Chap.1

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Assis sur la banquette d'un club populaire, je suis entouré de putes. Une me suce, une me caresse le torse et une autre bouge son cul sur la table. Je tire sur mon joint. Je ne fais pas attention à elles. Je les laisse faire. Je n'éprouve aucune satisfaction, aucun plaisir dans tout ça. Chaque soir c'est un rituel: Je fume, je baise et je bois. C'est juste le fait d'être libre qui me plait dans tout ça. Je suis débarrassé de tout sentiment qui me ferait culpabilisé ou sentir mal. Vous vous demandez que s'est-il passé pour en arriver à ce stade ? C'est une histoire que l'on pourrait qualifier de tragique, de dramatique. Ce qui m'a conduit à supprimer toutes traces de sentiments et d'émotions en vendant mon âme au Diable. C'est la douleur. Une douleur si insupportable, lancinante. Une douleur provoquée par ce qu'on appelle communément l'amour. L'amour avec un grand A. Un amour interdit, un amour si passionnel, si intense, si dangereux, si dévastateur. Le mot est bien trouvé, dévastateur. C'est ce qu'il a fait, il a tout dévasté, il a tout détruit. Tout. J'y ai perdu tout ce que j'avais, et je n'avais qu'une seule chose. Une chose précieuse, une chose qui me tenait à cœur, Elle. Elle était tout ce dont j'avais besoin. Elle était ma musique, ma lumière, ma vie, mon cœur. J'avais deux passions à cette époque là, l'aimer et le piano. Quelle évolution, me diriez-vous si l'on observe autrefois et aujourd'hui.

Je l'avais rencontré sur la terrasse d'un café. Habillée d'une simple robe beige courte et ouverte en V au niveau du décolleté, elle se resserrait au niveau de la taille et s'évasait en bas. Elle révélait ses interminables jambes bronzées. Ses jambes galbées avec le port de talons aiguilles à lanières beiges. Elle était dos à moi. Lorsque enfin j'ai pu voir son visage, je fus subjugué par sa beauté. Un visage fin, des yeux verts perçants, des petites tâches de rousseurs sur l'arête de son nez plat et court faisant ressortir à merveille son profile. Elle était simplement magnifique et elle se révéla plus belle lorsque ses cheveux bruns foncés ondulés virevoltaient dans le vent. Elle était la seule chose que je voyais. Elle avait déjà capté toute mon attention.

Elle pénétra à l'intérieur du café. Sans qu'elle s'en aperçoive, elle avait fait tombé sa carte de crédit. Alors je m'étais précipité pour la récupérer et la lui donner. C'était à ce moment-là que notre relation débuta. Nous vivions pleinement notre amour, sans se soucier que bientôt notre idylle prendrait fin de la pire des façons. Elle m'inspirait toutes sortes de mélodies. Pour elle, je composais des mélodies d'amour, de bonheur, de plénitude. À travers ma musique, je lui transmettais mes sentiments. Elle était ma muse. Avant je composais par devoir, j'avais perdu mon amour pour la musique. Elle a su le réveiller. Elle me faisait ressentir des choses que je ne pouvais expliquer. Elle a bouleversé mon quotidien, ma vie tout entière. Elle avait posé sa marque sur moi. Elle m'avait contaminé. Le virus nommé Amour avait pris place dans chaque partie de mon corps. Mais vous savez rien ne fait plus mal que l'Amour lui-même. Surtout quand on aime intensément. Lorsqu'on laisse l'Amour nous rendre aveugle, guider nos vies, nous faire confondre rêve et réalité. J'étais fou d'amour. Tellement fou que je me laissais aller à ses mensonges. Je la laissais me dire ce qu'elle voulait et omettre ce qu'elle voulait. À force de mentir et d'omettre elle nous avait conduis à notre perte. Notre cauchemar à commencer, au moment où je recevais une première lettre de menaces, puis s'en ai suivis d'autres. Après les lettres, des messages ont été taguer sur ma porte, d'abord à la peinture ensuite avec le sang d'animaux morts. Les messages disaient tous la même chose, "Quitte la". Je lui en avais parlé, mais elle m'avait assuré que ce n'était rien. Au moment où les tags étaient fait avec le sang d'animaux, je lui avais dit que je voulais porter plainte, mais elle m'en avait dissuadé. Elle avait une telle influence sur moi, que j'en devenais stupide.

Mon aveuglement causa ma perte et la sienne.

Un soir, alors que l'on rentrait d'une soirée en tête à tête, dans un restaurant français très réputé, on nous a enlevé devant chez elle. On nous avait embarqué dans un van. Je tentais de me débattre mais je sentis quelque chose de métallique et de froid se posait sur ma tempe. J'ai reconnu l'arme à feu posée sur moi, un neuf millimètres. Je m'étais assis calmement. Elle regardait le gars qui nous avait enlevé. C'était comme si elle le connaissait. Eh bien la surprise ne se fut pas attendre. Lorsqu'elle l'appela par son prénom, je fus choqué puis c'est leur conversation qui me bouleversa:

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant