Marcus

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Je vais vous passer l'épisode du soi-disant "combat" qui devait se passer il y a une semaine de celà. Franchement, je pensais que j'allais enfin pouvoir déversé ma haine sur tous ces foutus flics. Mais ils ont voulu réglé cela à l'amiable. J'ai une tête de quelqu'un qui règle les choses à l'amiable. Et pour une fois Dylan était partant pour une bonne purge. J'aurai foutu le feu à ce commissariat remplit de pourritures. Depuis que je suis sur terre, j'ai pu constaté que les humains ont redéfini la notion de justice et de pleins d'autres mots. Mais pour moi la justice, la légitimité, la droiture et la loyauté sont des choses que je prends à cœur. Vous pourrez noter le parallèle entre le fait que je sois le Diable et que j'ai des principes qui n'ont rien de pervers et de tordus. Mais justement le boulot du Diable est de punir ce qui vont à l'encontre des lois. Je choisis le châtiment du "récidiviste" et veille à ce que sa peine dure jusqu'à la fin des temps.  Les humains n'ont pas le sens de la justice, de la loyauté. Ils sont trop occupés à ne penser qu'à leur petite vie. Ils ne pensent que très rarement, voir pas du tout, à leur prochain. Je devrais être heureux par autant de perversion, d'égoïsme et d'égarement car je suis censé être celui qui incite à faire le mal, mais ce que les gens oublient, c'est que je n'ai pas besoin de pousser qui que ce soit à faire quoique ce soit. Tous ces êtres mortels possèdent tous un cœur et un cerveau. Traduisons cela par le désir et la raison. Cela arrive rarement que la raison gagne. Le désir pousse à la perversion car ils sont prêt à tout pour assouvir leurs envies. Différents sentiments prennent possessions d'eux dans ces moments-là et les suggèrent de faire des choses complètements immorales. 

Je ne peux penser qu'à cela. L'attitude de ces êtres faibles me révulsent à un tel point, inimaginable. Heureusement qu'il y a de quoi me remonter le moral ou calmer mes nerfs. Un exemple simple, les descendantes d'Eve sont très douées pour les fellations. Faut dire que c'est un bon moyen d'évacuer le stresse. Comme tout à l'heure, j'étais dans une colère noire, prêt à égorger le premier qui m'approcherait et maintenant je suis détendu grâce à cette femme qui me suce. Cela ne change pas ce que je pense d'eux. Quand à Dylan le seul en qui j'ai  espoir, cela fait trois jours qu'il reste enfermer dans cette foutue salle de musique. Je savais que cette pièce lui avait manqué. Je sais qu'elle lui rappelle un certain nombre de souvenirs de son ancienne vie, celle avant notre rencontre et notre pacte. A un moment je voulais me débarrasser de la salle et de son contenu, cependant, je savais que  tôt ou tard, il faudrait qu'il y retourne. Aujourd'hui, il est à l'intérieur et refuse d'en sortir. Je n'ai jamais su ce qui le liait à cette salle, ce qu'il l'empêchait de s'en séparer. Je n'ai jamais pu percevoir ne serait-ce qu'une note. On dirait que lorsqu'il rentre dans cette celle-ci, son esprit se barricade. Je ne peux y accéder. Il semble être dans un autre monde. Un lieu où je n'existe pas. Un endroit où je ne suis plus son coéquipier. Un parallèle où le monde de mon côté de la porte n'est pas. Je nie ce monde. Je refuse de voir ma lumière s'éteindre, s'éloigner de moi. Je le veux. Je veux qu'il me guide, qu'il me montre. Je veux qu'il redevienne cet humain qui autrefois m'avait chamboulé et non pas cette loque sans émotions. Cette pensée me met dans tous mes états. Il suffit que je pense à ce qu'est devenu cet homme qui était autrefois brillant, rayonnant et bon. Il suffit que je constate le changement radical qui s'est effectué; la douleur, cette femme et ce pacte ont engendré un être obscur sans compassion, sans pitié ni empathie. Un Homme ne possédant pas ses qualités ne peut-être un homme, mais une bête doté seulement de raison. Je sens la colère monté en moi. Mon cœur s'affole. La culpabilité lacère mon organe. J'attrape soudainement la crinière de cette jeune femelle humaine qui a mon membre dans sa bouche. Je tire sur celle-ci. Elle lâche mon extrémité et un cris de douleur dû à ma poigne sur sa chevelure, s'échappe de sa gorge. Je me lève, nu et imposant devant sa personne frêle et dénudée affalée par terre. J'empoigne ses cheveux et la traîne jusque dans ma chambre. Elle hurle mais ses cris ne m'atteignent pas à cause de l'habitude. 

Aux Enfers, les cris des damnés qui cherchent à clamer leur innocence, le pardon ou à négocier une possible sortie, résonnent de parts et d'autres. Les hurlements me sont familiers et font d'ailleurs le bonheur des tortionnaires et des sentinelles. 

Je la tire jusqu'au crucifix à l'envers qui est suspendu au mur en face de mon lit. Alors que j'allais l'accrocher et lui faire subir milles et une douleurs la porte s'ouvre sur un homme...

Un homme au visage déformé par les sanglots.
Un homme aux traits tirés.
Un homme à l'aura lugubre.
Un homme tiraillé par sa nature et son instinct de survie.
Un homme qui ne sait plus qui il est.

Je ne le reconnais pas. Je ne sais pas qui ai-je en face de moi. Quand j'entends sa voix déchirée par les sanglots, plus grave que d'ordinaire, me dire : 

- Je me suis risqué dans ce pacte pour amoindrir ma peine et ma douleur . J'ai essayé de l'enfermer. J'ai lutté pour l'enfouir dans les tréfonds de mon âme et de mon esprit. J'ai essayé, je t'assure que j'ai essayé. Mais tu sais, un rire grave dénué de sentiments franchit ses lèvres. Il continue de me parler tête baissée. Que lui arrive-t-il ? Je l'écoute, la salle, surtout ce maudit piano sait tout. Il lit en moi, me fait ressentir toutes sortes d'émotions alors que je refuse d'en ressentir. Il réussit toujours à me rappeler que jamais je ne pourrais me débarrasser de ses sentiments et que la douleur fait partie de moi. Il réussit à transpercer toutes les barrières que j'ai érigé. Il se faufile lentement dans mon esprit puis petit à petit dans mon cœur grâce à ses douces notes qui traduisent mes ressentis. Ces mélodies qui sont les reflets de mon âme. La musique est censée soulager mes douleurs, non pas l'inverse. Elle n'était pas censée me les jeter en pleine gueule. Comme on dit c'est ceux qu'on aime qui nous font le plus de mal, ceux à qui on est attaché qui nous blesse le plus. Et toi ? Marcus, il soulève la tête et ce que je vois dans ses yeux me rend compte de sa fragilité et de son désespoir, quand comptes-tu me blesser ? De quelle manière ? Physique ou psychologique ? Tu vas me traiter comme elle, dit-il en pointant du doigt la fille qui pleure silencieusement à mes pieds dont j'avais oublié l'existence, ou comme les gars que tu emmènes dans "ta salle" ?  

Vie de débauches: Satan n'est qu'un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant