...

134 9 0
                                    

Moi, Lucifer, je crois être sourd. Mes oreilles ne sont remplies que de bourdonnements. Je ne perçois plus le monde autour de moi qu'en rouge. La rage prend doucement possession de mon corps et de mon esprit. Je ne sais plus quoi faire. J'ai envie de la laisser sortir. J'ai envie...

Un grognement résonne dans l'appartement où j'avais organisé la surprise de Lullaby. Tout s'annonçait bien. J'avais tout prévu pour passer un bon moment ensemble. Il suffit d'une question. Une seule et tout s'est évaporé. Il a cru enfin avoir trouver ce qu'il désirait mais il n'en est rien. Cependant malgré la rage qui pulse dans ses veines, Lucifer a peur des aveux de son neveux. Peur qu'il apprenne que Dylan n'y était pour rien dans les événements précédents sa mort. Peur d'apprendre que sa mort n'avait pas de sens, que sa fureur avait été diriger vers la mauvaise personne.

Il est tout simplement effrayé par la vérité. Oui, lui, Satan, seigneur des Enfers était acculé par toutes sortes d'émotions, la peur, le désespoir et la rage. Malgré tout prendre connaissance de la vérité est une nécessité, un besoin. Il a besoin de la connaître même si cela doit réduire en cendre les restes de son cœur déjà briser.

Mais avant tout, il doit mettre fin à sa frustration. Il regarde une dernière fois la pièce où il avait reproduit le lieu préféré de Lullaby lorsqu'ils étaient en Enfer. La chambre d'un château en ruine où poussait des roses noirs et dont des lianes grimpantes s'étaient logeaient sur les piliers. Tout le château s'était écroulé sauf cette chambre à ciel ouvert. L'androgyne aimait se réfugier là-bas lorsque le poids de son existence commençait à lui peser. Cela lui arrivait lorsqu'il se retrouvait seul au château de Lucifer. Tout le monde le fuyait. Il était considéré comme un pestiféré à cause de son métissage hors du commun et plus tard, à cause de ses pouvoirs. Il se sentait seul alors qu'il était entouré. Il décidait donc de s'isoler dès que Lucifer n'était pas avec lui. Et cette chambre au milieu du désert du royaume de son oncle était l'endroit parfait. C'était son trésor. Chaque rose, chaque feuille, chaque tige, brindille comptaient pour lui. Aucune des plantes ne se fanaient. Elles étaient éternelles. Le garçon trouvait cela dont autant plus fascinant au vu de ce qui entourait les ruines : des dunes de sables rouges à perte de vu et aucune végétation.

Marcus avait pris soin de reproduire avec exactitude son petit paradis pour lui exprimer son affection, mais il déchanta.

- Il faut que j'évacue tout ça avant d'aller à l'Autel.

Je quitte la pièce d'un pas lourd. Je conduis jusqu'à une boite de nuit spéciale.
A peine il pénètre le lieu que l'odeur de débauche lui frappe de plein fouet. Il ferme les yeux et respire tous les mélanges qui constitue cette débauche. Le sexe, l'alcool, les stupéfiants lui avaient manqué. Il ouvre les yeux et inspecte la piste où de délicieuses créatures se déhanchaient sans gêne. Les hommes et les femmes se collent, se serrent. Ils désirent. Ils prennent. Ils offrent. Il fonce sur la piste pour pouvoir inspirer plus les effluves des ses pêcheurs et se délecter du spectacle. Des hommes avec des hommes, des hommes avec des femmes, des femmes avec des femmes. Des corps habillés ou nus ou encore peu vêtus. Des bouches qui se rencontrent. Des langues qui dansent. Sensuellement ou brutalement.

Tout cela le rendait euphorique. C'était son univers.

Soudain un trio l'entourait. Deux femmes et un homme. Les deux femmes sont à sa droit et sa gauche lui caressant le torse au-dessus de sa chemise. L'homme en face de lui se penche et prend ses lèvres. Lentement. Marcus entoura la taille de l'homme de son bras et le colla à lui. Les mains des femmes se baladaient sur son corps : son dos, sa nuque, ses épaules. Lorsque le jeune homme mit fin à leur baiser, Marcus lui dit d'aller chercher à boire et de le rejoindre dans le boxe privé dont il lui communiqua le numéro. Il conduit alors ses deux cavalières au boxe. Une fois installés dans la pièce, ses cavalières se jetèrent sur lui comme des affamées. Les lèvres se happèrent. Les tissus tombèrent. Les caresses se furent plus appuyées. Les intimités furent violées par des mains, des langues et des sexes. L'homme arriva et immédiatement fit tomber ses vêtements. Il se mêla à l'échange.

La nuit promettait d'être sportive.

Simultanément, en Enfer nous avions deux de nos protagonistes chacun à un bout du royaume. L'un subissant toujours des tourments sans fins. L'autre, nu, à genoux, tête baissée, les mains rejointes sous son menton. Il empreinte une position implorante. C'est ce qu'il devrait faire, implorer, et pourtant il ne cesse de ruminer se demandant ce que l'homme qu'il aime, fait à cet instant. Se questionnant sur ce qui peut lui prendre autant de temps. Il ne se soucie guère de son sort lorsque le Maître prendra connaissance de ses agissements. Il ne pense à aucun moment que son oncle puisse l'en vouloir. Il est comme empreint à la folie d'après ce que les gardes disent. Ils sont bien loin du compte. Ils ne savent pas.
Des ignorants, pense Lullaby.

L'heure de vérité s'approche... 

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant