moi, il a pretexté "être dans le coin" lors de mon appel. Cette attention ne m'a pas dérangé, au contraire. On a mangé une glace, et les douleurs ont repris de plus belle. Tel un gladiateur, je n'ai rien laisser paraître et une heure plus tard je décide de retourner à l'hôpital. Ma sœur, Safa m'attend en furie devant ma chambre. Seulement je vois autre chose que de la colère dans son regard, il y a aussi de la tristesse. Je m'empresse de la rejoindre, et je lui demande ce qu'il se passe seulement elle ne me laisse pas en placer une.
- Putain, Mia t'étais où ?!!!
- Je suis partie me balader c'est tout, c'est pas une affaire d'état si ?
- Quand tu filtre mes appels si ! T'étais avec ton petit juif ? Bravo ! J'espère que t'a bien profiter. Elle renifle Tu sais pourquoi on t'a appelé parce que papa voulais te parler pour la dernière fois !
- Comment ça, pour "la dernière fois"? je sens le sol se dérober sous mes pieds Explique-moi Safa !!!
- Papa étais malade depuis longtemps. La tumeur l'a achevé tout à l'heure. Il est sous respirateur mais ce n'est qu'une question de temps. Les médecins pensent que c'est à cause du stress, il s'inquiétait beaucoup pour toi, et ces derniers mots étaient destinés à la princesse Mia qui l'a tué ! T'aurais du mourir à sa place !
Je suis choquée. Papa c'est pas possible. Non. Pas toi. Sur le coup, les provocations de Safa, ses insultes et son regard de dégoût je les comprends car je me déteste aussi. Réveillez-moi, j'en ai marre de ce cauchemar, mon dieu réveillez-moi s'il vous plait. Je ne comprends pas papa était malade, mais j'ai voyagé avec lui et je n'ai rien vu. Papa comment c'est possible ? Papa me laisse pas seule dans ce monde de fou je t'en prie.. Je te laisse ma vie prends la mais reste s'il te plait prends ma place, mon dieu prenez moi ! Safa a raison tout est de ma faute. J'ai préféré être avec Aaron plutôt qu'avec mon père je suis écœurante ! Il m'a réclamé et je n'ai pas été capable d'être là, papa j'ai tellement de choses à te dire. Tu as tellement de choses à m'apprendre de la vie, je suis encore un bébé, ton bébé.. Tu avais l'air heureux, plein de vie.. Je m'effondre, en pleurs sur ce lit d'hôpital que je hais. Mes sanglots m'aveuglent et j'ai du mal à respirer et à me calmer. Un médecin arrive et me demande s'il peut me parler. Il m'explique que papa était malade depuis longtemps. Qu'il multipliait les voyages à l'étranger pour trouver des soins adaptés, qui lui permettait de ne pas souffrir, même s'il savait que son espérance de vie était plus que limitée.
- Est-ce que ... est-ce que c'est de ma faute docteur ?
- Non ! Bien-sûre que non. Votre père était juste arrivé au bout de tous les traitements possible. Malheureusement j'ai autre chose à vous annoncer mademoiselle. Vous êtes atteinte de la même maladie. Mais à votre stade, elle peut être traitée.
Qu'est ce que je fait ? Je ne mérite pas tout ça. Je ne mérite rien de ce qu'il m'arrive. Est-ce que c'est la manière qu'à Dieu de me punir pour avoir embrasser Aaron ? Je suis sûre que oui. Je vais dans la chambre de mon père, il est encore tout chaud, je ne peut pas croire que si on lui enlève ce tuyau il meurt. Je ne peut pas. Il ne peut pas. C'est un battant ! Une heure plus tard, ma mère et mes sœurs sont là, mon père les a prévenu quand il est venu me voir dans ma chambre cette après-midi, il savait que c'étais la fin.. Les médecins le débranchent et son cœur arrête progressivement de battre. Papa.. je n'entends plus les cris de maman, je ne vois plus les faux regards compatissants des médecins, la haine de ma soeur, les larmes qui roulent sur La joue de mon frère qui a toujours été si fort. Je n'entends plus rien ma peine m'écrase le cerveau et me bloque les tympans j'ai l'impression d'être en slow-Motion. Papa reviens.
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La vie de Mia
Literatura FemininaEntre strass et paillettes, la vie de Mia est glamour, opulente et pleine de luxe. En effet, Mia a tout pour réussir : une fortune familiale exorbitante, une maison digne d'accueillir Obama, un dressing à en faire pâlir Kim K, une gueule d'ange, d...